Pour le paysage,la reprise semble là
Pour la première fois, fin 2016, le chiffre d'affaires des entreprises du paysage a baissé. Mais le baromètre du premier semestre 2017 invite à plus d'optimisme.
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Deux années successives de difficultés économiques dans le secteur du paysage, ce n'était jamais arrivé depuis que des statistiques précises existent. Et certainement jamais avant non plus, le métier est trop jeune pour cela. 2015 et 2016 pourraient à ce titre rester dans les anales pour les professionnels, car en cumulé, le chiffre d'affaires des entreprises a reculé pendant 6 trimestres sur 8, perdant quelque 3,7 %, selon les chiffres communiqués en septembre par l'Unep (le Lien horticole n° 1032 du 18 octobre dernier).
Les économies des collectivités, grande inconnue du futur
Mais, pour 2017, les choses ont radicalement changé. En octobre, l'Unep a publié des indicateurs pour le premier semestre (réalisés avec Agrica et Val'hor) qui sont bons : la reprise semble engagée. Lissé sur une année, les marchés publics enregistrent une hausse de 2 %, celui des particuliers de 1,5 % (à noter que la baisse des marchés publics avait été très marquée sur la période 2015-2016, - 7 %). Si l'on compare juste le premier trimestre de 2017 par rapport à celui de 2016, le rebond est spectaculaire, + 4 à + 6 % selon les marchés. Ces chiffres sont en phase avec le ressenti que l'on peut avoir sur le terrain : les concepteurs paysagistes ont enregistré un net regain d'activité, les appels d'offre sont en hausse, et le marché du jardin dans son ensemble s'est bien comporté au cours des hiver et printemps dernier. Seul bémol de cet indicateur : les marchés du privé hors particulier restent en souffrance, - 0,5 % lissé sur l'année. Bien loin des + 5,5 % enregistrés sur l'activité de création de jardins.
Toujours selon l'Unep, l'emploi est reparti à la hausse sur la période : + 12,5 % d'embauches. Des données « rassurantes pour notre profession », a souligné Catherine Muller, présidente de l'Unep. Elle a tout de même tempéré ses propos : « Cette reprise est due essentiellement à des facteurs conjoncturels. Elle doit être pérennisée grâce à des mesures structurelles, telles que la baisse de la TVA applicable aux travaux en matière de paysagisme pour l'aligner sur la TVA applicable à la vente de végétaux. Une mesure que nous défendons de longue date : nous espérons qu'elle trouvera un écho favorable auprès du nouveau gouvernement ! » Les carnets de commandes, pas aussi bien remplis sur le moyen terme qu'ils ne l'ont été ces dernières années, inquiètent aussi un peu les entrepreneurs du paysage. Mais globalement, l'Unep note que les chefs d'entreprises poursuivent leurs investissements.
Reste une inconnue : quel sera le comportement des collectivités, tiraillées entre les attentes prouvées de citoyens pour des espaces verts de qualité et des dotations plus contraintes. Leur part dans l'activité des entreprises a baissé ces dernières années, et nul ne sait si elle pourra remonter et jus-qu'où. Au milieu des mandats des actuels élus, les villes sont au coeur de la mise en place de leurs projets, mais qu'en sera-t-il lorsque les prochaines échéances approcheront ? À suivre...
P.F.
www.lienhorticole.frRetrouvez l'interview de Catherine Muller,présidente de l'Unep, en rubrique Photos&Vidéos.
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