Plastiques en horticulture L’AIPH lance le débat

En introduction, Tim Briercliffe, secrétaire général, a indiqué que les filières horticoles devaient s’engager pour participer à la recherche de solutions durables et promouvoir la contribution positive des végétaux au développement durable.

Les plastiques se sont imposés partout : leur quantité a été multipliée par 20 entre 1964 et 2014 et devrait doubler dans les 10 prochaines années.

Plusieurs intervenants ont souligné la complexité de la problématique plastique, en raison de la multiplicité des usages, de la diversité des molécules, mais aussi des procédés de traitement, qui limitent le recyclage effectif. Cinq voies d’amélioration peuvent être suivies : Refuser, Réduire, Réutiliser, Recycler, Remplacer par des matériaux alternatifs.

Les pouvoirs publics s’attaquent au problème. La Commission européenne a défini en 2018 une stratégie d’inclusion des matières plastiques dans une économie circulaire et plusieurs textes au niveau européen et national fixent des échéances en matière de réduction et recyclage des plastiques.

La filière horticole témoigne

FloraHolland, les exportateurs Royal Lemkes et Van Dijk Flora ont témoigné de leurs efforts pour réduire les emballages, mettre en place des mécanismes de collecte et rechercher des matériaux biodégradables.

Deux fabricants ont présenté leurs innovations :

• le carton de fleurs « eco flower box » réutilisable, de Circular plastic Alliance ;

• et le pot PÖPPELMANN blue® de Poppelmann Teku.

Au Royaume Uni, 10 producteurs de l’association britannique Horticulture Trade Association et 5 fabricants se sont accordés sur un pot en polypropylène de couleur taupe issu à 98 % de plastique recyclé, recyclable par les filières de collecte ménagère et pouvant être fabriqués par tous les fournisseurs.

Prouver qu’on est des « producteurs de nature »

Le professeur Charlie Hall, de l’Université du Texas, a élargi le débat en indiquant que l’usage de plastiques et d’autres matières ne constitue que la partie visible de l’empreinte environnementale. Si le secteur veut être reconnu comme « producteur de nature », il doit prouver et faire valoir sa contribution nette positive en termes d’empreinte carbone, en tenant compte des équipements, matières, procédés, transport, traitement, réparation ou compensation des impacts négatifs.

Ce bilan carbone est très différent selon les modalités de production et de transport, mais aussi selon la durée de vie des produits.

L’Université du Texas travaille sur le cycle de vie complet des végétaux d’extérieur, selon leurs modalités de production et durée de vie.

Les premiers résultats montrent que la plupart des arbres et arbustes ont une empreinte carbone nette positive.

Les résultats sont moins probants pour les plantes à massif, en raison de leur courte durée de vie.

Comme une réalisation paysagère n’est jamais constituée avec un seul type de plantes, Charlie Hall plaide pour une approche système, avec calcul de la contribution nette par typologie d’ensembles paysagers.

Tim Briercliffe a conclu qu’il n’y avait pas une seule solution, mais un panel de solutions à trouver, qui requiert la collaboration de l’ensemble des acteurs de la filière, des fabricants de plastique aux consommateurs.

Harmoniser au niveau européen

Parallèlement, des actions pour harmoniser et promouvoir les solutions de recyclage au niveau européen sont nécessaires.

Nous détaillerons ces interventions et ferons un point réglementaire lors d’un prochain article dans le Lien horticole.

Les vidéos et présentations sont téléchargeables sur le site de la conférence http://aiph.org/aiph-events/aiph-sustainability-conference/

M.F. Petitjean

(1) Association Internationale des Producteurs de l’Horticulture www.aiph.org