Login

Crise L'horticulture veut sa part de compassion

Coincés par des distributeurs de plus en plus concentrés et des charges qui évoluent à la hausse, les horticulteurs subissent les mêmes difficultés que les éleveurs ou les producteurs de lait, rappelle la FNPHP. (c)Pascal Fayolle Coincés par des distributeurs de plus en plus concentrés et des charges qui évoluent à la hausse, les horticulteurs subissent les mêmes difficultés que les éleveurs ou les producteurs de lait, rappelle la FNPHP. (c)Pascal Fayolle

La FNPHP rappelle que, comme d'autres secteurs agricoles, les horticulteurs souffrent de la concentration des distributeurs toujours plus forts.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

La FNPHP rappelle que, comme d'autres secteurs agricoles, les horticulteurs souffrent de la concentration des distributeurs toujours plus forts.

«Le déséquilibre des forces tue la production. » Tel est le message asséné par la Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières (FNPHP) dans un communiqué diffusé le 28 février dernier, en plein Salon de l'agriculture. « La lame de fond relative à la concentration des enseignes, qui existe depuis des années dans les domaines de la distribution alimentaire et non alimentaire, touche aujourd'hui le secteur du végétal d'ornement et nécessite de relayer la situation de détresse que rencontrent les producteurs », explique d'emblée la Fédération, qui regrette que « les états généraux de l'Alimentation ont focalisé l'attention sur le secteur de l'alimentaire ». Alors que Jardiland vient d'être acquis par In Vivo, ce qui illustre parfaitement le propos sur la concentration des enseignes, la FNPHP estime que « le modèle économique qui prédomine aujourd'hui conduit tout le monde dans le mur, et comme pour l'agriculture vivrière, c'est la production horticole qui est la plus touchée. Cette dernière se retrouve dans un rapport de force ‘‘producteur-distributeur'' de plus en plus déséquilibré au sein d'un système qui semble à bout de souffle. Les producteurs de végétaux d'ornement sont actuellement pris en étau entre leurs fournisseurs et leurs clients sans aucune marge de manoeuvre. En effet, d'un côté des hausses de matières premières inéluctables en cours d'année, et de l'autre des prix de vente aux distributeurs qui ne peuvent pas évoluer. Pourtant, chacun sait que pour être présent demain sur un marché toujours plus concurrentiel, il est essentiel de garder sa capacité à investir et à innover. Malheureusement, nombre d'entreprises sont aujourd'hui privées de cette capacité du fait de l'absence de répartition équitable des marges qui ont maintenant disparu des entreprises ».

La tendance ne doit pas être un alibi La Fédération constate bien que le végétal est « tendance » auprès du grand public. Elle voudrait justement alerter sur le fait qu'il « ne faut pas que l'argument serve ‘‘d'alibi nature'' aux distributeurs pour faire toujours plus de profit au détriment des producteurs. Et la FNPHP de souligner que la qualité des relations passe par un équilibre des rémunérations. Rappelant que l'horticulture a vu une entreprise sur cinq fermer entre 2011 et 2015, parmi lesquelles des acteurs historiques de la filière, 15 % des surfaces exploitées et des emplois ont disparu.« Les conclusions des états généraux de l'Alimentation ont débouché sur la mise en place de plans de filière pour chacune des productions. Dans le secteur du végétal, ce plan doit conduire la filière de la fleuristerie, de l'horticulture et du paysage à engager sereinement, mais rapidement, de vraies réflexions capables de restaurer les marges de la production pour assurer sa pérennité. Le moment est venu de remettre le savoir-faire et la qualité du végétal français au coeur de nos échanges afin de redonner une dynamique au secteur productif de l'ornement », conclut la Fédération.

Légende photo : Coincés par des distributeurs de plus en plus concentrés et des charges qui évoluent à la hausse, les horticulteurs subissent les mêmes difficultés que les éleveurs ou les producteurs de lait, rappelle la FNPHP. (c)Pascal Fayolle

P.F.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement