Végétaux d'ornement : la consomma tion des Français passée au crible

Chaque année, l'institut de sondage Kantar TNS réalise à la demande de FranceAgriMer et de Val'lhor le suivi des achats des Français en termes de végétaux d'ornement. Pour 2017, cette étude a été complétée par une enquête biannuelle sur le recours à un prestataire pour l'aménagement et l'entretien des jardins (voir encadré). L'ensemble des résultats de ces deux enquêtes ont été présentés le 31 mai dans le cadre de la journée professionnelle de Jardins, Jardin aux Tuileries, fin mai.

Les achats ont été mesurés à partir d'un panel Métascope de 7 000 ménages représentatifs, interrogés par voie postale et contactés mensuellement de janvier à décembre. L'enquête porte sur l'acquisition des végétaux dans leur ensemble, ainsi que sur le distingo entre les plantes d'intérieur et celles d'extérieur. À ces dernières ont été ajoutées cette année les mellifères. En 2017, 21,2 millions de foyers ont acheté des végétaux d'ornement en France, soit 75 % (notre pays comptait l'an dernier 28,3 millions de foyers). C'est, estime Kantar, stable par rapport à 2016, année au cours de laquelle 21,4 millions de foyers avaient acheté des plantes.

Les végétaux d'intérieurs'inscrivent à la baisse

Pour les végétaux d'intérieur, à savoir pour la maison, l'appartement ou la véranda, à l'exception de ceux dédiés au cimetière et au deuil, 53 % des foyers ont réalisé des achats l'an dernier, soit 15 millions de foyers. Ce chiffre est en baisse de 3 % par rapport à l'année précédente. Le budget moyen par foyer acheteur est de 57,30 euros, en baisse là aussi de 2,2 %. En moyenne, chaque foyer achète 4,7 plantes ou bouquets. Environ 58 % des sommes dépensées sont consacrées aux fleurs coupées, 34 % aux plantes fleuries et 8 % aux plantes vertes. La rose reste la reine des fleurs coupées (36 % des achats), devant les lys (8 %) et les Gerbera (5 %). Du côté des sujets fleuris, l'orchidée tient toujours la corde, malgré de nombreux signes d'effritement (voir notre baromètre Lien horticole-Médioflor sur le marché de printemps et de fête des Mères 2018 dans notre édition 1065 du 4 juillet dernier). Elle représente 12 % des achats, loin devant la jacinthe (4 %) et le groupe Cyclamen, Kalanchoe et Poinsettia qui pèse 2 % des achats de potées fleuries.

Les fleuristes en tête, maisen chiffre d'affaires seulement

Les lieux d'achats en volume de ces plantes d'intérieur sont avant tout la grande distribution (34 %), suivie par les fleuristes (33 %, en baisse de 2 points). Suivent de loin les marchés et les foires (12 % des volumes), les jardineries (11 %) et les producteurs (3 %). Le reste étant dilué dans différents circuits. Par contre, en valeur, les fleuristes restent largement en tête du marché : ils encaissent la moitié des sommes dépensées. Ils devancent la grande distribution (19 %), les jardineries (11 %), les marchés et foires (7 %) et les producteurs (3 %). Les autres circuits (lisas, magasins de bricolage...) représentent 10 % des valeurs dépensées.

Près de 81 % des foyers achètent pour offrir, un chiffre en baisse de 2 % et 53 % pour eux-mêmes. Les anniversaires représentent 35 % des consommations, les fêtes calendaires 43 %, en baisse de 3 % sur l'année précédente. Noël et les fêtes de fin d'année concentrent à eux seuls 20 % des achats.

Végétaux d'extérieur,le géranium tient tête

Les foyers craquent pour les végétaux d'extérieur pour 54 % d'entre eux, soit 15,3 millions, un chiffre au final assez proche de celui des achats de plantes d'intérieur. Et comme pour ces derniers, le panier moyen est un peu inférieur à 60 euros, 58,8 euros très précisément. Pour cette somme, les consommateurs ont acquis en moyenne 31,3 plantes, en baisse de 2,5 unités par rapport à 2016. Les plantes et fleurs à semer ou à planter représentent 42 % des achats (en sommes dépensées), les arbres et les arbustes 27 %, le potager 24 %, et les arbres, les arbustes et les plants fruitiers 7 %.

Du côté des plantes et fleurs à semer ou à planter, le géranium est en tête des ventes, collectant à lui seul 9 % des sommes dépensées, devant le pétunia et la pensée, avec 3 % des achats chacune. Pour les arbres et les arbustes d'ornement, le rosier occupe la plus haute marche du podium, avec 5 % des sommes dépensées, devant les hortensias et les buis qui totalisent chacun 1 % des achats ! Au potager, la tomate tient le haut du pavé, avec 6 % des achats, devant les pommes de terre (3 %) et les salades (2 %). Enfin, chez les fruitiers, le tiercé gagnant est : la fraise, la pomme puis la cerise.

La jardinerie plébiscitée,en volume et en valeur

L'institut Kantar TNS s'est ensuite intéressé aux lieux d'achat et les jardineries arrivent en tête, que ce soit en volume ou en valeur. En volume, elles représentent 20 % des achats, devant la grande distribution (19 %), les producteurs (17 %), les coopératives et lisas (15 %), les marchés et foires (12 %). En valeur, elles totalisent le tiers du chiffre d'affaires, devant les producteurs (17 %), la grande distribution (14 %), les coopératives et les lisas (12 %), et les foires et marchés (7 %). À noter qu'en valeur, les autres créneaux, la vente par correspondance, les magasins de décoration, etc., comptent 17 % des ventes et sont donc loin d'être négligeables. Les trois-quarts des sommes dépensées vont au jardin, pour un quart aux rebords de fenêtre, balcons et terrasses. Et à elle seule, l'Île-de-France représente 34 % des achats en valeur, une progression de 2 points sur l'année précédente.

Les mellifères,le quart des dépenses

Enfin, une part de l'étude s'est penchée spécifiquement au marché des plantes mellifères à semer ou à planter. Les espèces concernées ont représenté 252 millions d'euros des achats, soit le quart des dépenses en végétaux d'extérieur. Environ 69,5 millions de végétaux d'ornement vendus, soit 13 % du total, figurent sur la liste des plantes mellifères. Ils sont à 78 % destinés au jardin et à 22 % plantés sur les balcons ou les terrasses. Les principales espèces concernées sont en toute première position la lavande, suivie par la campanule, le camélia, le pommier et le cerisier. La moitié de ces sujets est vendue en jardineries et lisas, 16 % chez les producteurs, 14 % en grande distribution.

Pascal Fayolle