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Conférence Le jardin se connecte, lentement mais sûrement

Un robot de tonte à l'oeuvre au sein du l'Espace Conseils dans le cadre de la dernière édition de Salonvert. Et même si le jardin est moins connecté que d'autres secteurs, les possibilités offertes vont d'ores-et-déjà bien au-delà des tondeuses autonomes.

Dans la société postindustrielle, être connecté est bien souvent synonyme de gains de productivité. Notre secteur ne fait pas exception.

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« Nous sommes dans un monde changeant, créateur de ruptures des modèles à un rythme inconnu jusqu'à présent », telle est l'introduction de Jean-Paul Roussennac, rédacteur en chef du magazine Matériel et Paysage, à la conférence Jardin connecté, organisée dans le cadre de Salonvert à Saint-Chéron (91), le jeudi 22 septembre dernier.

Après des millénaires de société agraire, seulement deux siècles auront été nécessaires pour construire la société industrielle. Aujourd'hui, nous en sommes à la troisième révolution : celle des technologies de l'information et de la communication (TIC). Cette société postindustrielle, de services, est d'ores et déjà en marche, sur un mode rapide qui reconfigure les activités économiques.

Les frontières disparaissent : informatique, automatisation, robotique ou encore intelligence artificielle, ces domaines autrefois séparés forment à présent un écosystème du numérique, ouvert aux coopérations transversales. Les grands groupes industriels comme les fonds d'investissements s'y engouffrent. Ainsi devenu incontournable, le numérique s'invite dans tous les secteurs et la maison connectée est maintenant bien réelle.

De nouvelles technologies

Le jardin lui emboîte le pas, avec lenteur certes, mais si les innovations destinées au grand public sont encore un marché de niche pour les start-up, les professionnels disposent, pour leur part, de nouvelles technologies à l'intérêt certain : piloter des chantiers, entretenir les jardins privés, rendre les espaces verts communicants pour les citoyens ou gérer un parc de machines.

Il est temps de se les approprier pour développer les affaires dans un environnement toujours plus complexe et contraignant. En effet, la ville redevient une « ville état » pourvue de règlementations différentes de celles de la nation, voire de celles de l'Union européenne (la ville de Paris en est un bon exemple). Pour faire face à la densification urbaine et aux exigences écologiques, les professionnels doivent proposer des solutions agiles et rentables.

Avec les murs végétaux, la société GreenwallSystems (78) s'y emploie depuis 2005. Ces réalisations très techniques nécessitent une étroite surveillance et une gestion précise de l'irrigation. Pour cela, le dispositif utilisé communique par Wi-Fi, balises RFID et réseau GSM. Il contrôle la station d'arrosage en goutte-à-goutte reliée aux capteurs d'humidité et au serveur informatique. Un opérateur est alerté quand une intervention est nécessaire. À terme, l'objectif est de rendre les installations entièrement autonomes.

Un parc de machines sous contrôle

L'autonomie des systèmes, c'est justement ce que propose GreenIQ, une console de jardin intelligente pour le grand public. Distribuée en France par la société Covergarden (33), elle se connecte aux installations domotiques classiques et se pilote via une application. La console auto-ajuste l'irrigation en temps réel grâce à une liaison avec la station météo la plus proche. Les données sont analysées et stockées dans un cloud dédié. Conçu pour fonctionner avec d'autres appareils, GreenIQ est compatible avec les sensors de Parrot, la station météo personnelle Netatmo et le sera bientôt avec les robots de tonte. Une version professionnelle permettra un pilotage centralisé des jardins publics, co-propriétés ou équipements sportifs.

Autre source importante de gains de productivité pour les entreprises, le contrôle du parc de machines. Avec son programme Fleet Services, le groupe Husqvarna propose une palette de services à la carte, sur abonnement fixe, pour gérer les machines et les équipes associées. Testé par la société Gesvres Entretien (44), le programme sera commercialisé à partir de janvier 2017. Chaque appareil et chaque opérateur est relié au système central qui comptabilise aussi bien les temps de travail que ceux de fonctionnement moteur. Ce qui conduit à rationaliser les achats selon les besoins réels mais aussi à améliorer le confort utilisateur et réduire ainsi l'accidentologie. En outre, la maintenance est optimisée par un plan prévisionnel d'interventions tandis que les nouvelles normes, en passe d'arriver en France, sont anticipées avec le calcul des niveaux de vibrations.

Isabelle Cordier

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