Invasives Une liste de plantes à combattre
Quatorze espèces végétales sont listées par l'Union européenne comme des espèces exotiques envahissantes nécessitant des mesures de lutte.
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Après deux ans de réflexions et un retoquage par le Parlement européen en décembre 2015, la Commission européenne a publié mercredi 13 juillet une liste des espèces exotiques envahissantes (EEE) préoccupantes, avec une entrée en vigueur dès début août. Les 27 États membres ont l'obligation de prendre des mesures pour prévenir leur développement, les détecter précocement, les éradiquer ou les gérer.
Un ensemble de critères
Cette liste, prévue par l'article 4 du règlement européen n° 1143/2014 relatif à la prévention et à la gestion de l'introduction et de la propagation des EEE, entré en vigueur le 1er janvier 2015, n'avait pas obtenu de consensus jusqu'ici. Désormais, 37 espèces, dont 22 installées en France et 14 végétales, ne pourront plus être conservées, transportées, reproduites ou relâchées intentionnellement.
Les EEE sont inscrites sur la liste de l'Union uniquement si elles satisfont à un ensemble de critères figurant au paragraphe 3 de l'article 4 du réglement. Par ailleurs, la sélection a été établie en tenant compte des coûts de mise en oeuvre, du coût de l'inaction, du rapport coût/efficacité et des aspects socio-économiques. Ces critères et d'autres considérations politiques expliquent l'absence d'espèces reconnues envahissantes, comme le robinier faux-acacia, qui n'a pas été retenu du fait de son intérêt en sylviculture. La renouée du Japon est déjà si largement implantée que les mesures d'éradication s'avéreraient trop coûteuses. Toutefois, le règlement n° 1143/2014 prévoit que les États membres peuvent établir un registre national des EEE préoccupantes pour un État membre et appliquer, pour ces dernières et sur leur territoire, des mesures particulières.
Un réexamen tous les six ans au moins
Les espèces végétales concernées sont le Baccharis à feuilles d'arroche Baccharis halimifolia, la berce de Perse Heracleum persicum, la berce Sosnowski Heracleum sosnowskyi, le faux-arum Lysichiton americanus, la « grande camomille » Parthenium hysterophorus, le kudzu Pueraria montana et la renouée perfoliée Persicaria perfoliata, ainsi que les plantes aquatiques suivantes : le cabomba de Caroline Cabomba caroliniana, le grand lagarosiphon Lagarosiphon major, l'hydrocotyle fausse-renoncule Hydrocotyle ranunculoides, la jacinthe d'eau Eichhornia crassipes, la jussie à grandes fleurs Ludwigia grandiflora et la jussie rampante L. peploides, le myriophylle du Brésil Myriophyllum aquaticum.
Le règlement européen prévoit un réexamen complet de la liste au moins tous les 6 ans et, dans l'intervalle, une mise à jour le cas échéant.
Selon la Commission, huit nouvelles espèces menaçantes s'installent chaque année sur le continent européen, et le coût des manques à gagner et des mesures de lutte atteint 12 milliards d'euros par an.
Valérie Vidril
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