Réduire les phytos « plus qu'un défi, une réalité ! »
La 2e édition du colloque national Dephy s'est déroulée les 13 et 14 novembre 2018 à la Cité des sciences et de l'industrie.
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La 2e édition du colloque national Dephy s'est déroulée les 13 et 14 novembre 2018 à la Cité des sciences et de l'industrie.
Le colloque national Dephy a rassemblé pendant deux jours près de 450 personnes venues échanger sur les avancées du réseau initié en 2010 dans le cadre du plan Ecophyto pour diminuer l'usage des phytosanitaires. Agriculteurs, conseillers, animateurs, techniciens et chercheurs du monde agricole ont témoigné sur les solutions mises en oeuvre dans les réseaux Ferme et Expe. Une quarantaine de projets, menés entre 2012 et 2018, ont fourni de nombreux résultats qu'il reste à éprouver, valoriser et déployer au sein de la profession. Le réseau Dephy national représente plus de 3 000 agriculteurs engagés, 175 sites d'expérimentation sur lesquels sont testées des pratiques économes, et 254 groupes de producteurs accompagnés par un ingénieur réseau. En horticulture ornementale, le réseau de démonstration (Dephy Ferme) se compose de 96 entreprises et 8 groupes. Le réseau d'expérimentation (Dephy Expe) réunit quatre projets sur une vingtaine de sites expérimentaux : Hortipot (plantes en pot), Hortipépi (pépinière), Hortiflor (fleurs coupées), Otelho (outils télématiques d'aide à la décision OAD).
Une complémentarité de leviers Les réductions d'indice de fréquence de traitement (IFT) obtenues au sein des réseaux varient selon les filières de 10 % à près de 50 %, voire plus dans les dispositifs expérimentaux. L'horticulture ornementale est bien placée, avec une réduction d'IFT entre l'entrée dans le réseau "Ferme" et la moyenne 2013-2015 de 49 % pour les plantes en pot, 13 % pour la pépinière et 24 % pour les fleurs coupées. Ces réductions ne suivent pas un long fleuve tranquille : l'IFT varie souvent d'une année sur l'autre en fonction des conditions climatiques (pluies, tempêtes...), de l'arrivée de nouveaux bioagresseurs, de la mise en place de mesures de lutte obligatoire...Dans de nombreux cas, une économie importante de produits phytosanitaires passe par une reconception en profondeur des systèmes de culture. Les principaux leviers mobilisés sont la génétique (résistance variétale), la prophylaxie, le biocontrôle, l'efficience (OAD et seuils d'intervention, techniques de pulvérisation...), la protection physique (paillage, filet insect-proof...), la mécanisation, les opérations culturales (taille, faux semis, fertilisation, gestion du sol...), les plantes de service et les infrastructures paysagères pour maximiser les services écosystémiques de régulation...L'accompagnement est primordial, de même que l'anticipation au moment de l'installation. Mais au final, c'est toujours le producteur qui prend des risques de perte de productivité ou de rentabilité, même si une baisse d'IFT n'implique pas forcément l'une ou l'autre. La valorisation des produits issus de modes de culture économes en produits phytosanitaires doit permettre de compenser les éventuelles baisses de marge : il faut donc aussi travailler sur les circuits de commercialisation. La responsabilité du changement doit reposer sur l'ensemble de la filière, jusqu'au consommateur, et non pas seulement sur les épaules du producteur.
Pour en savoir plus : site internet Dephy du portail EcophytoPIC (http://ecophytopic.fr/dephy/dephy-reseau-dephy).
Légende photo : Les résultats des projets Dephy montrent que la diminution de l'usage des produits phytosanitaires passe par la combinaison de différents leviers, parmi lesquels, par exemple, les plantes de service. (c)Valérie Vidril
V.V.
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