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Environnement Les sols menacés dans les territoires péri-urbains

Alors que la communauté internationale mesure l'urgence qu'il y a à protéger les sols, les transformations à des fins d'urbanisation se poursuivent.

L'Afes, inquiète de la disparition de nombreuses terres, considère que le sujet doit être au coeur des décisions d'aménagement.

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L'Association française pour l'étude du sol - Afes -(www.afes.fr) pointe les dégradations massives et extrêmement rapides des sols sous l'effet de gestions inadaptées mais aussi du fait de changements globaux. Elle considère que « les enjeux d'aménagements doivent maintenant prendre en compte les sols, leurs qualités et leurs fonctions, ainsi que les conséquences de leur disparition : de solides réflexions doivent être engagées pour mieux contrôler leur artificialisation. La qualité des services rendus ne doit plus être ignorée, comme ne peut plus l'être le fait que les dégradations des sols menacent sur le long terme la qualité de vie des sociétés humaines. »

Des services à prendre en compte

Les transformations à des fins d'urbanisation font perdre de grandes étendues de terres agricoles et forestières. Or, « les sols restent le principal écosystème sur lequel reposent les mécanismes d'alimentation des plantes ». Ils se trouvent à l'interface des mécanismes de régulation des changements climatiques par le rôle qu'ils jouent dans les cycles du carbone et de l'eau. L'Afes rappelle que chaque seconde en France métropolitaine, 27 m2 de sol disparaissent par imperméabilisation. Et chaque seconde dans le monde, environ 6 350 m2 de terres agricoles disparaissent. Bien qu'une légère diminution du rythme d'accroissement de l'artificialisation ait été enregistrée dans notre pays entre 2006 et 2012 (87 000 ha (*)), cette artificialisation se poursuit et concerne 87 % de terres agricoles ; c'est donc au détriment de sols de très bonne qualité agronomique et d'autres services qu'ils peuvent rendre (**) : atténuation de la pollution de l'air et de l'eau, protection contre les inondations, création d'îlots de fraîcheur, stockage de carbone...

La communauté internationale inquiète

La décennie 2014-2024 a été désignée « décade des sols » par l'Union internationale de science du sol - IUSS - (http://iuss.org). Chaque année depuis 2013, « pour célébrer l'importance du sol comme élément crucial du système naturel et contributeur essentiel au bien-être humain », l'Organisation des nations unies (Onu) célèbre le 5 décembre comme « Journée mondiale des sols » ; 2015 a aussi été déclarée « Année internationale du sol ». Ces événements traduisent les inquiétudes de la communauté internationale du fait des nombreuses atteintes subies ; ils sont largement relayés par l'IUSS et, au travers du GlobalSoilPartnership, par la FAO, l'Organisation des Nations Unies pour l'agriculture et l'alimentation.

Valérie Vidril

(*) www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lessentiel/s/pertes-sols.html (**) Voir notre dossier Quels sols urbains pour bâtir la ville verte ?, pages 10-14, du Lien horticole n° 1017.

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