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Pays-Bas Les cadrans sont à la peine

La décision de faire payer les transactions à leur coût réel représente la mort programmée des cadrans. ©FloraHolland, Michel Heerkens La décision de faire payer les transactions à leur coût réel représente la mort programmée des cadrans. ©FloraHolland, Michel Heerkens

Royal FloraHolland applique de nouveaux tarifs sur les transactions depuis le 1er janvier 2018, pour les adhérents et pour les acheteurs.

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Royal FloraHolland applique de nouveaux tarifs sur les transactions depuis le 1er janvier 2018, pour les adhérents et pour les acheteurs.

Le marché coopératif Royal FloraHolland a voté, lors de sa dernière assemblée générale en décembre, une nouvelle tarification sur la base de l'utilisateur payeur et selon le coût réel effectif des transactions. Elle s'applique depuis le 1er janvier 2018, pour les adhérents et pour les acheteurs.Jusqu'à présent, les coûts de fonctionnement du marché étaient supportés forfaitairement et avec peu d'écarts de tarif entre les petites et les grosses transactions, entre les transactions passant par les cadrans et celles passant en direct. Avec l'amélioration des technologies de l'information et de la communication (TIC), le nombre de transactions directes entre les producteurs et les clients a augmenté aux dépens des transactions traditionnelles passant par les cadrans physiques. Ces cadrans, qui ont fait la réputation mondiale de ce marché, coûtent de plus en plus cher et voient passer de moins en moins de ventes.

Une mort programméeMoins il y aura de transactions passant par les cadrans, plus elles seront chères pour les producteurs apporteurs et les clients grossistes qui les utilisent encore. A contrario, les transactions directes portant sur des quantités importantes seront de moins en moins chères. Moins chères pour les gros qui pourront encore plus tirer leurs prix et plus chères pour les petits qui seront encore plus pénalisés. Cette décision va accélérer la disparition des petites entreprises de production et de négoce, au profit des regroupements de grandes entreprises. Dans les principaux marchés en Europe, la part des fleurs et des plantes qui passent déjà par les canaux de distribution grande surface augmente régulièrement au détriment de celle passant par les canaux de distribution spécialisés. Cette décision tarifaire qui favorise les gros volumes par transaction au détriment des petits va encore plus pousser le végétal d'ornement vers la grande distribution. Les canaux GSA et GSB (grande surface alimentaire et grande surface bricolage) se battant à coup de promotion tirent l'ensemble des prix vers le bas, diminuant progressivement la valeur du végétal. Par ailleurs, la préoccupation d'optimisation des coûts de production et des coûts logistiques qui est l'ADN des grosses structures va progressivement appauvrir la diversité et la profondeur de gamme transitant par ces canaux.

Des alternatives à trouverFace à ce constat, la production et la distribution spécialisée françaises doivent travailler ensemble dès maintenant une différenciation qui s'appuierait sur deux tendances fortes structurant actuellement les marchés : . le local à l'échelle d'une région, avec une offre caractéristique mais regroupée ; . et une mise en avant avec les mêmes capacités TIC et performance logistique que ce qui se fait de mieux. Ce qui implique que les acheteurs de la distribution spécialisée qui ne veulent pas être prisonniers des grands groupes participent rapidement à cette réflexion avec les producteurs, et que ces derniers acceptent de rassembler leurs offres par grandes régions et travaillent à proposer une mise en marché et une logistique concertée et commune.

Légende photo : La décision de faire payer les transactions à leur coût réel représente la mort programmée des cadrans. ©FloraHolland, Michel Heerkens

Brand Wagenaar, Médioflor

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