Intoxication par ingestion de fleurs et de courges non comestibles, confusions, hallucinations..., la flore réserve parfois de mauvaises surprises aux promeneurs, cueilleurs et jardiniers, à l'arrivée du printemps et de l'été.
À l'occasion d'un congrès de la société de toxicologie clinique, les 4 et 5 avril 2018, à Angers (49), les experts du premier Centre antipoison (CAP) de France, au CHU d'Angers, ont livré leurs recommandations. Objectifs : informer et sensibiliser les participants, renforcer les réflexes d'appel vers les centres antipoison. Les sujets étaient très divers : . la nouvelle classification des intoxications mycologiques ; . la toxicité des champignons et des fleurs ; . les précautions à prendre avant de cultiver, cueillir et cuisiner des fleurs comestibles et des courges ; . et l'attitude à adopter face aux chenilles processionnaires.Des risques d'intoxication par les plantes et fleurs Cuisiner les fleurs comestibles est aujourd'hui de plus en plus tendance mais n'est cependant pas sans risques. Selon le Dr Gaël Le Roux, du CAP d'Angers, les intoxications par les plantes représentent 5 % des appels (1) dans les centres antipoison. Dans 95 % des cas, il s'agit d'une confusion alimentaire et pour les 5 % restants, cela relève d'un usage récréatif ou addictif.Attention à la carotte sauvage Sur les 6 000 espèces de plantes recensées en France, 165 à 170 sont réellement toxiques et une quinzaine très toxiques. Sur le terrain, des confusions sont possibles. Par exemple, la grande cigüe et l'oenanthe safranée, plantes non comestibles des zones humides, des fossés ou des points d'eau, ressemblent à la carotte sauvage et à l'angélique.Autre méprise : la ressemblance entre la consoude et la digitale. La première est une plante des milieux humides que l'on peut manger en beignets. Ses feuilles ressemblent à la digitale, qui, elle, est très toxique. Les fleurs de la consoude permettent normalement de différencier ces deux plantes or, en début de printemps, elles sont inexistantes.Comme pour les champignons, il est recommandé de prendre en photo sa cueillette de fleurs, encore fraîches. En cas de doute sur une possible intoxication (2), médecins et pharmaciens les identifieront et pourront, au besoin, faire appel au jardinier botanique d'une faculté de médecine, à des botanistes partenaires de centres antipoison répertoriés sur une phytoliste.



