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REGARD SUR L'arbousier : il se bonifie avec le temps

Petit arbre indigène sempervirent, Arbutus unedo est assez souvent cultivé. Plutôt délicat à multiplier et à élever, il devient rustique et pittoresque en prenant de l'âge.

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Acceptant des climats fort différents, avec des extrêmes comme l'Irlande et le Maghreb, l'arbre aux fraises varie peu dans son apparence, avec des feuilles persistantes, alternes, dentées, coriaces, elliptiques et d'un vert brillant. Les fleurs comme des grelots, de 7 mm de long, blanches ou parfois roses, sont groupées en panicules retombantes comptant plusieurs dizaines de corolles, puis une dizaine de baies sphériques à petites graines, de 1 à 2 cm de diamètre, granitées. Leur maturité intervient à l'automne, au moment de la floraison suivante. Elles se colorent d'orange, deviennent molles et sucrées, comestibles une fois habillées de rouge intense, surtout cuites. Ces fleurs et fruits contemporains, de maturité étalée, font le bonheur de nombreuses espèces animales, butineuses ou frugivores, avant l'hiver. Voyageant au loin dans l'intestin des oiseaux migrateurs, l'arbousier est un pionnier des sols sableux ou caillouteux.

Maquis méditerranéen et dunes atlantiques

La proximité de la mer a sa préférence, car sa partie aérienne peut geler lors des hivers rigoureux. Il peut atteindre 15 m de haut, 80 cm de diamètre et plusieurs siècles dans des circonstances exceptionnelles. Son tronc tortueux, généralement ramifié dès la base, se couvre d'une écorce fibreuse brune ou grise, teintée d'orange lorsqu'elle s'exfolie. Souvent recépé par le froid, le feu ou la scie, un tubercule ligneux souterrain lui permet de rejeter avec force. Les variétés demeurant petites sont plus compactes et fructifères.

L'arbousier est assez thermophile et héliophile, mésoxérophile et oligotrophile : la chaleur et le soleil ne lui font pas peur, pas plus que les sols secs et pauvres en minéraux solubles. Les stations sableuses, caillouteuses, humifères lui permettent de quitter le voisinage de la mer, au moins dans le sud-ouest de la France. Il peut être planté jeune, avec un bon ensoleillement, et dans une large gamme de texture et de pH. Lui éviter le calcaire actif et l'humidité stagnante. Améliorer le trou de plantation avec du compost ou des cailloux. Pailler en sol fertile, et arroser lors des premiers printemps, si la pluie manque. Lui éviter la taille de branches, à laquelle il répond mal.

Christophe Chambolle (*) et Valéry Malécot (**)

(*) Ingénieur conseil en horticulture et paysage. (**) Maître de conférences en botanique.

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