Collectivités Entre fleurissement et désherbage, faudra-t-il choisir ?
Les assises de la région Centre - Val de Loire ont permis de revenir sur un enjeu majeur alors que se profile l'interdiction totale des spécialités chimiques dans les zones non agricoles...
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Chaque année, l'Association régionale du fleurissement de la région Centre organise un rendez-vous d'une journée qui connaît toujours un franc succès. Cette année, ces assises ont eu lieu le jeudi 17 septembre, à Chartres (28). La ville, classée 4 fleurs et qui avait déjà accueilli l'événement, en a profité pour montrer son savoir-faire en conception et gestion des espaces verts et en matière de fleurissement. Une nouvelle fois, la journée a été articulée autour de longues périodes permettant un contact sérieux entre visiteurs et exposants de ce qui reste finalement un mini-salon, alternant avec des conférences pointues et menées par des professionnels de terrain.
L'un de ces exposés était consacré au désherbage, un enjeu crucial alors que se profile l'interdiction totale des spécialités chimiques dans les zones non agricoles. La charge de travail va s'en trouver augmentée mais il sera impossible de disposer de personnel en plus. Il est plutôt question, pour l'instant, de personnel en moins dans les services des espaces verts des collectivités. Les municipalités ont devant elles un véritable problème de gestion du temps et des tâches des agents. D'un point de vue technique, les exposés ont fait la part belle aux binettes et autres rotofils, au détriment des solutions à eau chaude et thermiques.
Moins d'annuelles et de bisannuelles
Reste que les gestionnaires qui se sont exprimés ont clairement défini leurs priorités pour l'avenir. La principale sera de diminuer les surfaces fleuries en supprimant les massifs les moins stratégiques, afin de gagner du temps. Moins d'annuelles et de bisannuelles, mais davantage de bulbes qui peuvent se pérenniser en demandant peu de travail devraient être les maîtres mots des prochaines années. Certains ont également évoqué la possibilité d'utiliser l'herbe comme élément de fleurissement.
Une autre composante de la problématique va porter sur le partage des responsabilités entre les services. Les espaces verts ne seront pas les seuls à être touchés dans les villes, la voirie le sera aussi. Lorsque ces deux entités sont encore séparées, - ce qui reste actuellement fréquent -, mutualiser entre les deux les tâches peu valorisantes de désherbage nécessitera, de la part des managers, de fortes capacités à motiver les équipes.
C'est à Roland-Marie Marceron, ancien directeur du service des espaces verts de Bourges (18) aujourd'hui retraité, qu'est revenue la conclusion de cette conférence. Il a affirmé faire confiance à la capacité des jardiniers de s'adapter aux changements et à la diversification inévitable de leurs tâches.
Et a rappelé que les techniciens doivent être force de proposition face aux élus pour organiser la gestion du temps et la simplification des tâches.
Pascal Fayolle
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