Santé du végétal Les points de vigilance d'octobre
Notre expert en protection des plantes, Éric Chapin, synthétise, pour ce début de mois, quelques observations sur l'état des plantations et recommandations de surveillance.
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Avec la chute des températures, la saison végétative s'achève, excepté en climat méditerranéen où elle reprend. Sur le plan sanitaire, les pressions parasitaires des oïdiums, des rouilles, des acariens, des tigres, des psylles, des pucerons, des maladies foliaires diverses, etc. ont tendance à régresser. Plusieurs herbes considérées comme indésirables (l'ambroisie, la grande berce du Caucase, le buddleia ou arbre aux papillons, la balsamine géante, etc.) portent des graines matures prêtes à se disséminer. Lorsque la lutte est justifiée, l'arrachage avant la maturation des graines est fortement conseillé.
La fin de l'été et le début de l'automne sont des périodes où l'on peut encore observer des adultes de coccinelle diverses. Ces derniers, généralement cavernicoles, recherchent un lieu où s'abriter pour l'hiver. La coccinelle Harmonia axyridis n'hésite pas à s'inviter dès les premiers froids dans les habitations. Après le tigre du chêne (*), un nouveau tigre vient d'être détecté en France. Il s'agit du tigre du laurier-sauce, Stephanitis lauri qui a été observé cet été sur le littoral des Alpes-Maritimes. On ne connaît ni sa biologie, ni son aire d'origine. On sait juste qu'il a été décrit en 2014 à partir d'individus collectés en Crète. Sa dissémination par les échanges commerciaux est très probable.
Les situations de nos principaux bioagresseurs d'importance nationale sont les suivantes.
Mineuse du marronnier
Le vol de la troisième génération de mineuse du marronnier est achevé. Les larves issues de ces adultes passeront l'hiver dans les feuilles tombées au sol. C'est pourquoi il est recommandé de les ramasser et de les détruire. L'objectif est de limiter le nombre de papillons susceptibles d'émerger au printemps prochain.
Pyrale et maladies du buis
Les vols de deuxième génération de pyrale du buis sont dans l'ensemble achevés mais les chenilles (tous stades confondus) sont toujours aussi nombreuses sur les massifs et topiaires. Ce sont ces chenilles qui passeront l'hiver dans un cocon à l'abri, excepté dans les zones climatiques où l'on compte une troisième génération. Des applications à base Bacillus thuringiensis (Bt) peuvent limiter la population de chenille de dernière génération. Le complexe parasitaire de la cylindrocladiose et du Volutella continue à engendrer des dégâts souvent irréversibles. Heureusement la pression parasitaire tend à la baisse et est considérée comme modérée en cette saison.
Processionnaire du pin
Les chenilles de premiers stades de la processionnaire du pin ont fait leur apparition sur une grande majorité du territoire métropolitain, avec dans certains secteurs la formation de pré-nids. L'application de Bt est généralement justifiée lorsque les niveaux d'infestation sont élevés et sur les sites ne tolérant aucun risque d'allergie (ex. : sites accueillant des enfants ou des personnes sensibles). Ces applications peuvent être complétées par de nombreuses techniques de lutte comme le piégeage massif, la confusion sexuelle, l'échenillage ou encore l'installation de nichoirs à mésange qui peuvent être placés à partir de maintenant et jusqu'au début de l'hiver. Dans le cadre d'une application de Bt, c'est le moment d'examiner les pins infestés afin de déterminer les stades larvaires puis de positionner le traitement au bon moment. Il faut être sûr que toutes les chenilles aient éclos et que la majorité des larves se situent entre le premier et troisième stade larvaire.
Palmiers
Les derniers papillons palmivores s'observent sur les côtes littorales d'Aquitaine et de Méditerranée. Il est temps d'inspecter les palmiers (en particulier les Chamaerops et Trachycarpus) et de positionner, si besoin, un traitement curatif. Le pic de vol des adultes de charançon rouge du palmier sont attendus d'ici peu de temps. La protection préventive est à renforcer, tout comme les diverses opérations d'éradication de foyers.
Éric Chapin
(*) Voir le Lien horticole n° 1027, Premier signalement en France du tigre du chêne, page 8.
Le tigre du laurier-sauce, Stephanitis lauri, a été observé cet été sur le littoral des Alpes-Maritimes. PHOTO : ÉRIC CHAPIN
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