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PAUL RONCIÈRE, PRÉSIDENT DU CONSEIL NATIONAL DES VILLES ET VILLAGES FLEURIS. « Je n'ai pas d'inquiétude pour l'avenir du CNVVF »

PHOTO : R. FERCHAUD

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Départ de sa directrice, report des Assises et mise en place de l'adhésion obligatoire : l'année 2016 a été particulière pour le label des Villes et villages fleuris. Et dans les communes concernées, les interrogations vont bon train.

Certaines rumeurs évoquent une structure en danger. Pouvez-vous nous rassurer sur l'avenir du label ?

D'abord je tiens à rassurer. Le label se porte très bien, même si la structure légère de gestion et d'animation nationale (4 salariés) a été impactée par le départ de la directrice, à un moment où nous devons répondre à de nouveaux défis au niveau des collectivités : réorganisation territoriale, répartition des compétences, développement de l'intercommunalité et contraintes financières. De nouvelles équipes ont été élues et certaines ne connaissent pas nécessairement bien le label et son fonctionnement. Le label lui-même doit mieux faire connaître les valeurs qu'il porte, avec une communication grand public. De nombreuses questions nous sont posées notamment depuis l'adoption de l'adhésion obligatoire et cela nécessite des échanges suivis avec nos partenaires.

Le label a beaucoup évolué ; des critères d'appréciation environnementaux ont été introduits. Il ne repose plus seulement sur le nombre de fleurs et l'harmonie des massifs. Et on constate tous les ans des progrès, grâce notamment aux conseils des jurys aidés d'une grille d'évaluation précise. Et ça va durer !

À condition que les villes adhèrent au CNVVF, puisque c'est devenu obligatoire...

Cela le sera à partir de l'année prochaine. La participation des différents partenaires - et cela était annoncé par l'État - ont été réduits. Pour pouvoir, c'est notre ambition, faire plus au service des communes labellisées, il fallait trouver des financements. Par exemple, les déplacements de notre équipe qui apporte conseil sur le terrain nécessitent plus de moyens. L'organisation des jurys, la remise des prix, les outils créés au service du réseau ont un coût et il n'est pas normal que seules les communes qui acceptaient de cotiser supportent ces coûts.

Peut-on justement rappeler quel est le budget du CNVVF ?

En année comportant des Assises, il tourne autour de 600 000 euros (projet voté pour 2017). Aujourd'hui, notre principal apport financier, ce sont les cotisations des communes avec plus de 300 000 euros. Pour l'an prochain, la recette prévisionnelle à ce titre est de l'ordre de 400 000 euros. Val'hor et le GNIS apportent environ 80 000 euros, le ministère du Tourisme complète, notamment par la prise en charge d'un des agents mis à disposition. Et les Assises représentent un budget de 70 000 à 80 000 euros.

Combien les villes labellisées devront-elles payer ?

Les tarifs des cotisations n'ont pas changé depuis plusieurs années et restent très raisonnables. Il y a 5 catégories en fonction de la population. Les villes de moins de 1 000 habitants payent 90 euros, celles qui ont entre 1 001 et 5 000 habitants 200 euros, entre 5 001 et 30 000 habitants 400 euros, entre 30 001 et 80 000 habitants 800 euros et les plus de 80 000 habitants 1 100 euros. Pour les très petites communes (moins de 100 habitants) il nous est demandé d'avoir une cotisation allégée. Ce point sera examiné par le prochain conseil d'administration.

Comment justifiez-vous cette nouvelle ?

Nous étions jusqu'ici le seul label de Tourisme où la cotisation était facultative. Il n'était plus possible de poursuivre ainsi. Mais il ne faut pas que ce soit considéré comme une dépense injustifiée. Il faut prendre en considération les différents services qu'apporte le niveau national : défense et organisation du label, outils de gestion, information des collectivités, professionnalisation de l'ensemble des jurys, conseils. Tout cela a un coût.

L'autre grand sujet de conversation du moment, ce sont les changements d'équipe...

Notre directrice, Chantal Lambert, mise à disposition par le ministère du Tourisme, est partie à la retraite avant l'été. J'aurais aimé que ce départ soit anticipé. Cela n'a pas été le cas. Elle souhaitait pouvoir achever ses missions, le conseil d'administration aussi. Mais nous n'avons pas trouvé de terrain d'entente. C'est donc Martine Lesage, que tous les acteurs du label connaissent très bien et apprécient, qui a assuré pendant l'été avec beaucoup d'efficacité l'intérim. Elle a été nommée directrice par le conseil d'administration le 8 novembre et un poste d'adjoint a été créé ; le recrutement est en cours.

Votre propre mandat se termine l'an prochain...

En juin, oui, et je n'ai pas prévu de demander son renouvellement. Il faut du sang neuf ! Le profil de la personne qui me remplacera, ancien préfet, comme c'est le cas depuis longtemps, ou autre, n'est pas défini. Ce sera examiné avec le conseil d'administration.

Les Assises, annoncées à Troyes (10) fin novembre, ont été reportées. Où et quand auront-elles lieu ?

Lorsque notre directrice est partie en retraite, le dossier n'était pas assez avancé. Nous étions au début de l'été, les tournées de jury débutaient, il n'était pas possible de les préparer dans de bonnes conditions. Nous avons choisi de les reporter d'un an. Elles auront lieu fin 2017 et nous envisageons toujours qu'elles se tiennent à Troyes.

Comment imaginez-vous l'avenir ?

La maison avance. Nous avions un gros souci d'harmonisation de l'appréciation des jurys. La nouvelle grille d'évaluation est à cet égard un beau progrès même si nous avons encore à l'expliquer et à trouver quelques assouplissements, notamment pour les petites communes. Nous avons d'ailleurs élaboré un document explicatif à leur intention. Une formation des jurés a été mise en place. Un gros travail a aussi été réalisé au niveau des adhésions. Il a fallu expliquer l'adhésion obligatoire, dont le nombre a d'ailleurs augmenté depuis 2015. Nous avons également eu à établir de nouveaux liens avec les départements et régions pour un projet de convention CNVVF et région. Tout ceci a été conduit avec détermination. Pour l'avenir, il apparaît indispensable de renforcer notre communication, et nous avons commencé à y travailler avec un cabinet spécialisé. Plusieurs pistes sont examinées et cet effort vers les communes labellisées (plus de 4 600) ou qui candidatent sera la priorité de 2017. Nous restons donc sur des perspectives dynamiques et je n'ai pas d'inquiétude pour l'avenir, compte tenu de l'attente très forte des habitants et élus de nos villes et villages pour vivre dans un environnement de qualité et offrir à nos visiteurs une France accueillante et fleurie !

Propos recueillis par Pascal Fayolle

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