Intempéries Le Centre lourdement touché
Après le gel de la fin du mois d'avril et la grêle de début mai, 27 entreprises de la région Centre - Val de Loire ont vu leurs productions immergées en raison des trombes d'eau ou des crues qui ont suivi.
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Le Loiret et le Loir-et-Cher sont les deux départements les plus touchés de la région Centre - Val de Loire. Les horticulteurs qui produisent des plantes en conteneurs ont été affectés par les pluies qui se sont abattues de façon continue du samedi 28 au mardi 31 mai dernier. Dans certains secteurs, il est tombé jusqu'à 180 mm d'eau et les affluents de la Loire (le Cosson, le Beuvron, le Cher, etc.) ont débordé.
Cinquante à soixante hectares ont été inondés
Le CDHRC (Comité de développement de l'horticulture en région Centre) recense 27 entreprises touchées, soit 50 à 60 ha inondés. Tous les types de production sont concernés : les repiquages en pleine terre, les semis, les jeunes plants, les cultures reconduites. Les dégâts sont très hétérogènes, comme l'explique Jean-Marc Delacour, directeur du CDHRC : « Dans certains cas, il n'y a eu que quelques centimètres d'eau, mais les racines sont restées immergées pendant plusieurs jours et les parties aériennes sont abîmées. La production n'est plus vendable. Dans d'autres cas, tous les plants de l'année prochaine, voire des deux prochaines années, sont perdus. Avec la chaleur de ces derniers jours, les maladies risquent de se développer. Il est encore difficile d'avoir une idée précise des conséquences ». La pépinière de Claireau, à Sully-la-Chapelle, au nord-est d'Orléans (45), a eu de la chance. Située à côté de Fay-aux-Loges, l'un des villages les plus touchés où le canal d'Orléans et le Cens ont débordé, elle n'a pas subi de dégâts. « Nous sommes seulement restés deux jours au chômage technique car la pépinière était inaccessible : toutes les routes étaient en effet inondées », témoigne Noémie Vialard, responsable de la production. Les pépinières Loiseau, à Thoury (41), ont, quant à elles, eu beaucoup moins de chance. Le Cosson est sorti de son lit et a emporté de nombreuses plantes en conteneurs, causant d'importants dégâts parmi les végétaux et le matériel. Au total, 124 000 plants ont été immergés. Spécialisé en production ornementale, Bruno Loiseau estime la perte à près de 300 000 euros. « Le niveau de l'eau est monté jusqu'à 1,10 m. Le courant a emporté les plantes et les bâches et a plié les arroseurs. Plus de 5 000 m2 de bâches sont hors d'usage. Nous étions en période de remise en culture. Nous allons devoir retrouver du jeune plant et recommencer le travail. Mais avant cela, nous avons au moins un mois de nettoyage. Ça va être très long ! »
Les démarches de calamités agricoles et de catastrophes naturelles sont enclenchées. Mais pour Jean-Marie Fortin, président du CDHRC, ces aides seront « dérisoires. Après un printemps difficile, les entreprises ont besoin de cash. Nous ne voulons pas entendre parler d'augmenter les emprunts. Il nous faut des aides rapidement ». Les services de l'État, de la Région et des départements sont mobilisés. Des décisions devraient être prises dans les jours à venir.
Aude Richard
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