La crise ralentit les importations et stabilise le déficit extérieur
Les chiffres publiés par FranceAgriMer montrent que le déficit du commerce extérieur de la France reste important pour l'année 2015.
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Chaque année, les douanes françaises enregistrent les différents échanges commerciaux de la France. Ceux qui concernent les végétaux d'ornement (bulbes, végétaux d'extérieur, plantes d'intérieur, fleurs coupées fraîches et feuillages frais) montrent un déficit persistant depuis des années. 2015 n'échappe pas à la règle : si les importations reculent, les exportations font pire, et le déficit commercial annuel est de près de 814 millions d'euros !
Selon FranceAgriMer, le déficit de 2015 est stable par rapport à l'année précédente. Il est d'ailleurs stable depuis 2011, où il avait baissé assez sensiblement cette année-là (il était au-delà de 900 millions, avec des importations qui frôlaient le milliard d'euros). L'an dernier, nos exportations ont diminué de 9 % par rapport à 2014, à 55,9 millions d'euros. Avec 869,6 millions d'euros, les importations en valeur ont également fléchi, de 0,4 % seulement par rapport à l'année précédente, mais de 5 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
L'export de plantes d'extérieur régresse depuis 5 ans
Le taux de couverture, la valeur des exportations par rapport à la valeur des importations, est de 6 %, toujours en valeur. La France importe près de 16 fois plus qu'elle n'exporte : 95 % des importations et 81 % des exportations se font avec l'Europe à vingt-huit. Les Pays-Bas sont bien sûr notre principal fournisseur (65 % de la valeur totale), mais également notre principal client (23 %).
En 2015, les importations françaises ont concerné les fleurs coupées fraîches pour 34,5 %, les plantes d'intérieur pour 27,7 %, les végétaux d'extérieur pour 22,4 %, les bulbes pour 11,1 %, et des feuillages frais pour 4,5 %. Tous ces postes sont en baisse par rapport à 2011, à l'exception des bulbes, en particulier les « bulbes en végétation ou en fleur » qui ont progressé de 21 % sur 2014 et de 56 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. À noter que le poste d'importation qui a le plus baissé est celui des plantes d'intérieur.
Quant aux exportations, elles concernent pour moitié (49,9 %) les végétaux d'extérieur, pour 17 % les fleurs coupées fraîches, pour 13,5 % des plantes d'intérieur, pour 13 % des bulbes et pour 6,5 % des feuillages frais. Mais les plantes d'extérieur perdent des parts de marché. Alors qu'en 2011, nous en exportions pour près de 35 millions d'euros, nous n'en sommes aujourd'hui qu'à 28 millions d'euros à peine. Et par rapport à 2014, les exportations de plantes d'intérieur ont progressé de près de 20 %, celles de fleurs coupées de 4 %, celles de feuillages coupés frais de près de 60 %, alors que les plantes d'extérieur reculent de 7,5 %, et les bulbes de 46 %. Par rapport à la moyenne des cinq dernières années, les ventes de végétaux d'extérieur ont reculé de 13 %.
Les fleurs coupées, notre plus gros déficit commercial
Si l'on raisonne par catégories de végétaux et en termes de balance commerciale, en commençant par les plantes d'extérieur, on constate que sur les près de 28 millions d'exportations, 83 % sont vendus au sein de l'Union européenne (UE) à vingt-huit. Parmi les 17 % restants, l'essentiel (13 % du total) part en Suisse. Le Royaume-Uni absorbe 26 % de nos exports, l'Allemagne 16 %, l'Italie 10 %. Quant aux 194 millions d'importations, ils proviennent en grande partie des Pays-Bas (35 %), de la Belgique (20 %), de l'Italie (17 %), de l'Allemagne et de l'Espagne (10 % chacun). Seul 1 % de nos importations vient de pays tiers de l'UE à vingt-huit. Le taux de couverture des plantes d'extérieur est de 14,4 %, c'est le plus élevé de notre secteur. Le déficit en 2015 est de 166,5 millions d'euros, stable par rapport à l'année précédente.
Du côté des plantes d'intérieur, 80 % de nos 7,5 millions d'exportations vont vers l'Union européenne à vingt-huit, les 20 % restants allant essentiellement vers la Suisse. Les Pays-Bas nous achètent 31 % de nos exports, l'Allemagne 20 %. Quant aux importations, représentant 240,5 millions d'euros, elles proviennent à 67 % des Pays-Bas, 17 % de Belgique. Le déficit est de 232,9 millions d'euros, le taux de couverture de 3,1 %.
En ce qui concerne les fleurs coupées, qui représentent notre plus gros déficit commercial (plus de 290 millions d'euros), nous les importons sans surprise des Pays-Bas pour 83 % (sur 299,6 millions au total). Ce pays est aussi notre plus gros acheteur : 27 % de nos exports (9,5 millions). Suivent l'Italie (18 %), le Royaume-Uni (17 %) et les États-Unis (10 %). Les roses fraîches représentent 45 % de nos importations et 13 % de nos exportations de fleurs coupées. Là aussi les Pays-Bas sont, et de très loin, notre principal fournisseur (83 %), suivi par le Kenya (5 %), et l'Équateur (3 %). Et notre plus gros client, à 37 %, devant l'Italie, à 23 %. En volume, nos importations de fleurs coupées des Pays-Bas ont augmenté de 9 % en 2015 par rapport à 2014, celles en provenance du Kenya de 9 %.
Pascal Fayolle
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