Phytosanitaire Un plan d'actions pour moins dépendre des phytos
Nicolas Hulot, Agnès Buzyn, Stéphane Travert et Frédérique Vidal ont présenté le plan d'actions pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d'ici 2025.
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Nicolas Hulot, Agnès Buzyn, Stéphane Travert et Frédérique Vidal ont présenté le plan d'actions pour réduire l'usage des produits phytopharmaceutiques de 50 % d'ici 2025.
Après une mise en consultation lancée en début d'année, quatre ministères (Transition écologique, Santé, Agriculture et Recherche) ont présenté le 25 avril dernier leur plan d'actions sur les produits phytopharmaceutiques. Objectif : une agriculture moins dépendante aux pesticides.
Quatre prioritésCe plan s'articule autour de quatre priorités : . diminuer rapidement l'utilisation des substances les plus préoccupantes pour la santé et l'environnement ;. mieux connaître les impacts ;. amplifier la recherche-développement d'alternatives (en particulier aux herbicides et néonicotinoïdes) et leur mise en oeuvre ; . renforcer le plan Ecophyto 2. Sa version « 2 + » sera présentée en juin, et soumis à la consultation publique en juillet 2018.D'ici à la fin de mai, plusieurs groupes de travail seront mis en place sur la mise sur le marché et la diffusion des produits de biocontrôle et des préparations naturelles non préoccupantes (PNPP), l'accompagnement des agriculteurs dans les changements de pratiques, ainsi que la prévention des expositions aux produits phytosanitaires (PP) et l'information des populations.
Favoriser les produits de biocontrôleLes mesures visant à diminuer l'usage des (PP) comprennent la séparation de la vente et du conseil. La redevance pour pollutions diffuses sera modulée pour mieux tenir compte de la dangerosité des produits ; ses recettes contribueront à financer l'accompagnement des agriculteurs, dans le cadre du plan Ecophyto et de la conversion à l'agriculture biologique (de l'ordre de 50 millions d'euros à compter de 2019).Le plan a pour objectif de raccourcir les délais d'homologation des produits de biocontrôle, de faciliter le recours aux PNPP et aux biostimulants, et de poursuivre l'approbation de nouvelles substances de base.
Diminuer les risques à proximité des habitationsAprès évaluation des arrêtés préfectoraux concernés, « des dispositions législatives seront prises pour réduire les risques concernant les riverains des zones agricoles liés à l'utilisation de produits à proximité des lieux d'habitation », précise le communiqué commun des ministères. L'arrêté du 4 mai 2017, relatif à la mise sur le marché et à l'utilisation des PP et de leurs adjuvants, sera également évalué.Plusieurs expertises (cancérogénicité du glyphosate, liste des substances les plus préoccupantes, effets cocktail des pesticides...) seront confiées à l'Inserm, l'Inra, l'Ineris ou l'Anses (*) pour mieux appréhender les effets des pesticides sur la santé humaine et sur les écosystèmes. Afin de mieux protéger la biodiversité, notamment les pollinisateurs, le cadre réglementaire sera évalué dans les 6 mois.
Au niveau européen, le gouvernement va se positionner systématiquement contre la prolongation ou le renouvellement des substances qui remplissent des critères d'exclusion (cancérogènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens, polluants organiques persistants/persistants, bioaccumulables et toxiques/très persistants et très bioaccumulables) et travailler pour une plus grande transparence des agences européennes chargées de l'évaluation des substances.
(*) Institut national de la santé et de la recherche médicale, Institut national de l'environnement industriel et des risques, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
V.V.
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