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Vente de phytos dans les magasins Le feuilleton de l'été

Pour la FNMJ, avec la démarche des jardineries entamée en 2015 pour mettre en place des « Pharmacie des plantes », les enseignes ont fait de réels efforts pour se mettre Pour la FNMJ, avec la démarche des jardineries entamée en 2015 pour mettre en place des « Pharmacie des plantes », les enseignes ont fait de réels efforts pour se mettre

La FNMJ a répondu à une enquête de la CLCV qui met le doigt sur les insuffisances à ses yeux des enseignes spécialisées dans le respect de la loi Labbé.

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La FNMJ a répondu à une enquête de la CLCV qui met le doigt sur les insuffisances à ses yeux des enseignes spécialisées dans le respect de la loi Labbé.

La CLCV (Consommation, logement et cadre de vie), association nationale qui défend exclusivement les intérêts spécifiques des consommateurs et des usagers, n'est assurément pas la plus connue des associations de défense des consommateurs, mais elle est celle qui fait le plus parler d'elle en cet été 2017.

44 % de points de vente hors législationC'est en effet à elle que l'on doit une enquête effectuée entre le 31 mars et le 31 mai 2017, rendue publique en ce début juillet. Elle montre que sur 158 points de vente contrôlés, 44 % ne respectent pas la nouvelle législation. En effet, depuis le 1er janvier dernier, les pesticides dangereux ne doivent plus être à disposition du client en libre-service, mais doivent être délivrés par un vendeur formé et placé derrière un comptoir inaccessible au public sans ce vendeur. La CLCV précise qu'elle a effectué ces 158 contrôles « dans les principales enseignes françaises de 32 départements, 79 % d'enseignes spécialisées (Mr. Bricolage, Bricomarché, Castorama, Jardiland, Truffaut, etc.) et 21% de grandes surfaces disposant d'un espace dédié au jardinage ».

Manque notoire d'informationsAu-delà des 44 % de points de vente qui ne respectent pas la législation, l'association note que « la grande distribution est la plus mauvaise élève avec 49 % des produits contrôlés interdits d'espace libre-service, contre 30 % dans les enseignes spécialisées. Dans les espaces dédiés avec vendeur - quand il y en a un -, dans 36 % des cas, ont été complètement passés sous silence des éléments essentiels comme la présence du chien, du potager, les protections à prévoir (masque, gants, ...) ou la méthode d'utilisation (pulvérisation par temps sec, nombre d'utilisation...) ».

Mise sous clé exigéeEn conséquence, la CLCV a effectué plusieurs demandes "au ministre" :. le renforcement des contrôles et la suppression des espaces en libre-service avec, a minima, la mise sous-clé obligatoire de tous les pesticides ;. la prise d'engagement officielle par l'ensemble des enseignes qui vendent ces produits de les retirer des rayons avant l'interdiction de 2019;. la formation des vendeurs pour que de vrais conseils soient fournis à chaque consommateur. Par ailleurs, une interdiction totale de la vente de ces produits (hors bio-contrôlés) sur Internet s'avère indispensable.

Les réserves de la FNMJDisons-le clairement, la nouvelle a plus remué le monde du jardin que le grand public ; elle a peu été reprise par les médias grand public. Le 13 juillet, la FNMJ, Fédération nationale des métiers du jardin, a néanmoins tenu à répondre à cette enquête. Elle émet tout d'abord des réserves sur l'enquête elle-même :. L'échantillonnage réduit de 158 points de vente (hypermarchés, magasins de bricolages, jardineries et libres services agricoles) rend les résultats aléatoires et crée un amalgame ; . La part des produits phytopharmaceutiques utilisés par les jardiniers amateurs représente moins de 5 % des 66 000 tonnes mises sur le marché en France (UIPP);. Contrairement à ce qu'indique la CLCV, depuis le 01/01/2017, les produits phytopharmaceutiques issus de synthèse chimique ne peuvent plus être vendus en libre-service à des utilisateurs non professionnels, à l'exception des produits de biocontrôle, mais aussi des produits composés uniquement de substances de base, et des produits dont l'usage est autorisé dans le cadre de l'agriculture biologique;. Par ailleurs, il y a confusion entre la sélection des produits par pictogramme de dangerosité et la réglementation qui se base sur la nature « chimique » ou « non chimique » des produits phytopharmaceutiques pour ce qui est de les interdire en vente libre.

Des actions en faveur du biocontrôleLa FNMJ regrette, ensuite, que « cette enquête décrédibilise tous les efforts engagés depuis plusieurs années par les jardineries pour souscrire aux objectifs du plan Ecophyto II ». Elle rappelle que les vendeurs sont formés et certifiés, les magasins certifiés, et que les produits vendus dans les magasins font l'objet d'une AMM et possèdent la mention EAJ (Emploi Autorisé dans les Jardins). Elle rappelle enfin que « dès 2015, les jardineries se sont engagées dans la création et le déploiement de ‘'pharmacie des plantes'' ou rayon dans lequel la vente des produits de traitement conventionnels se fait dans le cadre de la vente contrôlée et assistée [...].Enfin, les jardineries communiquent auprès du grand public sur le jardinage naturel et les solutions de biocontrôle. Elles diffuseront ainsi à l'automne la brochure ‘'protéger les plantes de son jardin avec le biocontrôle'' que la Fédération Nationale des Métiers de la jardinerie a élaboré en partenariat avec la Société Nationale de l'Horticulture et l'Académie du Biocontrôle et de la protection intégrée ». Une action qui a eu le soutien financier de l'Agence Française de la Biodiversité par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto II... Suffisant pour calmer l'association de consommateurs ? A suivre...

P.F.

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