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Débat Prévoir l'évolution de la gamme et de sa présentation en pépinière

Les pépiniéristes cherchent à anticiper les demandes de leurs clients concepteurs en matière de palette végétale. De nombreux facteurs ont des répercussions sur cette dernière : changement climatique, risques phytosanitaires, biodiversité... ©Valérie Vidril Les pépiniéristes cherchent à anticiper les demandes de leurs clients concepteurs en matière de palette végétale. De nombreux facteurs ont des répercussions sur cette dernière : changement climatique, risques phytosanitaires, biodiversité...

Fin janvier, le pôle paysage de la FNPHP a organisé pour la quatrième année consécutive un débat autour de la palette végétale.

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Fin janvier, le pôle paysage de la FNPHP a organisé pour la quatrième année consécutive un débat autour de la palette végétale.

Répondre au plus près aux attentes des concepteurs, voilà la motivation des réunions annuelles du pôle paysage de la FNPHP (Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières), comme celle qui s'est déroulée le 30 janvier dernier (1). En rassemblant autour d'une table pépiniéristes, collectivités territoriales, paysagistes, concepteurs, maîtres d'oeuvre et entrepreneurs du paysage, Michel Le Borgne, son référent, invite les professionnels à échanger sur ce que sera la palette végétale de demain.

Interroger les tendances Plusieurs facteurs amènent les producteurs à se questionner sur l'évolution de leur gamme, parmi lesquels les répercussions des attaques répétées de certains pathogènes ou ravageurs particulièrement nuisibles. Ainsi, l'impact de la pyrale Cydalima perspectalis sur les plantations de Buxus a de quoi inquiéter ; l'été 2017 a été en ce sens particulièrement dévastateur (2). Les solutions mises en oeuvre, notamment dans le cadre du programme SaveBuxus, peuvent s'avérer efficaces à l'échelle urbaine mais sont incapables d'enrayer des populations voraces qui pullulent dans les buxaies... De sorte qu'en attendant une méthode de lutte performante à grande échelle ou plus probablement la mise en place d'un équilibre naturel, pépiniéristes et collectivités se tournent vers les alternatives possibles (3), comme celles citées au cours de la réunion : Phillyrea angustifolia, Ilex crenata, Taxus baccata, Lonicera nitida, Teucrium x lucidrys, T. flavium ou encore Osmanthus x burkwoodii. À moins d'être président américain, il est difficile de ne pas tenir compte du changement climatique, qui se traduit par une accentuation des extrêmes : pics de chaleur et sécheresse prolongée en été, épisodes pluvieux intenses et inondations en prime à l'automne et en hiver. Aujourd'hui, ces changements amènent certains professionnels à diversifier leur catalogue afin de répondre à une demande croissante de végétaux adaptés. « Nous pouvons faire des tests à petite échelle, mais c'est à vous, producteurs, de nous proposer des plantes qui ont fait leurs preuves dans les conditions de votre exploitation », suggère Hervé Le Roy, membre de la FFP (Fédération française du paysage).

Évolutions naturelles et évolutions des usages « Cette mutation de gamme doit s'accompagner de conseils adaptés car elle implique souvent un changement des pratiques d'entretien », rappelle avec justesse Guilhem Bost, codirigeant des pépinières Lepage (49). Par exemple, les vivaces couvre-sol adaptées à la sécheresse (4) n'apprécient guère l'arrosage automatique estival ou le paillage organique...D'autres évolutions sont liées aux nouvelles pratiques comme une plantation tout au long de l'année rendue possible grâce aux productions hors-sol, à l'adaptation des règles de l'art pour satisfaire le client final ou encore à de nouveaux usages du végétal. Parmi ces derniers, les alignements diversifiés plutôt que monospécifiques ou encore les sites plantés d'espèces indigènes. L'origine locale des plantes était d'ailleurs la thématique du précédent débat, en 2017 (5). Consciente de l'entrée en force de l'écologie dans les aménagements, l'assistance s'est accordée sur un paradoxe : la demande vers plus de biodiversité s'oppose à des contraintes croissantes (plantes labellisées, non allergènes, non envahissantes...), parfois appliquées sans recul, qui limitent l'offre potentielle et le choix paysager. Ces tendances orientent le producteur vers une diversification de gamme propre à répondre aux attentes de ses clients. Encore faut-il que les concepteurs, entrepreneurs ou maîtres d'ouvrage aient connaissance de l'assortiment des producteurs. D'où l'invitation de ces derniers : « Vous êtes les bienvenus dans nos pépinières ! »

(1) Cette réunion fera l'objet d'un compte-rendu plus complet dans une prochaine édition.(2) Voir le Lien horticole n° 1028, Pyrale du buis : l'été ravageur, p. 4.(3) Voir le Lien horticole n° 949, Maladies du buis : des alternatives en attendant mieux, pp. 10-13.(4) Voir le Lien horticole n° 983, Des végétaux pour un jardin facile à entretenir, pp. 10-11.(5) Voir le Lien horticole n° 1007, Plante locale : des défis à relever, pp. 12-13 (3e réunion du Pôle paysage).

Légende photo : Les pépiniéristes cherchent à anticiper les demandes de leurs clients concepteurs en matière de palette végétale. De nombreux facteurs ont des répercussions sur cette dernière : changement climatique, risques phytosanitaires, biodiversité... ©Valérie Vidril

V.V.

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