Collectivités Élus, aménagez plus, mais aussi mieux !

Un guide d'aide à la décision : c'est ainsi qu'est présenté le document intitulé Pour une commande publique raisonnée en aménagements paysagers qui a été distribué aux maires présents à Paris (75) entre les 21 et 23 novembre pour le Salon des maires et le congrès éponyme. Réalisé avec le soutien de Val'hor, son objectif est de sensibiliser les élus à la nécessité de végétaliser les villes, mais aussi au fait qu'au-delà des bonnes intentions, « la réussite de la passation d'un marché dans le cadre d'une commande publique résulte de la collaboration étroite entre élus, service "marchés" et responsables techniques de la collectivité, qui sont parfois eux-mêmes formés au paysage et donc aguerris aux spécificités de ce domaine d'activité ».

Le paysage,créateur de richesses

L'idée défendue est qu'il faut « passer du beau au bien ». Car on ne peut pas concevoir des villes déconnectées de leurs écosytèmes, au risque d'accentuer l'imperméabilisation des sols ainsi que les« îlots de chaleur ».

François Baroin, président de l'Association des maires de France et maire de Troyes (10), ville 4 fleurs au palmarès national du fleurissement qui a accueilli les assises nationales la semaine dernière, insiste dans l'introduction sur les rôles du paysage, créateur de richesses et élément fondamental de l'identité d'un territoire. « Plus que jamais, la question du végétal mérite d'être au coeur de chaque projet d'aménagement par une approche pluridisciplinaire, transversale et intégrée », estime-t-il.

Mais par-delà ces mots, des problématiques se posent : comment densifier la ville et la rendre plus verte et comment les élus peuvent-ils prendre en charge ces problématiques ? En se faisant accompagner par les acteurs de la filière du végétal, mais pas seulement. Encore faut-il que l'appel d'offres qui va précéder la réalisation des chantiers puisse échapper aux écueils susceptibles de transformer une belle intention en échec.

Valoriserles « vrais producteurs »

Pour cela, le guide met en avant la nécessité de travailler en équipes pluridisciplinaires, la possibilité de recours au « sourçage » qui permet d'identifier les prestataires les mieux à même de répondre à leurs besoins pour éviter la concurrence faussée. Il recommande l'allotissement pour permettre aux petites structures de se placer sur les marchés. Et il rappelle aussi aux élus que certaines régions ont signé des chartes de bonne pratique « qui engagent les professionnels du végétal et les collectivités » et valorisent la production régionale.

Un chapitre est évidemment consacré à la fourniture des végétaux. Il met en avant le savoir-faire des « véritables producteurs »qui permettent de « garantir le respect des CCTP (cahiers des clauses techniques particulières), la qualité sanitaire, la qualité à la livraison sur le chan-tier, des conseils et préconi-sations », etc. Un chapitre qui se conclut en rappelant qu'il « est indispensable de vérifier que les fournisseurs retenus aux déclarations du mémoire technique sont effectivement ceux qui fournissent le chantier ». Une vieille revendication des pro-ducteurs...

Pascal Fayolle