Surveillance Xylella fastidiosa, en France et en Europe
Les inspections se multiplient sans relâche pour tenter d'enrayer la progression de la bactérie pathogène.
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Les inspections se multiplient sans relâche pour tenter d'enrayer la progression de la bactérie pathogène.
En 2016, plus de 10 700 inspections ont été conduites sur l'ensemble du territoire métropolitain en vue de surveiller la progression de Xylella fastidiosa, avec une pression plus grande dirigée sur les régions contaminées. En juillet 2017, la bactérie pathogène est présente en Corse et en région Paca respectivement sur 342 et 21 foyers.La sous-espèce multiplex concerne la majorité des cas, mais la sous-espèce pauca a été découverte dans trois plants de polygale. Plus d'une trentaine d'espèces végétales, majoritairement des plantes ornementales du paysage méditerranéen, sont désormais concernées, dont : Polygala myrtifolia, Calicotome villosa, Spartium junceum, Helichrysum italicum, Cistus monspeliensis, Lavandula angustifolia, Rosmarinus officinalis... Le Guide de reconnaissance des plantes hôtes potentielles à Xylella fastidiosa subsp. multiplex en France a été mis à jour et est disponible sur http://agriculture.gouv.fr/xylella-liens-utiles-et-documentation . Les champs de production de végétaux d'intérêt économique (vignes, agrumes, oliviers, pêchers, cerisiers, etc.) sont à ce jour épargnés. En Paca, les manifestations de la bactérie semblent confinées et présentes en milieux essentiellement urbain et péri-urbain (jardins privés, espaces verts urbains). En Corse, la dissémination est largement favorisée dans le milieu naturel (forêt, maquis).Dans le cas d'une suspicion ou d'une confirmation de foyer, le plan national d'intervention sanitaire d'urgence (PNISU) est activé. Côté filière, les organisations professionnelles membres de Val'hor se sont engagées dans une charte de bonne conduite qui vise notamment a stopper, sur le territoire métropolitain, la production, la circulation et la vente de polygales à feuilles de myrte (Polygala myrtifolia). Elle est disponible sur demande a valhor@valhor.fr
Identification en Italie, en Allemagne et en Espagne Les recherches tendraient à valider l'hypothèse selon laquelle la bactérie était présente en Méditerranée avant 2012 (1). La contamination en Corse daterait au moins d'une quinzaine d'années, sans doute plus. « Cela signifierait que Xylella, malgré sa capacité à s'adapter à ses hôtes et à évoluer, n'a pas une expansion aussi rapide qu'on le croyait », peut-on lire sur le site de l'Inra. Ceci à l'exception des zones où la monoculture prévaut, comme dans le cas des oliveraies dévastées dans les Pouilles, en Italie. Il n'est plus possible d'y éradiquer la bactérie (sous-espèce pauca), détectée sur olivier pour la première fois en 2013, cette zone est en situation d'enrayement. En Allemagne, la sous-espèce fastidiosa a été identifiée en juin 2016 sur laurier-rose, romarin, hybrides de Streptocarpus et hybrides d'Erysimum dans une pépinière. L'Espagne est également touchée. Fin octobre 2016, trois sous-espèces (fastidiosa, multiplex et pauca) ont été trouvées dans les îles Baléares sur différentes plantes : cerisier, mimosa, lavande, laurier-rose, oliviers cultivé et sauvage, Polygala myrtifolia, prunier, amandier, romarin, Westringia, vigne... Tout le territoire des îles Baléares est considéré comme une zone délimitée (interdiction de circulation de végétaux spécifiés dans l'ensemble de l'archipel). Les scientifiques soupçonnent une contamination ancienne. En juillet 2017, Xylella fastidiosa (sous-espèce en cours de détermination) a été découvert pour la première fois en Espagne continentale (Alicante, Castell de Guadalest) dans un verger d'amandiers avec perte de rendement (âgés de plus de 30 ans). Les mesures de lutte ont été mises en place : arrachage et destruction des végétaux contaminés, symptomatiques et hôtes.
Xylella : trouver des réponses à un problème mondialDu 13 au 15 novembre prochain, une conférence fera le point sur la situation en Europe (2). Intitulée « Xylella fastidiosa : finding answers to a global problem » (Xylella fastidiosa : trouver des réponses à un problème mondial), elle se tiendra à Palma de Mallorca (Espagne) et abordera les thématiques suivantes : biologie, génétique et taxonomie ; vecteurs ; épidémiologie ; stratégies de lutte, gestion de la maladie et réduction du risque. Elle est organisée conjointement par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa), l'université des îles Baléares, le réseau Euphresco pour la coordination et le financement de la recherche phytosanitaire, et les projets Horizon 2020 de l'Union européenne ‘Ponte' (stratégies de contrôle intégré et durable de quatre pathogènes, dont Xylella fastidiosa) et ‘XF-Actors' (amélioration des outils de détection précoce de Xylella fastidiosa, la prévention des contaminations et leur contrôle).
(1) www.inra.fr/content/view/full/184047(2) www.efsa.europa.eu/en/events/event/171113
V.V.
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