Santé du végétal Les points de vigilance de mai

En ce début du mois de mai, les végétaux, les insectes ravageurs et auxiliaires, les araignées et les autres animaux (musaraigne, crapaud...) utiles ont repris leur activité. C'est le moment d'accentuer la surveillance en observant les végétaux sensibles pour détecter les premiers signes d'une maladie ou d'un ravageur, de vérifier la présence des auxiliaires autochtones, de noter l'importance des populations, d'observer le stade biologique d'un ravageur ou le stade phénologique d'un végétal. Toutes ces indications permettront d'analyser le risque parasitaire du site et aideront à prendre des décisions sur les divers moyens de surveillance et de lutte à mettre en oeuvre. Les Bulletins de santé du végétal (BSV) permettront de guider vos points de vigilance et de vous alerter sur les maladies et les ravageurs observés régionalement.

Pyrale du buis

Les premières captures de la pyrale du buis sont attendues au début de ce mois de mai dans les secteurs les plus chauds. Si ce n'est pas encore fait, pensez à poser des pièges pour suivre les vols et pour déterminer le déclenchement des traitements à base de Bacillus thuringiensis. Selon une expérimentation réalisée par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra), les pièges entonnoir Buxatrap et les diffuseurs Ginko buxus (durée d'action de six mois) montrent une très bonne efficacité de capture. Complétez cette surveillance en inspectant régulièrement vos buis afin de déceler les chenilles, en particulier celles de derniers stades qui sont très voraces.

Processionnaire du pin

Les processions de chenilles processionnaires du pin sont achevées dans la plupart des secteurs de basse altitude et leur fin est annoncée pour les secteurs de haute altitude. Les chenilles descendent de leur nid pour rechercher un site bien exposé pour se nymphoser dans le sol puis se transformer en papillon. En cas d'observation de processions, il est préférable de ne pas les déranger pour éviter la libération des poils urticants dans l'air. La lutte est justifiée sur les sites qui sont fortement infestés ou ceux qui ne peuvent pas accepter le moindre risque allergique (comme les cours d'école, les aires de jeux, les parcs animaliers...). Le temps est venu d'organiser la lutte par piégeage massif. Pour ceux qui ont placé des Ecopièges®, retirer et incinérer les sacs (contenant les chrysalides) trente jours après la date de la dernière procession, entre fin mai et fin juin.

Pucerons et auxiliaires

Les premiers pucerons et leurs auxiliaires associés s'observent sur divers arbres et arbustes du jardin comme le rosier, le noisetier, l'épicéa, le pommier (puceron lanigère), le laurier-rose, etc. Mais ces colonies sont repérées par de nombreux prédateurs et parasitoïdes tels que la coccinelle à deux points, la coccinelle asiatique, la coccinelle à sept points, les larves et les adultes de syrphes, et les parasitoïdes s'observent du nord au sud de France.

Mineuse du marronnier

Les premières captures de la mineuse du marronnier ont été enregistrées dès début avril sur une grande partie de la France métropolitaine. Si ce n'est pas déjà fait, il est temps de placer des pièges pour pouvoir capturer massivement les papillons qui sortiront jusqu'à la fin de l'été.

Oïdium et compagnie

Les premières taches d'oïdium, de maladies des taches noires et de rouille ont pu être constatées dès début avril sur les rosiers. Les dégâts d'oïdium s'observent actuellement sur les lauriers-cerises et les jeunes pousses de fusain. Les dégâts peuvent être déjà très importants sur les variétés très sensibles de rosier. La lutte conventionnelle permet de conserver l'esthétique des massifs à condition de réaliser des traitements réguliers. Pour les lauriers-cerises, les tailles de la haie au printemps permettront de limiter l'impact de la maladie.

Éric Chapin