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Santé des plantes Parlez juste

« Six définitions officielles concernent la santé des plantes, certaines méritant quelques précisions... ». © Valérie Vidril « Six définitions officielles concernent la santé des plantes, certaines méritant quelques précisions... ». © Valérie Vidril

La commission d'enrichissement de la langue française a adopté une liste de définitions agricoles.

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La commission d'enrichissement de la langue française a adopté une liste de définitions agricoles.

Une liste des termes et expressions agricoles, avec leurs équivalents en anglais, est parue au Journal officiel du 7 septembre. A côté de la défense alimentaire, du flexivégétarisme ou du sylvopastoralisme, six définitions concernent la santé des plantes, certaines méritant quelques précisions.

Auxiliaire des cultures (équivalent étranger : beneficial organism) : « organisme utile aux plantes cultivées soit en tant que prédateur ou parasite des bioagresseurs des cultures, soit en tant que pollinisateur indispensable à la fécondation de nombreuses espèces ».Précisons qu'il peut s'agir de microorganismes (champignons, bactéries, virus), ou macroorganismes. Le terme « parasite » est ici pris au sens large, incluant les parasitoïdes et les mycoses d'insectes. Ajoutons que certains microorganismes antagonistes de pathogènes des plantes peuvent, sans les parasiter, les empêcher de coloniser un végétal, notamment son système racinaire (phénomènes d'antibiose). Par ailleurs, il serait justifié de considérer les vers de terre comme des auxiliaires des cultures participant activement à l'humification et à la structuration des sols cultivés.

Bioagresseur des cultures (pests) : « organisme vivant qui cause des dommages aux plantes cultivées ou aux récoltes ».« Les bioagresseurs peuvent être des ravageurs, des agents phytopathogènes ou des plantes adventices. »

Phytostimulant Biostimulant des plantes (plant biostimulant) : « produit qui est utilisé pour stimuler l'absorption des nutriments et permettre une meilleure utilisation de ceux-ci par les plantes cultivées, pour renforcer la résistance de ces plantes aux agressions abiotiques, ou pour améliorer la qualité des récoltes ».« Un phytostimulant peut contenir un organisme vivant tel qu'une bactérie ou un champignon, une substance naturelle ou synthétique. Les températures extrêmes, la sécheresse, l'excès d'eau, le vent ou la salinité des sols peuvent constituer des agressions abiotiques. La valeur nutritionnelle, la durée de conservation, la pigmentation des fleurs sont des exemples de qualité des récoltes. »

Produit de protection biologique des cultures Bioprotecteur, produit de bioprotection, produit de biocontrôle (biocontrol agent, biopesticide, bioprotectant) : « produit contenant des auxiliaires des cultures, tels que des invertébrés ou des microorganismes, ou des substances naturelles, telles que des médiateurs chimiques, qui sont conditionnés pour être utilisés dans la protection biologique des cultures ».Cette définition pose problème dans le sens où elle ne correspond pas à la définition officielle des produits de biocontrôle publiée dans le code rural et de la pêche maritime (Article L.253-6) : « des agents et produits utilisant des mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures. Ils comprennent en particulier : les macro-organismes ; les produits phytopharmaceutiques comprenant des micro-organismes, des médiateurs chimiques comme les phéromones et les kairomones et des substances naturelles d'origine végétale, animale ou minérale. » Les médiateurs chimiques ne sont pas considérés comme des substances naturelles.Même si les phéromones et les substances allélochimiques (allomones, kairomones, synomones) sont des molécules produites par des êtres vivants, les produits commercialisés sont des analogues de synthèse.

Protection biologique des cultures Bioprotection, biocontrôle (biocontrol, biological control) : « ensemble de méthodes préventives et curatives protégeant les plantes cultivées ou les récoltes contre les bioagresseurs, qui sont fondées sur l'utilisation des processus naturels à l'oeuvre dans les écosystèmes ».« La protection biologique des cultures cherche à maintenir les populations de bioagresseurs à des niveaux acceptables, n'entraînant pas de dommages significatifs sur les cultures. Elle consiste par exemple à introduire des prédateurs, des parasitoïdes, des parasites, des pathogènes ou des concurrents des bioagresseurs et à favoriser ceux qui sont déjà naturellement présents. Elle peut aussi consister à pulvériser des substances naturelles, telles que des médiateurs chimiques, ou des microorganismes, reconnus par les plantes comme des bioagresseurs, pour stimuler leurs mécanismes naturels de défense ».

Là encore, la note destinée à préciser la définition considère les médiateurs chimiques comme des substances naturelles, ce qui va à l'encontre de la définition officielle des produits de biocontrôle publiée dans le code rural et de la pêche maritime.

Répulsion-attraction (push-pull) : « pratique agro-écologique associant à la culture principale, sur une même parcelle, une culture qui éloigne les ravageurs ou étouffe les plantes adventices, ainsi qu'une culture qui attire et piège les ravageurs ».« La répulsion-attraction, largement répandue en Afrique de l'Est, fait l'objet d'expérimentations en zone tempérée. »

Légende photo : « Six définitions officielles concernent la santé des plantes, certaines méritant quelques précisions... ». © Valérie Vidril

V.V.

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