Jardins, Jardin aux Tuileries Donner judicieusement corps à la « ville nature » de demain
Deux temps forts ont permis aux acteurs du paysage d'échanger sur les stratégies pour rendre la cité verte et durable.
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Deux temps forts ont permis aux acteurs du paysage d'échanger sur les stratégies pour rendre la cité verte et durable.
Comment végétaliser la ville malgré les contraintes foncières et financières, et des attentes sociétales parfois contradictoires ? La thématique de la « ville nature » de Jardins, Jardin, en juin dernier, a donné l'occasion aux professionnels de s'interroger sur le sujet, notamment lors de la conférence-débat « S'engager ensemble pour une cité verte et durable », et du carrefour de l'innovation proposé le vendredi matin.
Stratégies de végétalisation Accéder à des espaces verts dans la ville constitue une véritable attente des citoyens. Des collectivités multiplient les initiatives pour y répondre. L'Observatoire Unep-Hortis des villes vertes permet de faire connaître et promouvoir ces bonnes pratiques. Car végétaliser la ville offre de nombreux bénéfices, que les deux associations professionnelles se chargent de promouvoir. La prochaine enquête de l'Observatoire à paraître en septembre portera ainsi sur la ville et la santé. Comme le souligne Nicolas Bouzou, économiste et fondateur du cabinet Asterès, « la valorisation économique des espaces verts est un sujet compliqué ». Il existe des moyens de s'en approcher : en mesurant la variation des prix immobiliers, la diminution des dépenses de santé... Par leur stratégie d'aménagement (jardins, pistes cyclables...), les collectivités locales contribuent - ou non - à l'attractivité de leur territoire (touristes mais aussi chercheurs, entrepreneurs...). Au travers de leurs plans climat, biodiversité ou d'urbanisme, elles peuvent influer sur leur degré de végétalisation. L'ambitieux programme de végétalisation de la capitale (d'ici 2020, 30 ha supplémentaires de parcs et jardins et un total de 100 ha de murs et toitures végétalisées) en est un exemple.
Outils et acteurs Avec la révision de son plan local d'urbanisme (PLU), Rennes (35) ambitionne d'ici 2030 de placer 90 % des Rennais à moins de 5 minutes de marche d'un espace vert, tout en renforçant la présence de milieux humides. Dans ce cadre, elle travaille sur la définition d'un coefficient de biotope et l'élaboration d'outils réglementaires pour préserver des zones de pleine terre.D'autres outils permettent à une collectivité de gérer son aménagement durable : trames vertes et bleues, espaces de compensation écologique, seuil de végétalisation des bâtiments, usage temporaire des friches urbaines, espaces verts protégés... La réussite des projets passe par l'implication de l'ensemble des acteurs impliqués : architectes, paysagistes, promoteurs, producteurs... et bien sûr les habitants, sensibilisés par ailleurs via des actions citoyennes (permis de végétaliser, distribution de graines et bulbes, budget participatif, jardinage à l'école...). D'autres acteurs peuvent venir en soutien, comme CDC Biodiversité, filiale de la Caisse des dépôts, entièrement dédiée à l'action en faveur de la biodiversité et à sa gestion pérenne. Comme en convient Catherine Müller, présidente de l'Unep-Les entrepreneurs du paysage, « on ne plaisante pas avec la nature ». La végétalisation peut aussi avoir ses mauvais côtés (insectes, allergies, feuilles au sol, miellat, racines...), et il est important d'en avoir conscience pour proposer des alternatives et éviter un retour de bâton.L'innovation au service de la cité verte La matinée de rencontres autour de l'innovation, organisée en partenariat avec Val'hor, la Fédération française du paysage (FFP) et l'Unep, a permis de découvrir quelques-unes des solutions techniques et technologiques pour végétaliser la ville. Les murs végétalisés comme ceux proposés par Tracer (Vertiflore) deviennent « antinuisance » et garantissent la diminution des températures et l'absorption du bruit. Les substrats s'adaptent aux contraintes urbaines, résistent au tassement, optimisent le drainage et la rétention d'eau (Urbafibre, de Florentaise). Les toitures végétales permettent la régulation des eaux pluviales en limitant le débit d'évacuation dans le réseau d'assainissement et en assurant l'alimentation hydrique des plantations (toiture HydroVentiv, du Prieuré Végétal i.D). Les bétons drainants combinent résistance et perméabilité pour une meilleure gestion du ruissellement sur les voiries (i.idro Drain, d'Unibéton). Le jardin est de plus en plus connecté, grâce à des outils open source (carte à puce, capteurs...) permettant de connaître et de comprendre l'environnement de la plante et ses besoins (La Cool Co). Ou encore grâce à des luminaires intelligents et à la technologie de communication LiFi (Light Fidelity) permettant d'accéder à internet via la lumière Led !
V.V.
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