Centre - Val de Loire Capricorne asiatique : la lutte porte ses fruits à Gien
La population du coléoptère ravageur d'arbres Anoplophora glabripennis diminue dans le plus ancien des cinq foyers français contaminés.
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Le capricorne asiatique (Anoplophora glabripennis) est en régression dans le secteur de Gien (45). Le ravageur de feuillus y a été découvert officiellement en avril 2003. Le 5 mai dernier, la direction de l'agriculture, de l'alimentation et des forêts (Draaf) de la région Centre - Val de Loire a présenté le bilan du renforcement des méthodes de lutte depuis 2016 : surveillance exhaustive hivernale des arbres sensibles par des grimpeurs professionnels (observation directe des trous de sortie circulaires de 10 à 14 mm de diamètre) ; surveillance estivale à la jumelle de 1 000 arbres (recherche des morsures de nutrition effectuées par les adultes sur l'écorce des jeunes rameaux).
37 600 arbres examinés
La campagne de suivi par grimpage, de novembre 2016 à mi-mai 2017, a concerné la « zone infestée » (rayon de 100 m autour des végétaux contaminés) et la « zone tampon » (rayon de 2 km). Cette surveillance couvre 42 km2. Plus de 37 000 arbres ont été examinés par les agents de l'Office national des forêts (ONF), la Fédération régionale de lutte contre les organismes nuisibles (Fredon) et l'Agence de l'arbre. Sur les 278 sujets suspects, 25 contaminés de façon certaine, situés au coeur du foyer, seront détruits (contre 200 en 2016 et 300 entre 2003 et 2015). « Nous ne pourrons considérer avoir éradiqué le capricorne que quatre ans après avoir abattu le dernier arbre contaminé », a souligné Emmanuelle Thill, chef du service régional de l'alimentation.
L'intervention d'une équipe de chiens renifleurs (détectant les phéromones émises par les insectes) venus de Suisse a permis de démontrer l'absence de contamination en périphérie des déchetteries et de détecter plusieurs arbres contaminés sur la voie publique. Cinquante sujets « sentinelles », attractifs pour le capricorne asiatique, ont été plantés à l'automne à Gien afin de vérifier l'éradication de l'insecte. Ils seront surveillés de façon intensive puis abattus au bout de deux ans. Des affichettes permettent de les repérer.
Polyphage et dangereux
Classé « danger sanitaire de première catégorie », le capricorne asiatique est capable de faire mourir des végétaux sains en trois à cinq ans. Ses dégâts sont peu visibles de l'extérieur car sa larve se développe à l'intérieur du bois pendant un à trois ans. L'accouplement et la ponte ont lieu de mai à octobre. Le seul moyen de lutte à ce jour est l'abattage des arbres contaminés et leur destruction par incinération ou broyage (fragments de 2,5 cm maximum d'épaisseur et de largeur) avant la période de vol estival. Très polyphage, Anoplophora glabripennis attaque de nombreux feuillus, avec une prédilection pour les bouleaux, érables, marronniers, peupliers et saules.
En Europe, sa présence a été signalée en 2000 en Italie et en 2001 en Autriche, puis, pour la première fois en France, à Gien en 2003. Les quatre autres foyers français se situent en Loire-Atlantique (Sainte-Anne-sur-Brivet, 2004), en Alsace (Strasbourg, 2008), en Corse (Furiani, 2013) et dans l'Ain (Divonne-les-Bains, 2016). Tous les foyers européens étudiés jusqu'à maintenant ont pour origine une introduction avant 2000 via des emballages en bois originaires de Chine.
Valérie Vidril
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