En avance, les bisannuelles peinent à être commercialisées.
La primevère est littéralement la prima vera, la première fleur. Mais ce statut est parfois difficile à assumer et c'est particulièrement vrai cette année : elle est trop en avance en raison de la douceur hivernale. La plupart des producteurs disposent de nombreux lots alors que les consommateurs ne sont pas au rendez-vous. « Depuis le 15 décembre, elles sont fleuries. Mais personne n'en veut alors on jette tout, confirme Pierre Carté, dans le Gers. Aucun effort n'est fait, ce n'est pas la saison, point barre. Elles finissent sur le tas de compost. Et toutes les semaines, nous effleurons les pensées, qui vont bientôt rejoindre les primevères... »Le Sud-Ouest est particulièrement touché : « Les serres sont remplies et les ventes ne se font pas. C'est un drame, confirme Joël Ramon, producteur détaillant dans le Tarn et président du réseau HPF (Horticulteurs et pépiniéristes de France). Et si on peut vendre les pensées en seconde fleur en les effleurant une fois, ce n'est pas le cas pour les primevères. »