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Distribution spécialisée. Le groupe européen InVivo Retail-Jardiland finalisé en juin prochain

Jardiland et Gamm vert, qui ont annoncé en octobre être en négociation exclusive pour leur rapprochement (le Lien horticole n° 1034 du 8 novembre), ont précisé leur vision de l'avenir début novembre.

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La reprise de Jardiland par le groupe InVivo Retail se confirme. Même si le processus doit suivre un long chemin pour respecter les obligations légales, le projet devrait devenir une réalité en juin 2018 au plus tard. Dans cette aventure, le fond LGam, qui est entré dans Jardiland en 2014, restera présent en devenant actionnaire de InVivo Retail, certes avec une participation minoritaire, mais c'est une présence notable. D'autant que « d'autres actionnaires devraient le rejoindre dans les mois qui viennent », souligne Thierry Blandinières, directeur général du groupe InVivo. Autant dire que les coopératives s'ouvrent à d'autres partenaires pour aller au bout de leurs projets.

En juin 2018, le nouveau groupe représentera 2,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires (CA). L'ambition est d'atteindre les 2,5 milliards d'euros en 2024. Ce rapprochement, évoqué depuis longtemps dans le landerneau de la jardinerie, répond à une évolution rapide de l'environnement économique. « Le secteur bouge très vite en ce moment, poursuit Thierry Blandinière. Les acteurs se multiplient etils ne viennent pas de l'univers du jardin ! »

Les centrales d'achat mises en commun

Très météo dépendant, le marché du jardin a tendance à être stable ces dernières années. « Il est surtout détenu par les généralistes que sont les grandes surfaces alimentaires (GSA) et les grandes surfaces de bricolage (GSB), commente Jean-Pierre Dassieu, directeur général de InVivo Retail. Ils ont une approche essentiellement saisonnière avec une politique de prix uniquement. Le jardin est encore préservé des ventes sur internet, mais il faut s'y préparer. » Le monde de l'animalerie est plus sensible à ce nouveau canal de distribution qui monte en puissance et va devenir prépondérant. « Les jardineries doivent s'organiser pour se distinguer de la concurrence et piloter des marges », affirme, pour sa part, Thierry Sonalier, président de Jardiland.

L'objectif commun affiché est de créer de la valeur. Pour cela, le nouveau groupe va s'appuyer sur quatre piliers. D'abord sur un réseau de magasins avec trois enseignes leader, trois positionnements différents et trois formats type. Ensuite sur des économies d'échelle en mettant en commun la centrale d'achats, le marketing, la logistique et les sites internet. Ensuite, encore, en développant une stratégie digitale avec la mise en place d'une dynamique cross-canal autour des sites existants et des magasins pour développer le click & collect. La digitalisation du point de vente fait partie des priorités, en parallèle avec la mise en place de communautés réunissant clients et experts par l'intermédiaire des réseaux sociaux.

Valoriser les territoires si les producteurs s'adaptent

Enfin, le groupe est bien décidé à développer de nouveaux concepts. Si l'alimentaire est déjà bien présent chez Gamm vert, il le sera encore plus avec la juxtaposition d'une jardinerie avec un magasin Frais d'Ici qui commercialise la production locale de coopérateurs. L'expérience de deux magasins accolés avec caisses communes est un succès qui va être multiplié. Gamm vert va aussi lancer des Gamm vert Bio pour répondreà la demande des consommateurs. Jardiland n'est pas en reste avec un projet d'épicerie cohérent. Les deux enseignes ont également, dans leurs cartons, des concepts de magasin d'animalerie pur, avec services associés. Enfin, InVivo lance, à Singapour, So France, un concept de bistronomie. Pourquoi ne pas le développer en France, dans les jardineries ? Une expérience de restaurant est en cours au magasin Frais d'Ici à Dijon (21)...

Nul doute que ce rapprochement va faire bouger les lignes. Le végétal est concerné. Les dirigeants en dressent un bilan simple et clair : 85 % des plantes d'intérieur proviennent de l'étranger alors que la même proportion des plantes d'extérieur provient de France. « Notre vocation est de valoriser les terroirs et de travailler avec les producteurs locaux, rappelle Thierry Blandinière. Mais la production française devra s'organiser pour mieux répondre aux besoins de la distribution. »

Rendez-vous au mois de juin 2018 pour la suite. En espérant que la diversité tant des végétaux que des produits manufacturés sera préservée.

Patrick Glémas

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