Tondeuses 2016 : batteries et robots grignotent du terrain
Quel outil choisir pour entretenir le gazon, écrin pour les autres végétaux, mais également lieu de vie pour les adultes et terrain de jeu pour les enfants ? Que ce soit pour les particuliers ou pour les collectivités, l'offre s'élargit, du rider au robot, en passant par les divers types de batteries. Parmi les évolutions à suivre : une vitesse adaptable et une autonomie maximale.
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La tondeuse à gazon, c'est la plus grosse famille de produits de l'univers de la motoculture ! Et un outil « obligatoire » pour tous les jardins et les espaces des collectivités tant la pelouse occupe une place importante dans les jardins français. Elle a connu bien des vicissitudes l'année dernière, subissant de plein fouet la sécheresse de l'été 2015, avec un coup de frein notoire sur les ventes à partir du mois de juin. Mais les innovations continuent.
1. TRACTEURS LOURDS VERSUS RIDERS MANIABLES ET LUDIQUES
Les tondeuses thermiques, à moteur à essence tiennent encore le haut du pavé. Elles sont encore largement utilisées par les particuliers comme par les professionnels. Les tracteurs marquent cependant le pas, moins populaires qu'ils ne l'ont été. Leur « lourdeur » ne joue plus en leur faveur, même s'ils rendent toujours autant de services, notamment pour l'entretien des grandes surfaces. La transmission hydrostatique reste un must, bien que les transmissions mécaniques variables aient le vent en poupe car plus simples à entretenir et moins gourmandes en énergie. Et les tracteurs subissent la concurrence des robots de tonte...
Quant aux riders, ils sont en progression : leur plateau de coupe est à l'avant ou entre les roues, et leur siège à l'avant. Plus maniables, ils sont plus faciles à utiliser dans les jardins français où arbres et massifs sont nombreux. Ils offrent aussi un côté ludique que n'ont plus les tracteurs de tonte. Et ils se rangent plus facilement. Bien souvent, ils adoptent la tonte mulching qui affranchit le jardinier du vidage du sac et de l'élimination des tontes à la déchetterie, quand elle existe. Plusieurs fabricants comme Cub Cadet, MTD et McCulloch ont des gammes qui s'enrichissent d'année en année.
2. LA TONDEUSE ADAPTE SA VITESSE AU PAS DU JARDINIER
Les tondeuses à conducteur marchant se distinguent par l'adoption, chez de nombreux fabricants, des moteurs de Briggs & Stratton intégrant un démarreur alimenté par une batterie Li-Ion que l'utilisateur recharge comme une batterie d'outil de bricolage. Cet équipement connaît la faveur du grand public qui n'a plus à tirer sur la corde du lanceur. Il intéresse également les professionnels car il est plus fiable et plus performant que les démarreurs électriques d'antan. Ryobi utilise la batterie de son système One + pour alimenter un démarreur installé sur la tondeuse. L'autre innovation est le réglage de la vitesse d'avancement au pas de l'utilisateur. Ce n'est plus le jardinier qui suit la tondeuse, mais la tondeuse qui adapte sa vitesse au pas du jardinier. C'est un gage de confort pour les particuliers comme pour les professionnels. L'idée avait été lancée par Toro. Cub Cadet et Stiga ont développé leurs propres systèmes. Et cela fonctionne plutôt bien, même si la mécanique est un peu plus sophistiquée. En ce qui concerne les carters, les mêmes matériaux se retrouvent avec le plastique, le composite, l'acier et la fonte d'aluminium. Certainsmodèles adoptent l'inox, mais c'est plus pour le prestige de la marque...
Quant aux tondeuses électriques filaires, elles ont l'avantage d'un prix défiant toute concurrence, souvent en dessous de 100 €, voire beaucoup moins. Elles trouvent leur utilité dans les petits jardins urbains, chez les primo-accédants surtout.
3. BATTERIES : 18 OU 36 V, CHEZ LES PARTICULIERS
Une catégorie de machines a le vent en poupe : les tondeuses à batterie. Le développement de la technologie du Li-Ion apporte une plus forte autonomie, hantise des utilisateurs qui angoissent de ne pas pouvoir terminer la tâche entamée. Et la puissance est au rendez-vous. C'est un axe très fort de développement chez les fabricants. Mais il faut raisonner en concept global car ce qui coûte le plus cher, aujourd'hui encore, c'est la batterie, même si son prix ne cesse de baisser. D'où l'idée de développer une gamme d'outils complète utilisant la même batterie. Les évolutions sont différentes selon que l'utilisateur est un particulier ou un professionnel. Pour les premiers, deux familles de produits coexistent. La batterie de 36 V est apparue il y a quelques années pour apporter de la puissance afin d'alimenter des outils gourmands en énergie comme la tondeuse. Mais, en contrepartie, elle s'avère lourde et onéreuse. Pour mieux la « rentabiliser », les fabricants proposent de l'utiliser aussi sur des tronçonneuses, des taille-haies, des débroussailleuses et des souffleurs, dévoreurs d'énergie. Les ampérages montent jusqu'à 9 Ah, offrant toujours plus de puissance et d'autonomie.
Le coeur du marché reste la batterie 18 V, déjà bien développé dans l'univers du bricolage. Ryobi propose une quarantaine d'outils tandis que Makita-Dolmar dispose d'une gamme de 150 produits. Bosch et Einhell ne sont pas en reste. Avec des ampérages allant de 1,5 à 5,2 Ah, elle a le plus large éventail d'usages. Cela va de l'outil grand public à l'usage professionnel. Et avec deux batteries, on obtient une source en 36 V. D'où le développement de tondeuses équipées de deux batteries 18 V pour entretenir les petites pelouses en dessous de 500 m2. Pour les plus petits jardins, une machine avec une seule batterie de 18 V fait l'affaire. Cette universalité du 18 V pour le grand public est favorisée par le développement des moteurs sans charbon (brushless) et des assistances électroniques qui améliorent la gestion de l'énergie.
4. BATTERIES : LES ENJEUX DE L'AUTONOMIE ET DU PORTATIF
Chez les professionnels, l'évolution est différente. Longtemps, la batterie fut boudée car supposée n'avoir pas assez d'autonomie. Pourtant, le matériel utilisant cette source d'énergie ne cesse de croître. L'évolution s'est faite à partir des petits outils motorisés avec des batteries à dos, plus puissantes pour offrir plus d'autonomie aux professionnels. La tondeuse a suivi car son niveau sonore faible est appréciable en milieu urbain. Et c'est là une contrainte qui va aller grandissant. Pellenc, le précurseur, a sorti ses tondeuses utilisant ses batteries dorsales. Hitachi a suivi. Bahco et Kubota, qui emploient la technologie Pellenc, ne proposent pas encore de tondeuses. Outils Wolf a démarré par un modèle avec une nouvelle technologie Li-polymère. Des outils portatifs vont arriver sur le marché. Bosch a choisi l'originalité pour proposer des machines professionnelles ayant recours à deux batteries de 36 V, déjà utilisées sur ses tondeuses pour particuliers. L'essai est réussi car elles sont performantes.
5. QUID DES BATTERIES DE 48 OU MÊME DE 80 V ?
GGP a préféré développer des outils, dont une tondeuse, à partir d'une batterie de 48 V. La société propose même, désormais, une tondeuse utilisant une batterie de 80 V qui est intégrée à la machine. Greenworks, une marque chinoise, développe deux gammes autour d'une batterie de 48 et 80 V comportant chacune des tondeuses. Même chose chez le Chinois Ego, marque de Chervon, qui dispose de plusieurs tondeuses. C'est aujourd'hui le fournisseur de Honda, mais la tondeuse n'a pas été retenue, du moins pour le moment. Difficile d'imaginer que cette marque fortement réputée dans la tonte ne puisse offrir un modèle à batterie... Reste l'énigme des deux leaders que sont Husqvarna et Stihl. Ils ont chacun des batteries, dont des dorsales de forte puissance, mais leurs tondeuses ne sont pas à la hauteur de l'attente des professionnels. Ce sont des machines pour les particuliers essentiellement...
6. ROBOTS : LES CRAINTES DE VOL FREINENT L'ENVOL
Autre matériel à connaître un développement remarquable : le robot de tonte. Les ventes ont quasiment doublé en 2015 avec 15 000 robots commercialisés... une estimation car le panel n'est guère précis. C'est encore loin des performances des pays d'Europe du Nord ou de la Suisse, mais la tendance est bien orientée. Husqvarna reste le leader incontesté du marché du robot de tonte avec plus de 80 % des ventes. Face à lui, les challengers sont nombreux puisqu'il y a plus d'une dizaine de fournisseurs avec pas loin d'une centaine de modèles, tout confondu.
L'approche du particulier est compliquée, d'autant que 70 % d'entre eux ignorent l'existence de cette machine. Pour les professionnels, la démarche est aussi nouvelle. Les collectivités hésitent, craignant le vandalisme et le vol. Des essais dans des stades se sont avérés fructueux, mais l'absence de bandes est rédhibitoire pour les retransmissions télévisées... Reste la gestion des grands parcs fermés avec de gros modèles, comme ceux développés par la société Belrobotics, ou le nouveau robot à chenilles issu du développement d'Outils Wolf.
7. PRIX : EFFET DOLLAR... ET MOTEUR CHINOIS
En ce début d'année, le plus préoccupant reste l'effet dollar. La parité de change impacte fortement les prix avec des augmentations de 10 à 15 %, tous matériels confondus. Pour maintenir les prix psychologiques, les fabricants suppriment des équipements ou mettent des moteurs « maison », fabriqués en Chine. C'est vrai pour les tondeuses, mais également pour les autres matériels. Voilà qui va pousser chacun à réfléchir sur ses investissements.
Patrick Glémas
Avec sa batterie Li-Ion de 80 V/5,0 Ah, cette tondeuse Combi 50 SAE tractée de Stiga n'a rien à envier à son équivalent à moteur à essence. Elle offre le silence en plus. Dotée d'un carter en acier et d'une lame de 48 cm, elle ramasse (bac de 70 l), mulche ou éjecte à l'arrière. Elle convient pour l'entretien d'un terrain de 1 000 m2.
Grâce au système My Speed, cette tondeuse CC 53 SPOE V HW de Cub Cadet avance au pas du jardinier. La traction est assurée par un variateur. Dotée d'un système quatre en un, sa lame fait 53 cm et son bac 70 l.
Ce robot Automower 315 d'Husqvarna est doté d'un plateau avec trois lames rétractables. Sa minuterie adaptative ajuste le temps de coupe à la croissance de la pelouse. Il est destiné à un terrain de 1 500 m2 maximum.
Ce minirider CC 114 HA de Cub Cadet a les performances d'une autoportée, les avantages d'un rider et les dimensions d'une tondeuse avec sa lame de 76 cm, sa transmission hydrostatique et son bac de 200 l.
Avec ses chenilles en caoutchouc (une révolution), ce robot d'Outils Wolf travaille sur tous les terrains (pelouse ou prairie de 4 000 m2) et sur des pentes à 100 % (45 °). Sa lame (31 cm), rigide et à quatre dents, inverse sa rotation toutes les 30 minutes. Programmation sur le robot ou par Bluetooth (smartphone ou tablette).
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