Paysalia Un village d'irrésistibles producteurs français
Au coeur du Salon du paysage, qui s'est tenu à Lyon du 1er au 3 décembre, la production nationale affichait une belle unité.
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On ne pouvait pas le manquer avec ses suspensions « Fleurs de France » en signalétique aérienne : le Village des producteurs, à l'entrée du salon Paysalia, exposait un vrai dynamisme. Sur six îlots, 38 producteurs venant de toute la France ainsi que Val'hor étaient réunis sur un espace commun de plus de 540 m² et présentaient la richesse de l'offre française : arbres et arbustes, rosiers, bulbes, jeunes plants, graminées, grimpantes, vivaces, plantes de toitures végétalisées...
Comment en est-on arrivé à ce résultat, au sein d'une profession marquée par l'individualisme ? François Félix, rosiériste en Isère et président de la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières) explique : « À l'issue de la précédente édition de Paysalia, nous avions fait le constat que la production française était éclatée et malheureusement invisible sur le salon. » Résultat : des entreprises noyées au milieu des exposants de toutes catégories. Or, il y a trois ans, naissait au sein de la FNPHP le Pôle paysage, dont l'objectif est d'oeuvrer pour une meilleure visibilité de la production française auprès des différents acteurs de la filière du paysage. Soutenu par Val'hor, le Pôle a décidé de créer ce village pour profiter de la force du collectif.
La production française existe
Pari gagné. « C'est un travail remarquable, une réussite de la filière. C'est l'association à la fois des producteurs et des entreprises du paysage qui a permis de créer cet espace. » Force du groupement, dynamisme, visibilité, économie..., les avantages de la formule étaient largement avancés par les exposants du stand collectif. Comme le souligne Michel Le Borgne, des pépinières Drappier (59), « les visiteurs voient que la production française existe », en quantité et en qualité. Pour le pépiniériste, qui n'était jamais venu sur le salon, ce stand collectif est « inespéré », même s'il arrive au pire moment de l'année pour les pépinières. Thierry Browaeys (JPCO Solutions jeunes plants, 44 et 85) souligne également la réussite que symbolise un tel regroupement. « Il y a dix ans, on aurait eu du mal à faire ça. » Pour le producteur, une première étape importante vient d'être franchie, celle de la visibilité auprès des paysagistes. Reste à changer les habitudes afin que les décideurs se tournent effectivement vers la production française pour réaliser leurs projets.
Les choses bougent au sein de la profession, et la création d'alliances commerciales en est un autre signe. Après la journée initiée sur cette thématique par Val'hor en février 2015, quelques groupements de producteurs ont commencé à se monter, dont un récemment officialisé et présent sur Paysalia : Plantes d'Aquitaine, regroupant les pépinières Gaurrat (64), Lafitte (64) et Scrive (40).
Le travail du Pôle paysage n'est pas fini pour autant : convaincre les élus, changer la politique d'achat au moins-disant, élaborer un guide du « consommer local » pour les végétaux d'ornement... : il reste du pain sur la planche.
Valérie Vidril
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