Un retour sur l'esprit d'origine (la formation par alternance) et une confiance envers les jeunes : ces deux messages illustrent l'état d'esprit du 80è anniversaire des MFR, riche en témoignages d'adultes et animations par des jeunes, à La Rochelle les 7 et 8 juillet 2017 en Nouvelle-Aquitaine.
L'originalité des fondateurs des Maisons familiales rurales - l'alternance - continue toujours de d'impliquer et d'engager les familles avec les équipes de formateurs dans le cursus de formation des jeunes. Avec une pédagogie basée sur une situation, sur du vécu (partir du terrain d'abord, et des problèmes qui les concernent), il s'agisssait déjà de donner aux jeunes ruraux toutes les chances de mûrir leur évolution personnelle et de construire leur parcours professionnel. Un parcours pour réussir leur projet de vie, même pour les plus timides, et pour tous ceux dont l'école classique ne convient pas. L'alternance les aide à dépasser leurs ambitions, même très modestes au début. Gardant souvent le contre-pied des mouvements et tendances du moment, dans les années 70, les MFR ont choisi de multiplier les petits établissements, plutôt que de suivre la carte scolaire qui incitait à renforcer des centres toujours plus importants. Ceci dans le but de préserver le lien entre l'apprenant, sa famille, l'équipe pédagogique, le conseil d'administration de l'école, et le maître de stage.Les certificats, attribués à l'origine, ont cédé la place à des formations reconnues par l'Etat. De nombreuses négociations ont été nécessaires tant le concept et les initiatives se différencaient très souvent des méthodes de l'enseignement public. Une « Loi Rocard » a permis une reconnaissance officielle de l'alternance.Renforcés par une « Loi Seguin », et avec d'autres acteurs comme les Compagnons du Devoir, l'apprentissage et l'alternance ont fini par prendre leurs lettres de noblesse, d'abord au niveau du CAP, puis ils ont pris leur place à tous les niveaux de diplômes.