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Environnement Les envahissantes en coûts et en codes

Une enquête révèle que les espèces exotiques envahissantes coûtent en moyenne 38 millions d'euros par an en France. Ici l'herbe de la pampa.

Les initiatives se multiplient pour tenter de gérer les espèces invasives.

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Les invasions biologiques animales et végétales sont l'une des cinq causes majeures d'appauvrissement de la biodiversité dans le monde. Elles coûtent annuellement 12,5 milliards d'euros à l'Union européenne. Une enquête, menée par le Commis-sariat général au développement durable, a permis de recueillir des données sur la période 2009-2013 afin de déterminer quels sont les coûts et la nature des dommages occasionnés par les espèces exotiques envahissan-tes (EEE) en France (*).

Par le biais d'un questionnaire et d'une analyse bibliographique, l'enquête révèle que les EEE coûtent en moyenne 38 millions d'euros par an en France : 19 millions d'euros au titre de la gestion des EEE ; 19 millions d'euros au titre des dommages occasionnés (essentiellement sanitaires) et des impacts résiduels. Les répondants ont rapporté la présence de plus de 600 EEE, onze d'entre elles concentrant 58 % des dépenses, parmi lesquelles trois végétaux : les jussies, les élodées et les renouées. Plus de 50 % des dépenses nationales ont lieu en outre-mer. Les sources de financement sont à 41 % les collectivités locales et les agences de l'eau, suivies par l'État à 31 %. Les impacts négatifs sont recensés, mais également ceux positifs, essentiellement la production de bois et de plantes ornementales, avec plus de 30 plantes citées par le secteur horticole. « La plupart des EEE qui sont les plus coûteuses aujourd'hui ont été introduites de façon volontaire », précise le rapport.

Initiatives françaises et européennes

Face aux coûts que les EEE engendrent, à la fois économiques, sanitaires et environnementaux, les initiatives se multiplient pour tenter d'élaborer des stratégies. Le règlement européen n° 1143/2014, entré en application en janvier 2015, précise les dispositions relatives à « la prévention et à la gestion de l´introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes ». En France, la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020 inscrit la lutte contre les EEE dans ses actions. À l'instar d'autres filières nationales avant elle, la filière française de l'horticulture et du paysage s'est dotée d'un code de conduite publié en 2015. Des plans régionaux d'actions voient le jour, comme en Midi-Pyrénées, où 143 espèces exotiques sont considérées comme envahissantes ou à surveiller. Un site internet destiné au grand public et aux professionnels a été créé (http://pee.cbnpmp.fr).

Les signataires du code de conduite professionnel s'engagent gratuitement et volontairement à connaître la règlementation en vigueur ; participer à la détection précoce des PEE ; connaître les listes de plantes du code de conduite et en respecter les restrictions totales ou partielles d'utilisation (www.codeplantesenvahissantes.fr) ; promouvoir des végétaux de substitution ; diffuser de l'information sur le sujet. Des outils de communication sont mis à disposition des adhérents à la démarche afin de valoriser cet engagement auprès de leurs clients.

Valérie Vidril

(*) Rapport téléchargeable sur www.developpement-durable.gouv.fr

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