Le 9 janvier dernier, à Bièvres (91), responsables d'espaces verts et entrepreneurs du paysage ont écouté avec intérêt les conseils de plantation délivrés.
Avec l'intitulé « Sol et plantations des arbres », la journée de Florysage (*) a attiré une quarantaine de participants. « Vingt-cinq pourcents de la biodiversité mondiale se trouve dans les sols », a rappelé Jonathan Flandin, de Natureparif, agence pour la nature et la biodiversité d'Île-de-France. Les sols rendent de nombreux services : ce sont des milieux vivants, supports de cultures, régulateurs des cycles de l'eau et du carbone... Mais ils sont largement menacés par la compaction, l'érosion, l'artificialisation, les contaminations... « Près de 86 000 hectares de milieux naturels et terres agricoles disparaissent chaque année en France ! » Un bon état des sols favorise un bon développement végétal. Fort de ce constat, Didier Jacquin, ingénieur à la Direction de l'architecture, du patrimoine et des jardins du Sénat (DAPJ), a mis en oeuvre une série de mesures afin de rénover ceux du jardin du Luxembourg (Paris), notamment les arbres du mail, piétiné et compacté. Chaque année, une centaine sont arrachés. Les nouveaux sont plantés dans un mélange terre-pouzzolane (granulométrie de 60-90 mm) préparé sur place. D'autres pratiques améliorent progressivement les sols des différents sites : apports de compost, aération des pelouses, abandon du désherbage chimique, fertilisation organique...Protéger et rénover Bien connaître son sol, grâce à une analyse, c'est se donner la possibilité de suppléer à ses carences, en apportant les amendements ou engrais nécessaires. Guy de Villartay, de la société Angibaud, a dressé un rapide tableau des propriétés (texture, structure, battance, pH, CEC...) et des moyens d'amélioration, rappelant qu'« il n'y a pas de mauvais produits, mais des mauvais positionnements de produits ».Paul Bécart, chargé d'animation paysage à Florysage, et Éric Moinard, directeur d'Allavoine parcs et jardins, ont rappelé les bonnes pratiques à adopter de la conception du projet de paysage jusqu'au chantier de plantation. Il s'agit notamment de choisir le bon arbre, en fonction des contraintes du site (sol, usage, climat, maladies présentes...), en veillant à diversifier les essences, puis respecter certaines règles de plantation et d'entretien (fosse adaptée, mélange terre-pierres éventuel, ancrage, tuteurage, protection du tronc, paillage, tailles...). La journée a permis des échanges fructueux avec les intervenants, parmi lesquels Olivier Garcin, directeur des pépinières Allavoine. Ce dernier a présenté le groupe, puis rappelé les avancées de la filière avec la mise en place de différents labels : Plante Bleue, Fleur de France, Plante d'Île-de-France, Végétal local... Ces avancées passent aussi par des regroupements de producteurs, comme le GIE des pépinières franciliennes, pour mieux répondre aux demandes des collectivités. Malgré tout, les difficultés existent, et les producteurs comptent sur le soutien des collectivités pour les aider à passer le cap...