Santé du végétal Les points de vigilance d'août
Notre expert en protection des plantes, Éric Chapin, synthétise, pour ce milieu d'été, quelques observations sur l'état des plantations et recommandations de surveillance.
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Notre expert en protection des plantes, Éric Chapin, synthétise, pour ce milieu d'été, quelques observations sur l'état des plantations et recommandations de surveillance.
En cette fin du mois d'août quatre végétaux sont à surveiller : le pin, le buis et le chêne sur toute la France ou presque et les palmiers sur la face atlantique et la côte méditerranéenne.
Pyrale et maladies du buis D'importants dégâts sont constatés sur tout le territoire métropolitain. Les réseaux d'épidémiosurveillance des JEVI (Jardins, espaces verts et infrastructures) enregistrent deux ou trois vols par an. Pour faire simple, deux dans la grande moitié nord et trois dans la moitié sud avec une fin du dernier vol située entre début septembre et début octobre. Par conséquent, la protection à base de Bt doit être maintenue, au moins 15 jours après la fin du dernier vol. Les épisodes pluvieux de l'été, associés à des températures douces (entre 18 et 25 °C), ont favorisé le développement de la cylindrocladiose et de Volutella buxi. Tous deux forment très souvent un complexe parasitaire, respectivement en parasite primaire et secondaire. La cylindrocladiose est présente sur tout l'ouest de la France, le Nord-Est et dans le bassin parisien, où la vigilance est indispensable. La lutte est complexe et n'obtient pas toujours les résultats escomptés. Elle repose sur trois piliers majeurs : . la prophylaxie (désinfection, choix des cultivars, etc.);. l'application des traitements préventifs (avec des stimulateurs des défenses des plantes et des fongicides de synthèse) ;. et la destruction des plants très infestés. À noter que l'état de faiblesse des buis entraîne une recrudescence du Volutella, facteur à prendre en compte dans la stratégie de lutte.
Processionnaire du pin Les situations biologiques, très dépendantes des conditions climatiques locales, varient selon le secteur géoclimatique. Les vols, l'accouplement et la ponte peuvent débuter dès juin (en climat océanique) et s'achever fin août (en climat méditerranéen). L'éclosion survient 30 à 45 jours après la ponte ce qui amène l'observation de jeunes larves à partir de début septembre en climat océanique et début octobre en climat méditerranéen. Cela montre l'intérêt de suivre les vols et les éclosions afin de positionner au plus juste les pulvérisations à base de Bt. Notons que les BSV (Bulletins de santé du végétal) annoncent les risques et l'évolution au niveau régional, ce qui peut donner une indication globale.
Processionnaire et tigre du chêne Après une longue période de risque allergique, les chenilles de processionnaire du chêne se sont transformées en chrysalides puis en papillons. En Île-de-France, le début de vol a été observé début août. À suivre ! La punaise réticulée du chêne (Corythucha arcuata) a été signalée pour la première fois en France, en Occitanie. Pour la reconnaître, c'est assez simple : il s'agit d'un tigre (comme celui du platane) évoluant principalement sous les feuilles de chêne et provoquant les dégâts classiques des tigres, c'est-à-dire une dépigmentation du limbe. Sa présence sur le territoire s'étend très certainement au-delà de l'Occitanie. À surveiller et à signaler aux Sral (Services régionaux de l'alimentation) ou Fredon (Fédérations régionales de défense contre les organismes nuisibles).
Palmiers L'activité estivale des papillons palmivores a pu entraîner des contaminations sur les palmiers non protégés. Il conviendra de contrôler tous les palmiers afin de déceler les premiers agglomérats de sciure et, en cas de détection, de positionner un à deux traitements curatifs à base de nématodes. La pression parasitaire relative au charançon rouge est en nette augmentation, la protection est indispensable.
Les ravageurs estivaux divers Après de longs mois de développement, les dégâts des ravageurs estivaux (comme la mineuse du marronnier, le tigre du Pieris, le tigre du platane, les oïdiums divers, les pucerons, l'acarien du tilleul, les maladies du rosier, etc.) sont parfois bien marqués mais il est trop tard pour débuter une action cette année.
Éric Chapin
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