10è Rencontres du Végétal d'Angers Comment être acteur des changements économiques, sociétaux et environnementaux ?

Les Rencontres du Végétal de décembre 2018 ont incité à poser un regard neuf sur son activité et à privilégier les approches participatives.

« Faire émerger des complémentarités sur des expertises du savoir ». « Créer et alimenter des espaces de dialogue entre chercheurs, expérimentateurs et professionnels ». « Susciter des alliances de partenaires ». « Favoriser les croisements thématiques interfilières ». En un mot comme en cent, les responsables des structures partenaires des Rencontres du Végétal ont exprimé durant la session d'ouverture le filigrane des stratégies prometteuses pour devenir acteurs des changements.

Renforcer l'interdisciplinarité « Les Rencontres du Végétal sont un lieu de réflexion pour identifier les dynamiques favorables pour répondre aux évolutions climatiques, environnementales, sociétales », introduisait la chercheuse belge Monique Bodson, présidente du conseil scientifique de l'événement. De son côté Nathalie Dueso, directrice du RFI Objectif Végétal Pays de la Loire, préconisait « le renforcement de l'interdisciplinarité via des UMT et des Labcom, allant - pourquoi pas ? - jusqu'à des open lab de recherche participative avec les citoyens.»Au préalable, il faut de toute manière « porter un regard presqu'à 360 ° sur son activité en identifiant les différents moteurs des changements de pratiques, c'est-à-dire repérer les signaux faibles, réaliser une veille (phyto)sanitaire, anticiper les freins et les résistances aux changements », recommandait Frédérique Jourjon, directrice de la recherche et de la valorisation de l'ESA, Ecole supérieure d'agricultures d'Angers. Dans ce cheminement, il y aura lieu de faire la distinction entre prévision et prospective, de construire des analyses partagées des mécanismes de changement - et de verrouillage ! Les nouvelles trajectoires devront aussi s'interroger sur l‘économie de la fonctionnalité.

Approche participative et recherche-action L'approche participative s'inscrit dans des initiatives multi-acteurs et multi-outils, à l'instar du label Ecojardin ou de la méthode Eval'Innov. Comment la recherche-action améliore-t-elle la résilience face au changement ? Quelle est la place de la formation ? Pourquoi et comment intégrer de nouveaux acteurs (consommateurs, usagers ou gestionnaires) ? A noter que ces Rencontres biennales, déplacées avec pertinence de janvier (en veille du Sival) à décembre, peinent toujours à attirer le public des conseillers, techniciens et producteurs. Ils ont tort car ils sont les destinataires finaux de la recherche et de l'expérimentation. Ils devraient dégager du temps d'autant que ces Rencontres - ni colloque ni séminaire - pratiquent un format original d'échanges et de dialogues. Et l'on a tout à gagner à apprendre des autres filières du végétal spécialisé dans les ateliers aux thématiques transversales, par exemple « systèmes de cultures plus résilients écologiquement et économiquement ». Une nouvelle résonance professionnelle s'est toutefois instaurée avec la création d‘un village des innovations accueillant des lauréats du Sival 2018 et d'Innovert 2018.

Légende photo : Les Rencontres sont organisées par Agrocampus Ouest en partenariat avec l'INRA, le Geves, l'Université d'Angers et l'ESA

Linda Kaluzny-Pinon