Recherche Fiorimed : pour de nouvelles stratégies de protection intégrée
L'unité mixte technologique renforce la collaboration entre l'institut Astredhor et l'Inra Sophia-Agrobiotech en matière de lutte biologique pour préserver les cultures ornementales sous serre.
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Labellisé en février dernier par le ministère de l'Agriculture pour une durée de cinq ans, l'unité mixte technologique (UMT) Fiorimed vise à assurer le transfert d'outils d'aide à la décision, de tactiques et de stratégies de protection intégrée auprès des horticulteurs. L'objectif est d'aider les producteurs de plantes ornementales sous serre à améliorer leurs pratiques phytosanitaires, en dépit de contraintes importantes. Produits à forte valeur ajoutée, les cultures horticoles doivent être exemptes de défauts. L'arrivée de nouveaux bio-agresseurs exotiques met régulièrement à mal les stratégies de protection intégrée mises en place par le secteur. Quant à la multiplicité des espèces cultivées, elle ne facilite pas le développement de solutions adaptées.
Pour coordonner recherche, expérimentation, formation et conseil, les deux principaux partenaires de Fiorimed, Astredhor et l'Inra Sophia-Agrobiotech, s'appuient sur une équipe pluridisciplinaire (agronomes, bio-écologistes, modélisateurs...) et multi-compétente (chercheurs, ingénieurs, conseillers, formateurs, producteurs...).
Processus continu d'innovation et de transfert
Fiorimed s'articule autour de quatre piliers. Le premier consiste à co-concevoir des stratégies efficaces de protection intégrée par un processus d'amélioration continue, grâce à des essais en station et chez les producteurs, en prenant en compte l'ensemble de l'agro-écosystème. « La protection intégrée est souvent considérée comme très largement répandue dans les systèmes de cultures protégées », explique Bruno Paris (chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes), animateur du comité de pilotage de l'UMT. « La réalité est beaucoup plus nuancée et les stratégies de protection intégrée qui sont réellement mises en oeuvre consistent pour la plupart en une utilisation raisonnée de pesticides compatibles plutôt qu'en une gestion optimisée d'auxiliaires naturels et autres moyens de bio-contrôle. En dépit d'investissements expérimentaux importants au laboratoire, l'application en conditions réelles est souvent très décevante et induit un manque de fiabilité des méthodologies de lutte biologique qui sont proposées. » L'UMT cherche donc à identifier la ou les causes de ces échecs.
Le deuxième pilier a pour ambition de développer des connaissances et des technologies innovantes. Pour ce faire, l'UMT travaille sur différentes thématiques : le climat et son rôle dans l'émergence des épidémies ; les plantes et matériaux de services comme aides ou freins à la protection intégrée avec les macro-organismes ; le suivi épidémiologique pour fiabiliser le diagnostic sanitaire des cultures ; les outils télématiques d'aide à la décision comme aide au conseil en entreprise.
Le troisième pilier s'inspire des démarches de co-innovation et de dissémination expérimentées dans le programme européen Pure (www.pure-ipm.eu/project) et les adapte au contexte de l'horticulture.
Enfin, le quatrième pilier porte sur l'animation et la coordination de l'ensemble du projet.
La démarche « go - no go » doit garantir le meilleur rapport coût-efficacité des solutions développées par l'UMT, en jalonnant le projet d'étapes décisionnelles de sélection (« go ») ou de rejet (« no go ») après confrontation avec l'avis des porteurs d'enjeu.
Implication à tous les niveaux
Le partenariat de l'UMT est structuré en trois niveaux : un noyau fondateur formé par le couple Institut technique Astredhor et Institut de recherche Inra ; un niveau constitué de la chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes, de l'EPLEFPA (établissement public local d'enseignement et de formation professionnelle agricole) d'Antibes et de l'Inria (Institut national de recherche en informatique et en automatique) ; un troisième niveau d'interactions constitué de différents réseaux nationaux ou locaux de producteurs, d'expérimentations et de suivi épidémiologiques, et regroupant les porteurs d'enjeu du secteur.
L'animation et le pilotage de l'UMT sont assurés par un comité de pilotage mené par Bruno Paris pour Astredhor et Christine Poncet pour l'Inra Sophia-Agrobiotech. Une journée de lancement de l'UMT est programmée le 25 septembre prochain à Sophia Antipolis.
Valérie Vidril
D'après une communication de Bruno Paris (Astredhor-chambre d'agriculture des Alpes-Maritimes) et de Christine Poncet (Inra Sophia-Agrobiotech).
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