Salon Une vitrine itinérante pour les chrysanthémistes

Une bonne ambiance, un bon état d'esprit, des stands simples, et une fréquence bisannuelle, à des périodes où les professionnels ont davantage de temps : le Salon du chrysanthème, des jeunes plants horticoles et des intrants a trouvé son rythme de croisière.

L'avis de la trentaine d'exposants est quasi unanime : ce rendez-vous à taille humaine correspond aux attentes. Il permet de voir les clients en région, sachant que chaque édition se déroule en alternance dans le nord puis le sud de la France. Quelques fournisseurs ont découvert ce salon et ont manifesté leur intention d'y exposer. Et le Portugal y a fait son entrée via l'entreprise Ceramica et ses poteries en terre cuite.

Bien que les producteurs et fervents de ce rendez-vous viennent de loin (36 départements cette année, dont l'Alsace parmi les plus éloignés), la fréquentation n'est plus celle d'autrefois où les obtenteurs et des villes faisaient un show conjointement à des floralies nationales. Mais la qualité des contacts est jugée très satisfaisante. Ainsi, cet événement bénéficie d'une tendance actuelle qui cherche à valoriser les atouts des petits et moyens salons décentralisés. Avant, probablement, de s'apercevoir que ce n'est pas toujours si économique... mais c'est le cycle, alternatif, des rendez-vous horticoles depuis une vingtaine d'années au moins.

Capter l'attention des jeunes consommateurs

Les professionnels ont constaté de bonnes ventes pour la Toussaint. Peu de ravageurs si ce n'est ici ou là des pucerons et des chenilles. Peu d'invendus. Chacun ayant pris l'habitude de s'engager dans des productions moins pléthoriques. Reste toujours l'éternelle inquiétude relative à la façon d'attirer les jeunes générations. Comment changer la vision des consommateurs au sujet du chrysanthème ? Les tentatives pour diffuser les cultivars à floraison précoce (dès août-septembre) ont très peu percé en France, contrairement à certains voisins européens. Malgré les efforts des obtenteurs - des cultivars aux fleurs et pétales originaux et des compositions pluricolores -, les variétés hors cultures « dirigées » ne se prêtent pas trop au cadeau. À quelques exceptions près, leur volume n'est pas très pratique pour du fleurissement de table dans les tailles et formes actuelles de la palette végétale. Le chrysanthème se prête très bien à une utilisation pour fleurir les terrasses, mais les grosses boules évoquent encore trop les potées pour cimetière. Une grande tour fleurie, installée à l'entrée du salon, a été remarquée ; c'est une option pour l'utilisation événementielle en ville. Les Ets Tarpin-Chavet proposent une petite tour modulaire à la portée d'un jardinier amateur capable d'en suivre l'arrosage... et de trouver des petites plantes.

Si elle veut devenir une vitrine pour la promotion des obtentions variétales, la manifestation devrait peut-être présenter des mises en scène pour donner des idées de fleurissement aux détaillants, et sortir le chrysanthème de son créneau de marché.

En 2019, le salon bisannuel devrait prendre la route de la moitié nord ou du centre de la France.

Odile Maillard et Muriel Compan

Dans une prochaine édition : le Salon du chrysanthème côté jeunes et côté solidarité.