Robotique Réduire la pénibilité en cultures spécialisées
Pour faire face au manque de main-d’œuvre et améliorer les conditions de travail, de nombreux robots et outils sont développés depuis quelques années. Présentation de quelques-uns d’entre eux à destination des maraîchers, horticulteurs et pépiniéristes.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Robots autonomes, cobots, drones, divers outils électriques et machines étaient présentés mercredi après-midi 12 juin sur le site de la pépinière Châtelain dans la région Île-de-France. Cet événement, une initiative de pépiniéristes et à destination des pépiniéristes, horticulteurs et maraîchers, a été coorganisé par les pépinières Chatelain et la chambre d’agriculture de la région Île-de-France.
L’équipement présenté était surtout à destination des maraîchers, pourtant peu présents lors de cet après-midi de présentation où sont venus une majorité de pépiniéristes et quelques horticulteurs.
Les robots de désherbage
Étant donné la dangerosité pour la santé et l’environnement du désherbage chimique, le désherbage mécanique connaît un retour en force. Mais ce dernier est chronophage et fatigant. Des sociétés ont donc imaginé des robots qui réalisent ce travail à la place de l’Homme, de manière autonome.
Deux robots de ce type étaient présentés mercredi 12 juin. Le premier est le robot de désherbage autonome Oz de la société Naïo. 100 % électrique, il a une autonomie de 8 à 10 heures. Il coûte environ 25 000 euros.
Pour voir le robot en action : https://www.lienhorticole.fr/video/oz-robot-de-desherbage-1,6,268122657.html
Un second robot de désherbage était également présenté. Encore en cours de développement, le projet (1) est financé par la Commission européenne et développé par des organismes de recherche comme l’INRA et le CNRS, mais aussi par l’entreprise Sony et piloté par les pépinières Chatelain. Ce robot de désherbage est destiné aux petites fermes en maraîchage. Les données seront accessibles à tous (en open source) pour que les agriculteurs puissent construire soit eux-mêmes le robot, soit à partir de pièces détachées, afin de réduire les coûts au maximum.
À gauche, le robot Oz de la société Naïo. À droite, le second robot de désherbage en cours de développement © LH
Le Cobot Toutilo
La société Touti Terre a présenté son robot collaboratif enjambeur pour le maraîchage. L’utilisateur plante, désherbe et récolte dans sa serre ou son champ allongé sur la machine qui avance à vitesse régulière (voir photo ci-dessous). La position de travail permet de diminuer la pénibilité et d’augmenter la productivité. Toutilo est utilisé par 45 personnes (en France, aux Pays-Bas et au Canada).
Le premier prototype est né en 2012. Quatre tailles (largeur de la machine) sont possibles. Tout est électrique, avec une batterie lithium qui affiche une autonomie de 15 heures (pour 4 heures de charge).
Compter environ 22 000 euros hors taxe. Le retour sur investissement est estimé à moins de 3 ans.
Il existe quatre modèles différents de ce cobot. Plusieurs tailles sont possibles et la machine peut avoir un ou deux sièges © LH
Robot de placement
Développé par la jeune société Instar Robotic, le robot Trooper permet de charger et décharger des pots (environ 250 pots à l’heure). Il a été conçu pour les horticulteurs et pépiniéristes. « Il y avait une vraie demande de leur part » affirme l’un des employés de l’entreprise venu faire la démonstration du robot. Totalement électrique, il a une autonomie de 8 à 10 heures.
Encore en phase de développement, il sera testé sur les premiers sites pilotes dès la fin de l’année 2019. La commercialisation est prévue pour 2020 à environ 35 000 euros. Le retour sur investissement est estimé à 3 ans.
Le plateau du robot Trooper est interchangeable : il peut transporter soit 5 pots de 3 litres, soit 3 pots de 10 litres. © LH
Pour voir le robot en action : https://www.lienhorticole.fr/video/trooper-le-robot-qui-met-de-la-distance-entre-les-pots-1,6,268213724.html
Drone de pulvérisation
L’entreprise chinoise Dji, leader mondial dans la fabrication des drones de loisirs, a présenté un de ses drones agricoles. Agras MG-1P, équipé d’une caméra et de pulvérisateurs, permet de traiter un grand nombre de végétaux et d’effectuer le blanchiment des serres.
Compter environ 18 000 euros pour le drone et les batteries.
Les drones agricoles Agras MG-1P sont équipés de caméras grand-angle avec un champ de vision de 123°. © LH
Dispersion d’engrais
Un distributeur portatif et manuel d’engrais a également été présenté. L’épandage de l’engrais dans des pots se fait grâce à un pistolet qui contrôle précisément la dose mise dans chaque pot (dose réglable) et donne la consommation totale. Cet outil a l’avantage de gagner du temps : environ 1 000 pots pour une demi-journée.
Machines et équipements
Étaient également présents de nombreux fournisseurs d’équipements en tout genre permettant de réduire la pénibilité du travail ou d’augmenter la productivité : les machines de désherbage de la société Belhomme ; le matériel agricole et espaces verts des entreprises Avant Tecno et John Deere ; les sécateurs électriques d’Infaco ; le site de vente d’équipement pour agriculteurs et maraîchers Farmitoo ; les chariots électriques d’Extramate, etc.
Étaient également présents des représentants de la MSA (Mutualité sociale agricole). Ils ont rappelé qu’ils peuvent proposer des solutions de financement pour les équipements d’amélioration des conditions de travail.
Léna Hespel(1) Projet Horizon 2020 prévu sur 4 ans et qui a démarré il y a un peu plus d’un an.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :