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REGARD SUR Crataegus laevigata : précieuse alliée des haies

Individu spontané et florifère en lisière de bois calcaire.PHOTO : CHRISTOPHE CHAMBOLLE

L'aubépine à deux styles est une des épines blanches, inséparable de sa jumelle, l'aubépine monogyne.

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L'aubépine à deux styles est un arbrisseau eurasiatique (de 2 à 4 m), parfois pionnier, poussant surtout dans les sous-bois, les clairières et le long des lisières. Commune au nord d'une ligne allant de Millau (12) à Angers (49), plus dispersée au sud, elle est assez rare près du littoral atlantique, absente de la région méditerranéenne et des hautes montagnes. Elle aime les microclimats frais, les stations fertiles à bilan hydrique favorable. Supportant l'ombre des grands arbres, cette aubépine reste en sous-bois chétive et peu fructifère, en faibles populations dispersées par les oiseaux.

De retour après vingt ans d'absence en culture

Elle s'hybride couramment avec l'aubépine monogyne C. monogyna, plus abondante, plus vigoureuse et plus héliophile, donnant alors C. × media, aux caractéristiques intermédiaires. Il est facile de la repérer à ses fleurs blanches, comptant deux, voire trois styles, de manière constante. Ses fruits charnus, comestibles, d'un rouge écarlate à maturité, comptent au moins deux noyaux. La feuille est caractéristique, vert sombre, brillante dessus, entière ou trilobée vers l'extrémité du limbe, bordée régulièrement de petites dents presque depuis sa base, avec des nervures toutes orientées vers l'avant.Ces trois aubépines, les plus répandues en culture en France en incluant les clones à fleurs doubles, font partie des pièces maîtresses des jardins à la française par la production de petits arbres en tige à couronne globuleuse et compacte. La partie aérienne, d'un développement modeste mais régulier, à beau feuillage foncé vernissé, à longue floraison de bel agrément, provient de C. laevigata ou de l'hybride C. × media, tandis que le porte-greffe correspond à C. monogyna. Tombées en désuétude, des mesures de précaution concernant le feu bactérien des rosacées leur ont porté un mauvais coup en 1994, par un arrêté interdisant la culture et la multiplication des plants issus de semis (à l'exception sibylline de ceux destinés au greffage). Cette interdiction étant désormais levée, C. laevigata sous sa forme sauvage, de préférence d'origine locale, s'avère précieuse dans les haies champêtres où elle nourrit les oiseaux et auxiliaires, et dans les haies défensives par ses épines et ses rameaux denses. Elle supporte toutes les tailles.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.

Individu spontané et florifère en lisière de bois calcaire.

PHOTO : CHRISTOPHE CHAMBOLLE

Feuilles à cinq lobes (introgression par l'aubépine monogyne).

PHOTO : CHRISTOPHE CHAMBOLLE

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