Innovations Le LAP mise sur la multiplication in vitro
L'objectif du Laboratoire angevin des plantes est d'atteindre la haute technologie végétale pour les plantes ornementales et l'arboriculture fruitière.
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La multiplication in vitro reviendrait-elle en force sur la scène horticole ? En tout cas, une « nouvelle société de haute technologie végétale », le LAP, se met en place à Saint-Barthélémy d'Anjou (49), près d'Angers. À l'activité interne de production végétale in vitro (*) d'André Briant Jeunes Plants, installé à Saint-Barthélémy d'Anjou, se joignent les pépinières Multibaies, à Cheffes (49). Les deux associés dédient leur structure à la multiplication in vitro de plantes ornementales et de végétaux en arboriculture fruitière. Gilles Colinet, actuel directeur d'André Briant Jeunes Plants, devient également gérant du LAP.
Par ailleurs, un programme de recherche et développement, labellisé Végépolys, est mené en collaboration avec l'Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS).
Plus d'un million de plants
Du côté de la multiplication au LAP, il s'agit pour le nouveau laboratoire « de produire, en 2018, un peu plus de 1 million de jeunes plants au stade III E, soit des plantules enracinées prêtes à être repiquées à l'extérieur du laboratoire », ambitionne Mathieu Bi-lotte, associé dans le LAP et directeur actuel des pépinières Multibaies. C'est un défi pour l'horticulture française qui avait perdu nombre de laboratoires in vitro de multiplication au profit de l'Asie et de l'Europe de l'Est notamment.
Dominique Ménard, directeur du LAP, énonce les objectifs affichés pour la nouvelle activité :
- pouvoir étendre le savoir technique et scientifique unique à d'autres types d'espèces et en particulier aux plants fruitiers ;
- proposer à d'autres partenaires (régionaux ou non) de réaliser des contrats de multiplication sur mesure ;
- développer les volumes de production en apportant les atouts de l'in vitro (multiplication de plantes qui ne peuvent se greffer ou se bouturer facilement, raccourcir la mise en marché de nouveautés, assurer une qualité sanitaire de très haut niveau et l'homogénéité des plantes...) ;
- proposer une plateforme régionale high-tech dans cette spécialité, en s'appuyant sur la filière angevine de production.
Six personnes sont en place, jusqu'à une dizaine de saisonniers viennent compléter les effectifs et des recrutements sont prévus. « Notre projet, construit collectivement, nous permet d'atteindre une taille critique pour optimiser les coûts de fonctionnement et pérenniser des emplois sur l'ensemble de l'année », assure Dominique Ménard. Un programme d'investissement à très court terme est prévu pour plus de 100 000 euros afin, notamment, d'augmenter la capacité de production d'un tiers.
Optimiser la stabilité des feuillages panachés
Quant au programme de recherche, fondamentale et appliquée, il porte sur « les feuillages panachés, leur origine, leur instabilité en multiplication in vitro, et l'obtention de plants fidèles ». Alexandre Rouinsard, doctorant recruté au printemps 2017, s'engage dans une thèse de trois ans tout en étant salarié du LAP, avec un financement Cifre (Convention industrielle de formation par la recherche) soutenant partiellement sa rémunération et provenant de l'Association nationale recherche technologie (ANRT).
O. Maillard
(*) Créée en 1998 à Saint-Barthélémy-d'Anjou (49).
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