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Belgique Retour sur les chiffres de l’un de nos voisins

©Léna Hespel

Le VLAM (Office Flamand d’Agro-Marketing) a récemment communiqué les chiffres de 2018 de la production horticole belge. Le pays est, encore cette année, en bonne santé avec une balance commerciale positive.

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La Belgique, un de nos principaux partenaires et pays frontalier, est une fois encore en meilleure forme que la France dans le commerce extérieur horticole.

Ce pays, vingt fois plus petit que la France en termes de superficie et six fois moins peuplé, consacrait en 2018 environ 6 000 hectares aux productions horticoles de plein air et un peu moins de 500 hectares aux productions sous serre. C’est à peine trois fois moins que la France.

Ces dernières années en Belgique, la surface de pleine terre a augmentée, et celle sous serre a diminué, pour une surface totale quasi-équivalente.

Plus de 600 millions d’euros d’exportations

En 2018 le pays a exporté des végétaux d’ornements pour un total de 606 millions d’euros(1). C’est plus qu’en 2009, où les importations s’élevaient à environ 570 millions d’euros mais moins qu’en 2014 où la Belgique atteignait un total de 680 millions d’euros d’exportation. En 2015, les importations ont chuté de plus de 100 millions d’euros, conséquence d’un changement dans les flux commerciaux de fleurs coupées et d’un passage de l’aéroport de Liège vers les Pays-Bas (213 millions de fleurs coupées en 2014 contre à peine 75 millions en 2015).

Le premier pays vers lequel la Belgique exporte est la France, avec 230 millions d’euros en 2018 (soit 38%). Les Pays-Bas suivent de près avec 225 millions (37%). Viennent ensuite le Royaume-Uni avec 55 millions (9%), l’Allemagne avec 22 millions (4%), l’Italie pour 12 millions ou encore la Suisse pour 10 millions.

L’exportation vers la France est en légère augmentation depuis 2009 (211 millions d’euros à cette date à 230 millions aujourd’hui). Les deux principaux produits exportés vers la France sont les plantes d’intérieur et de pépinière. Elles représentent respectivement 66 et 60 millions d’euros. L’exportation a quelque peu évolué depuis 2009 avec moins d’azalées et rhododendrons, plus de bulbes et tubercules, et plus de graines à semer.

Moins de 500 millions d’euros d’importations et une balance commerciale positive

La Belgique a importé pour 470 millions d’euros en 2018 (2), contre 497 millions en 2009. Avec une baisse en 2015 à nouveau due aux fleurs coupées, mais également en partie à cause de l’embargo commercial russe décrété à la suite des sanctions économiques visant la Russie (crise ukrainienne de 2013-2014). Les produits importés sont encore en majorité des fleurs coupées, malgré la chute en 2015 (pour 187 millions d’euros en 2018, soit 40% des importations).

Les Pays-Bas sont le premier pays qui exporte vers la Belgique avec 289 millions en 2018 (soit 62%). Viennent ensuite des pays hors de l’Union Européenne, notamment l’Ethiopie pour 53 millions d’euros (soit 11%) et Israël avec 46 millions (10%). Le deuxième pays européen d’où proviennent les importations est l’Allemagne avec 15 millions (soit 3%). Viennent ensuite l’Italie et la France (10 millions chacun).

La Belgique fait partie des 5 pays d’Europe à avoir une balance commerciale positive (avec les Pays-Bas, l’Italie, le Danemark et l’Espagne). Elle est positive pour les boutures, bulbes et tubercules, pépinières, plantes à massif, plantes d’intérieur, rhododendrons et azalées. Et négative en ce qui concerne les fleurs coupées, le feuillage et les graines à semer. Au total, elle était positive d’environ 140 millions d’euros en 2018. En termes de comparaison, le déficit du commerce extérieur en France se chiffre à environ 900 millions d’euros, tandis que la balance commerciale des Pays-Bas est positive d’environ 6 milliards d’euros (3).

La bonne santé de l’horticulture belge repose essentiellement sur la partie flamande du pays, qui représente à elle seule, en valeur, 90% de la production horticole.

Quels produits et lieux de vente sont plébiscités par les consommateurs Belges ?

La première dépense des belges en plantes d’ornement concerne les fleurs coupées (25%). Arrivent en deuxième position les bouquets et compositions (22%), puis les arbres et plantes de jardins (20%), les plantes d’intérieur (16%), et les plantes de balcon (14%). Depuis 2009, il y a eu moins de fleurs coupées et plus de bouquets vendus.

En ce qui concerne les lieux de vente, le premier circuit, en valeur, reste les fleuristes (36%). Suivi par les jardineries (29%), les supermarchés (15%), le marché (7%), les magasins de bricolage (4%) et chez le producteur directement (4%). Les chiffres sont similaires pour la France. Les Français achètent un peu moins en jardineries et chez les fleuristes, un peu plus chez les producteurs directement et dans des coopératives et libre service agricole.

Léna Hespel

(1)La France, quand à elle, a exporté pour 68 millions d’euros. Les Pays-Bas, champions du monde des exportations, pour 8,3 milliards d’euros (Chiffres FranceAgriMer 2018).

(2)En France, les importations s’élevaient à 947 millions d’euros en 2018, un peu plus du double de le Belgique (Chiffres FranceAgriMer 2018).

(3)Chiffres FranceAgriMer 2018

Voir l’article « La France reste un cancre du commerce extérieur horticole » paru dans le Lien Horticole n°1087 (juillet-août 2019)

Remarque : Les chiffres fournis par le VLAM (Office Flamand d’Agro-Marketing) concernant la Belgique sont parfois légèrement différents de ceux fournis par FranceAgriMer. Un écart qui peut être dû à une différence dans la méthodologie.

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