Chaumont-sur-Loire Interprétations originales des Jardins de Paradis

Comme chaque année, un voyage de presse était organisé début mai à la veille de l’inauguration officielle du Festival international des jardins de Chaumont-sur-Loire.

Si le thème « Jardins de Paradis » pouvait sembler quelque peu classique, les interprétations apportées par les concepteurs pour cette 28^e édition ont été variées et bien souvent originales. Une diversité présente tant sur le plan de la conception des jardins que de la palette végétale, ou encore de la composition des équipes avec des paysagistes, des architectes, des designers mais aussi des artistes plasticiens, des ingénieurs, des scénographes et un bijoutier.

Parmi les 24 équipes sélectionnées, la grande majorité est venue de l’étranger, Belgique, Pays-Bas, Italie, Suisse, mais aussi Corée du Sud, Vietnam, Japon, États-Unis.

Déclinaisons végétales de l’amour…

Au sein des « Cartes Vertes » (ou entrées spéciales) de l’année, le « Voyage vers un paradis tropical » de John Tan, paysagiste singapourien de renom, s’inspire du Koru qui désigne — pour les Maoris — le mouvement que décrit la fronde de fougère argentée lorsqu’elle se déploie. Il symbolise le retour au commencement, une nouvelle vie, une nouvelle étape, la perfection, la renaissance, l’éveil, l’apprentissage, le rajeunissement et la paix.

Accueilli par un paysage de jungle originelle, le visiteur poursuit son chemin vers le centre du jardin où des sculptures métalliques en forme d’arbre évoquent le lien entre l’Homme et la Nature, mais aussi les arbres géants de Garden by the Bay. À partir du mois de juin, une collection d’orchidées viendra agrémenter le jardin.

Autre « carte verte » ayant retenu notre attention : « Agapé » le jardin conçu par Pierre-Alexandre Risser et réalisé avec le concours d’apprentis en BP aménagements paysagers du CFA de Blois, l’entreprise Amboise Paysage et l’Unep. En grec, il existe une dizaine de façons différentes de décrire l’amour et pour chacune d’entre elles, le paysagiste a proposé une palette végétale en écho avec leur valeur :

• une collection de passiflores pour Mania Pathé, l’amour passion ;

• des légumineuses pour Charis, l’amour gratitude ;

• des plantes à feuillage pourpre pour Eros, l’amour physique ;

• des agapanthes pour Agapé, l’amour inconditionnel…

La botanique à l’honneur

Deux nouveaux événements marqueront la saison en marge du Festival.

Les 21 et 22 septembre 2019, le domaine de Chaumont-sur-Loire organise « Quand fleurir est un art », une manifestation dédiée à l’art floral, avec la présentation de compositions conçues par des designers et fleuristes français et étrangers, en lien avec la filière française de producteurs de fleurs coupées.

Par ailleurs, les « Botaniques de Chaumont-sur-Loire » organisées par les pépiniéristes de Plantes et Cultures, présents lors des éditions 2017 et 2018 du festival, se dérouleront les 12 et 13 octobre 2019, avec conseils et vente de végétaux rares.

Collection de pivoines parfumées

Autres nouveautés cette année : l’ouverture d’une serre extraordinaire abritant des collections particulières, comme par exemple des plantes épiphytes, l’implantation d’une collection de rosiers grimpants et rosiers lianes issus de la production orléanaise, et l’installation — dans les prés du Goualoup — d’une collection de pivoines parfumées soulignant les liens de Chaumont avec la Chine.

Yaël Haddad