Login

Platane Le contrôle continu pour seul salut

Le chancre coloré du platane est désormais un organisme contre lequel la lutte est obligatoire. Tous les gestionnaires d'arbres qui comptent ce genre parmi leurs sujets doivent les faire surveiller. ©FDGDON 84 Le chancre coloré du platane est désormais un organisme contre lequel la lutte est obligatoire. Tous les gestionnaires d'arbres qui comptent ce genre parmi leurs sujets doivent les faire surveiller. ©FDGDON 84

En région Paca, des organismes publics montent au créneau pour sensibiliser les collectivités sur la nécessité de surveiller le chancre coloré.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

En région Paca, des organismes publics montent au créneau pour sensibiliser les collectivités sur la nécessité de surveiller le chancre coloré.

Le chancre coloré du platane, dû au champignon Ceratocystis platani, est une maladie contre laquelle la lutte est obligatoire, au même titre que le feu bactérien ou la sharka, voire le charançon rouge du palmier, pour ce qui concerne les cultures strictement ornementales, et pour ne citer que ces quelques exemples. L'arrêté national qui le stipule a été publié en début d'année au Journal officiel. À ce titre, les gestionnaires de patrimoines arborés contenant des platanes doivent en assurer la surveillance régulière : tels sont les messages que les organismes chargés de la protection des végétaux de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur dépendant de la Direction régionale de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt (DRAAF), ont cherché à faire passer lors de plusieurs réunions publiques organisées dans différentes villes de la région, début octobre.

Pas de platane résistant en zone contaminée L'objectif était de faire savoir qu'eux-mêmes, la Fredon (1)Paca, la FDGDON (2) de Vau- cluse, le GDON (3) de Marseille (13), sont capables d'assurer ce suivi, mais aussi de rappeler qu'il pèse aujourd'hui un véritable danger sur les platanes, alors que bien plus de 20 000 arbres seraient déjà morts depuis le début de l'épidémie : rien que dans le Vaucluse, entre 2002 et 2015, 18 000 sujets ont été condamnés !Nous reviendrons de manière plus complète sur le problème dans une prochaine édition, mais plusieurs points peuvent être rappelés ; ils trouveront d'ailleurs leur intérêt au-delà des limites de la région Paca. Premièrement, la surveillance du patrimoine et les abattages éventuels de sujets atteints et de la zone dite contaminée qui les entoure (35 m autour des arbres déclarés malades) sont à la charge du gestionnaire. Et, sur le domaine privé en particulier, cela reste un obstacle au traitement des zones touchées, même si l'arrêté de lutte obligatoire spécifie que la détection de sujets atteints impose à un propriétaire privé l'accès à sa propriété pour les interventions de lutte. Mais, en l'absence d'aides, les propriétaires font peu de zèle pour effectuer la déclaration d'arbres atteints pourtant obligatoire...En zone touchée par la maladie, une surveillance annuelle doit être opérée. La plantation de nouveaux platanes est interdite.

Désormais, même le platane résistant, PlatanorVallis clausa, est interdit de cité (voir encadré). En attendant les résultats d'une surveillance renforcée de plusieurs plantations de cette espèce dans la région, décision a été prise de cesser de la planter sur sites contaminés. Ces plants résistants peuvent toujours être installés hors des zones infectées. À noter au passage, et c'est bien là l'une des rares bonnes nouvelles sur le front du dossier, que le chercheur de l'Inra à qui l'on doit cette avancée, André Vigouroux, bien que retraité, annonce que d'autres clones résistants pourraient être mis sur le marché dans les prochaines années.À ce jour, les foyers de chancre coloré du platane en région Paca doivent être déclarés auprès de la DRAAF de Montfavet, sral-84.draaf-paca@agriculture.gouv.fr

Des dépérissements qui posent questions À la suite du dépérissement de quelques sujets de PlatanorVallis clausa, un comité de pilotage (Copil) s'est réuni afin d'en étudier les raisons. Évoquée un temps, la thèse d'un contournement de la résistance par le champignon n'est pas avérée à ce jour. Il n'y a pas non plus de mutation du pathogène, mais il y a « existence d'une variabilité de souches ». Les chercheurs ne constatent pas de « différence significative d'agressivité des nouvelles souches isolées ». Enfin, le Platanor mis au contact de son agresseur peut développer des symptômes. Il met alors en place des mécanismes de défense, neutralise le champignon et continue un développement normal à condition d'utiliser des plants de force suffisante et de bénéficier de bonnes conditions culturales. Le Copil a donc suggéré l'interdiction de planter en zone infestée en attente des résultats des études complémentaires qui seront discutées en Copil.

(1) Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles.(2) Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles.(3) Groupement de défense contre les organismes nuisibles.

P.F.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement