Société André-Ève Cure de jouvence pour roses anciennes
Le nouvel établissement de production et de création de roses, inauguré en mai, se niche au coeur du domaine du château de Chamerolles (45).
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Sur les 5,8 hectares que compte le nouveau site, un jardin-roseraie imaginé et réalisé par le paysagiste Pierre-Alexandre Risser s'étendra sur près de 5 000 m² en une quinzaine de jardins à thèmes. Une première tranche, plantée en mars 2016, aménage l'espace tandis que des installations fonctionnelles accueillent les équipes du rosiériste et les visiteurs.
Une crème de « fleurs souriantes »
L'outil de production comprend 1 536 m² de serres bi-tunnels à aération latérale, 5 560 m² de surface de culture hors-sol pour les rosiers et les vivaces en conteneurs et deux hectares dédiés à la production de rosiers de pleine terre. Le bâtiment d'exploitation de 990 m² est, quant à lui, équipé d'une chambre froide de 800 m3, d'un atelier de préparation des commandes, de zones de stockages, de bureaux, d'une salle de formation pour les clients et d'une boutique de vente directe ouverte sur un espace extérieur consacré à l'exposition de végétaux.
Mais il abritera surtout deux laboratoires de recherche. Outre celui dévolu à la création variétale, dont les obtentions ont été maintes fois récompensées depuis plus de dix ans, le site de Chamerolles accueillera un laboratoire pour la maison Dior, entièrement réservé au partenariat avec la division recherche du groupe LVMH.
Une aventure commencée en 2007, quand le service marketing du groupe demande à Patrice André, ethnobotaniste, de trouver une très belle rose, symbole de beauté et de jeunesse par excellence, pour élaborer la gamme « premium » de soins du visage antivieillissement de Christian-Dior. Chez André-Ève, Jérôme Rateau travaille justement sur le rosier buisson 'Jardin de Granville', très florifère et surtout très résistant aux stress environnementaux. Une collaboration débute et des tests sont effectués pendant trois ans avec l'université d'Orléans (45) sur les principes actifs extraits de la « fleur souriante », juste ouverte. Ils démontrent que les qualités agronomiques de la plante se retrouvent dans ses qualités biologiques, utiles pour la peau. En 2010, 'Jardin de Granville' entre donc dans la composition de la gamme « prestige » de la maison Dior et orne la roseraie du célèbre parfumeur.
La philosophie des « vendeurs de beauté »
« Pour la première fois, une plante ornementale est utilisée en cosmétique. C'est le début d'une philosophie commune : celle des vendeurs de beauté », explique Patrice André. Si la production pour ce secteur reste une niche pour l'entreprise, cette activité est symboliquement forte et le programme de recherche « Rose Granville Babies » est lancé pour les prochaines années.
En attendant les nouvelles variétés destinées à la cosmétique, André-Ève introduira le rosier paysager 'Myriam' cet automne.
Isabelle Cordier
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