Sous le hamac, la plage, le bois :les nouvelles tendances du jardin
Au Lien horticole, notre quotidien, c'est le végétal. Peut-on pour autant ignorer ce qui, dans le jardin, entoure les plantes ? Lors des Journées des collections, plusieurs tendances fortes transparaissaient dans les allées...
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Les Journées des collections, qui ont eu lieu du 10 au 12 avril dernier au parc Chanot, en plein coeur de Marseille (13), sont un peu l'opposé du Salon du végétal : y sont présentés presque tous les produits du jardin, à l'exception du végétal ! C'est certes un peu exagéré : des marchés importants pour le jardin comme la piscine en sont aussi absents. Mais globalement, la définition est assez juste. Les barbecues y côtoient la poterie, les revêtements de sol les substrats... Et pas de chlorophylle. Le salon rassemble à peu près tout ce que l'on trouve dans une jardinerie, sauf ce qui fait le quotidien du Lien horticole. Nous en avons néanmoins fait (rapidement) le tour pour voir comment évolue la « pièce extérieure de l'habitat », que l'on aimerait voir essentiellement occupée par du vivant mais qui est en réalité de plus en plus organisée autour de l'inerte. Objectif : ne pas être déconnectésde ce que les points de vente vont proposer aux possesseurs de jardins ou terrasses dans les prochains mois.
Un jardin lumineux grâceaux nouvelles technologies
Pour résumer nos observations, nous pouvons souligner que le jardin tend de plus en plus à devenir une pièce de la maison où l'on peut se détendre, recevoir des amis, échanger en famille, avec tout ce que cela implique de confort. Puisque recevoir se fait surtout le soir, parfois bien après le coucher du soleil, il est important de pouvoir éclairer l'espace. Ce n'est pas nouveau, mais le développement semble s'accélérer : les pots sont lumineux, mais pourquoi pas d'autres objets du mobilier. Le design et la diversité des formes de luminaires, que l'on a vu fleurir dans les intérieurs ces dernières années dans les magasins d'ameublement et de déco, sont en train d'essaimer au jardin, sûrement poussés par les nouvelles technologies, batteries rechargeables et leds, qui permettent d'éclairer même les espaces les plus éloignés de la maison à moindre frais en évitant la tâche fastidieuse d'enterrer des câbles électriques...
Appuyer sur la détente
Autre phénomène assez remarquable, la montée en puissance des mobiliers pour la détente. Les sièges suspendus, hamacs et autres chiliennes semblent se faire une place toujours plus belle au soleil. Le jardin ne dispose d'aucun arbre capable de soutenir les extrémités du hamac ? Qu'à cela ne tienne, l'imagination permet de proposer des structures portantes, avec des tiges de bambous, par exemple. Pour les sièges suspendus, des structures métalliques font l'affaire. Là non plus, ce n'est pas nouveau. Mais, comme pour l'éclairage, la tendance prend de l'ampleur.
Du bois, du vrai ou de l'imitation
Souvent condamnés à jardiner sur un balcon ou une terrasse, les urbains sont à la recherche de structures faciles à installer et modulables pour s'adapter à des formes qui ne sont pas forcément toutes identiques. Dans ce domaine, le bois semble prendre une place prépondérante chez les fournisseurs (voir la rubrique Nouveautés, du Lien horticole n° 1056 du 25 avril 2018, p. 15). Les modules à assembler, à remplir de substrat, et à planter sont omniprésents. Un vide est parfois prévu au coeur de la structure pour y enfouirles déchets organiques. La jardinière devient alors également composteur.
Bien adapté à la nécessité de modulabilité, le bois semble aussi séduire par son aspect. Cela permet-il de faire passer des prix qui restent plutôt élevés ? On peut l'imaginer : ce marché, né il y a maintenant 7 ou 8 ans, semblait voué à se tasser, supplanté par l'utilisation de bois de récupération et par la créativité des jardiniers, férus de DIY (do it yourself, c'est-à-dire faire soi-même), et donc prêts à récupérer du bois de palette, par exemple.Il n'en est rien, semble-t-il !
À noter également que des jardinières imitation bois mais très légères et plus techniques, comprenant entre autres une réserve d'eau, font leur apparition.
Intervenant lors d'une conférence sur le salon, Manuel Rucar, créateur du cabinet de tendances Chlorosphère, a dévoilé de nouvelles orientations, parmi lesquelles une montée en puissance des matériaux fluides (« matières molles ») dans les réalisations de jardin. Ainsi, le sable, mais pourquoi pas des écorces ou copeaux de bois, voire des tapis, sont recherchés pour réaliser des sols sans cesse réinventés. Un bon hamac sur un sol couvert de sable, avec de l'éclairage pour pouvoir en profiter nuit et jour, telle semble être la direction suivie au jardin. Reste à y installer des végétaux. Selon Manuel Rucal, les cactus restent recherchés, les plantes au feuillage pourpre, bordeaux, lie de vin, figue..., celles qui ont une connotation utilitaire, comme l'Aloe vera, l'ambiance jungle, le bleu (bien pour la décoration, toutefois plus difficile pour le végétal) devraient dominer les prochains mois. En juin, le Salon du végétal permettra d'affiner cette partie du marché !
Pascal Fayolle
La chaleur du boisLes structures modulaires pour aménager les terrasses et balcons sont omniprésentes, et souvent conçues en bois.
La douceur du sableLes « matières molles » sont recherchées. Allié aux cactus toujours à la mode, le sable apporte un air de vacances.
Le confort lumineuxPrésents au départ pour l'intérieur, les luminaires, au design et formes variés, montent en puissance pour l'extérieur.
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