L'herbier le plus grand du monde
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L'herbier du Museum national d'histoire naturelle (MNHN), à Paris (75), a fait l'objet d'une titanesque rénovation. Sa numérisation et la mise en ligne de plus de 6 millions de planches sont à présent effectives.
Entre 2008 et 2012, une réfection du bâtiment et le reclassement systématique des spécimens dans des rayonnages mobiles a permis de se conformer aux standards actuels de conservation. Un chantier à la mesure de cette collection botanique et fongique nationale « la plus importante du monde » et ses 8 millions de spécimens en archives (lichens, algues et champignons...) venus des contrées proches ou lointaines, durant plus de 350 ans. Un million d'échantillons de la seule collection des plantes vasculaires (plantes à fleurs, conifères, fougères...) a fait l'objet d'une restauration (plus de 40 % des échantillons ont été récoltés avant 1900).
Quant à la numérisation, elle a concerné quelque 5, 4 millions de spécimens de plantes vasculaires, soit environ 90 % du volume conservé au Museum. La revue scientifique Scientific data publie le travail d'une équipe de l'Institut de systématique, évolution, biodiversité (MNHN/CNRS/EPHE/UPMC) et de la direction des collections du Museum. Elle décrit la base de données obtenues, désormais à disposition des scientifiques pour leurs futurs travaux. Mais tout un chacun peut aussi (re)découvrir la botanique au fil d'une exposition permanente dans la Galerie, au rez-de-chaussée du bâtiment (*).
Un outil de sciences participatives a été développé au MNHN. Baptisé Les herbonautes (http://herbonautes.mnhn.fr/), il permet de poursuivre l'enrichissement en continu des données scientifiques non ou mal renseignées. Des collections de photos des plantes à identifier (dans l'herbier de Paris) sont proposées sous forme de missions thématiques (http://lesherbonautes.mnhn.fr/missions). Pour chaque spécimen, il faut retrouver des informations indispensables : son lieu de récolte précis (allant du pays ou d'une région jusqu'aux coordonnées GPS, si possible), son collecteur (botaniste), sa date de récolte, les noms vernaculaires, les usages locaux, les caractères physiologiques (forme des feuilles, fleurs, fruits...). Chaque volontaire, avec ses compétences (botanique, identification d'écritures anciennes...) et ses centres d'intérêts (groupe de plante, région...) peut participer. « Les données que vous trouverez sont précieuses pour améliorer la connaissance de la biodiversité végétale et de sa dynamique : cela peut, notamment, aider à mesurer l'érosion de la palette, ce qui est important dans le contexte de crise d'extinction actuelle », annoncent les organisateurs de ce travail, qui précisent : « Ces échantillons peuvent devenir les témoins inégalés des grands bouleversements dus à l'impact des changements globaux sur la biodiversité, notamment ceux créés par l'Homme, mais pas seulement... » Avec ces travaux de grande envergure, la botanique devient « high tech », collaborative, et entre dans le XXIe siècle.
Odile Maillard
(*) Accès par le Jardin des plantes, près de la Gare d'Austerlitz. Ouvert de 10 à 18 h (jusque 17 h d'octobre à mars). Fermeture les mardis, le 1er mai, le 25 décembre et le 1er janvier. Tél. : 0https://www.mnhn.fr/fr/visitez/lieux/galerie-botanique. : https://www.mnhn.fr/fr/visitez/lieux/galerie-botanique.
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