Mahonia à feuilles de houx : un bon couvert à gibier
Mahonia aquifolium trouve une place de prédilection dans les haies et buissons en zones rurales où il constitue un abri pour la faune sauvage.
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Originaire des forêts de l'ouest de l'Amérique du Nord, cet arbuste rustique de la famille des Berbéridacées, introduit sur notre continent en 1822 à des fins horticoles, combine des attraits cynégétiques et écologiques intéressants. On peut le retenir pour la composition de haies vives en zones agricoles.
Former un couvert persistant
L'installation des gîtes végétaux pour le gibier peut provenir d'un semis ou d'une plantation. M. aquifolium se multiplie par ces deux méthodes. Une fois implanté, il est un commensal des plantes de landes des zones tempérées (ajoncs, bruyères, genêts...) dans des sols à tendance acide. Son port buissonnant dressé, ouvert et peu ramifié, ainsi que son feuillage persistant, lui permettent de servir de plante de bourrage (garnissage du bas d'une plantation) dans une haie vive, au pied de l'aulne glutineux, d'érables, de bouleaux, de chênes, de frênes ou du robinier faux-acacia. Il est d'autant plus adapté à pousser sous la frondaison des grands feuillus, qu'il affectionne l'ombre partielle, même s'il s'accommode du soleil en station non séchante. Contrairement aux Mahonia d'origine asiatique, M. aquifolium tolère le calcaire, à condition que le terrain soit riche en matières organiques, frais et perméable. Dans ce cas, il cohabite avec des plantes plus ou moins calcicoles, dont les baies fidélisent l'avifaune : aubépine, baguenaudier, églantier, cornouiller sanguin, micocoulier, prunellier, sureau noir, troène vulgaire. Ces ligneux attirent faisans, grives et bécasses. Mais ils contentent aussi les lapins de garenne et les lièvres bruns, pourvu que des zones herbeuses leur soient associées. On peut d'ailleurs attirer le gibier sans convertir de larges parcelles en couvert. Différents aménagements de faible étendue peuvent suffire, en bordure de champs, de lisière de bois, de bosquet ou encore autour d'un point d'eau. En complément de la gamme d'espèces herbacées utilisées traditionnellement par les chasseurs pour inciter les perdreaux et les faisans à nicher (achillées, avoines, dactyles, fétuques, lupin, luzernes, millet, moutardes, sarrasin, sorgho, trèfles...), M. aquifolium peut renforcer la biodiversité animale dès l'été grâce à sa production de baies globuleuses bleu-noir pruiné. Il est en outre recommandé par la Ligue pour la protection des oiseaux (L.P.O.) pour son aptitude à nourrir les oiseaux frugivores dans les jardins. Mais avant de fructifier, le Mahonia faux-houx offre dès la fin d'hiver du nectar aux abeilles et autres insectes pollinisateurs. Ces ressources énergétiques sont contenues dans des fleurs jaune doré, parfumées, rassemblées en grappes denses, compactes et dressées. Même en pleine floraison, M. aquifolium résiste bien au froid et à la neige, jusqu'à - 15 °C, contrairement à M. japonica et M. bealii plus gélifs. Sa touffe buissonnante s'étend grâce au drageonnage et atteint 1 à 2 m en tous sens, au point de former une niche aux petits animaux, dont des espèces chassables. Elle est composée de feuilles alternes coriaces, brillantes, vert foncé, pennées à 5-9 (parfois 11 à 13) folioles très découpées, pourvues de dents épineuses, proches de celles du houx, virant au rouge pourpre ou rouge bronzé en automne. La seule contrainte du feuillage est sa sensibilité à la rouille et à l'oïdium. Mais ces maladies sont tolérables lorsque le Mahonia n'est pas destiné à l'ornementation.
Jérôme Jullien
Un port buissonnant Son port buissonnant et son feuillage persistant en font une plante de bourrage. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
Nourriture pour l'avifaune Ses baies globuleuses bleu-noir pruiné nourrissent les oiseaux frugivores. PHOTO : JÉRÔME JULLIEN
Un couvert à gibier Son port forme un couvert à gibier attirant faisans, grives, bécasses, lapins, lièvres. PHOTO : DP
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