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Salon des jeunes plants et intrants Une formule à conforter

Les 6 et 7 novembre 2019, le Salon du chrysanthème, des jeunes plants et des intrants horticoles s’est tenu à Saint-Cyr-en-Val près d’Orléans.©Odile Maillard

Bisannuel et semi-national, avec une formule légère, mobile, souple, adaptable, peu onéreuse, le salon du chrysanthème, des jeunes plants et des intrants a réuni 30 exposants à Saint-Cyr-en-Val.

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Avec sa cible d’exposants volontairement centrée sur les obtenteurs et multiplicateurs de chrysanthèmes, sur les distributeurs et producteurs en semences et de jeunes plants horticoles, ainsi que sur les fournisseurs et services de l‘amont de la filière horticole ornementale, la manifestation connue autrefois sous le nom de Salon du chrysanthème fait figure de petit poucet… à côté des « grands salons » tels que Salon du végétal, Salonvert et maintenant Paysalia. Même s’il s’enrichit en accueillant peu à peu les structures et services, locaux et nationaux.

Les atouts et le potentiel, qu’il faut préserver et renforcer, c’est Philippe Bardon, directeur du groupe Caahmro, qui les résume le mieux. Il en a été le co-organisateur local cette année. Il affirme donc sans détours : « Oui il y a de l’avenir pour ce type de « petit » salon : très léger, très mobile, très adaptable, et très peu onéreux pour les exposants ! ».

Une organisation très légère entre Jean-Pierre Tourly (ex-semeur chrysanthémiste tout juste à la retraite), principale cheville ouvrière depuis 7 éditions, et à chaque fois un partenaire local, qu’il soit fournisseur, collectivité, ou distributeur comme cette année.

Une volonté de formule très mobile puisque qu’il se déplace à chaque fois dans une autre région du territoire national, depuis son origine, afin d’aller au-devant des producteurs et des responsables du fleurissement urbain.

Très adaptable et très souple, notamment pour mettre en avant les acteurs et organismes locaux.

Et peu onéreuse pour les exposants, d’autant que le salon se tient tous les deux ans.

Reste probablement à renforcer la communication de cet événement professionnel original, à mobiliser quelques exposants incontournables à l’amont de notre filière, et à moderniser aussi l’image et l’utilisation des chrysanthèmes, débat depuis des lustres… en France.

Rendez-vous dans deux ans

Avec apparemment de bonnes ventes de Toussaint, peu ou pas de maladies cette saison sur les cultures de chrysanthèmes, pas d’aléas climatiques les jours J de l’événement, et une localisation en cœur de la région Centre (à Saint-Cyr-en-Val tout près d’Orléans), on aurait pu s’attendre à plus de fréquentation. La première journée a été clairement décevante, la seconde « normale » pour ce type de rendez-vous depuis quelques éditions.

En exposants obtenteurs de chrysanthèmes français, après le départ à la retraite de célèbres « semeurs », et dernièrement de Jean-Pierre Tourly en décembre 2018, et suite à des rachats - par l’allemand Sélecta One - dont la génétique des Ets Challet Herault, et de Junique en août 2019, restent - en acteurs majeurs - les Ets Bernard et les Ets Sauvé, tous deux présents cette année.

En semences et jeunes plants horticole, le salon compte sur les fidèles distributeurs et producteurs NPK, Eyraud Plants, mais aussi Pépinières du Bocage, sans oublier Anne Bourdin pour les fraisiers. Entreprise horticole locale, LD VEGETAL Robichon, spécialiste en plantes pour le fleurissement des collectivités, a pu confirmer que les villes sont toujours intéressées par le chrysanthème cascade ou pyramides.

Pour l’heure, après première concertation, les exposants présents cette année sont plutôt partants pour poursuivre avec une édition tous les deux ans. Rendez-vous donc, a priori, en 2021, dans une nouvelle région… logiquement plus au sud si les alternances sont toujours respectées. Les régions et partenaires potentiellement intéressés pour l’accueil et la co-organisation peuvent contacter Jean-Pierre Tourly.

Passeport phyto, recrutements : les sujets forts du moment

Dans les sujets qui ont fait débat dans les allées… En premier les nouvelles règles européennes du passeport phyto à appliquer dès ce 14 décembre 2019. Avec encore une foultitude de questionnements et d’incertitudes quant aux décrets attendus, et aux modalités d’application concrète (qui est concerné, ce qui est obligé ou pas, comment faire, ce qu’on risque si on attend…). Une échéance qui inquiète à tous les niveaux des producteurs aux fournisseurs de poteries… et qui mobilise les conseillers, les DRAF (directions régionales d’agriculture)… la France ayant pris beaucoup de retard par rapport à d’autres pays voisins.

En second les dérèglements climatiques, et leurs conséquences sur les stratégies en choix de plantes, en gestion des ravageurs et maladies.

En troisième, le recrutement en général, la fidélisation des salariés, la formation et la gestion des saisonniers, les nouvelles attitudes des personnes en poste vis-à-vis de la hiérarchie…

Alban, Nicolas, Marcelline, Marine, et quatre autres collègues de promotion BTS Production horticole (Anthonin, Alexis, Dorian et Xavier), accompagnés de Séverine Machtelinck, enseignante en commerce et marketing, ont assuré l’accueil du Salon du chrysanthème, des jeunes plants et des intrants 2019 à Saint-Cyr-en-Val (45). ©Odile Maillard

Des jeunes motivés, des projets d’installation

Et quand on dit que les jeunes ne sont pas motivés, 8 élèves en BTS Production horticole par apprentissage et leur enseignante en commerce/marketing - tous du CFA de Bellegarde et la Mouillère - ont encore prouvé le contraire : avant le salon et sur les deux jours, ils ont préparé des questionnaires, assuré l’accueil, géré le recensement des visiteurs, participé à la préparation d’une enquête de satisfaction… C’est aussi pour eux l’occasion d’aller à la rencontre des acteurs professionnels, et de se préparer car, dans leur promotion, près de la moitié des apprenants ont en projet rêvé une installation… mais en maraîchage, mais à plusieurs, et après avoir vécu diverses expériences professionnelles et dans d’autres pays. Un sang neuf représentatif d’une nouvelle génération de futurs producteurs, qu’il faudra savoir appréhender et accompagner. Nous reparlerons d’eux tout prochainement.

Odile Maillard

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