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Espaces verts Jardins en transition

La journée d’études « le jardin de demain » était organisé dans le cadre des 50 ans du Parc Floral de Paris © Léna Hespel

La direction des espaces verts et de l’environnement de la ville de Paris et l’école du Breuil organisaient début novembre une journée d’étude sur le jardin de demain. Multiformes, résilients, partagés, les « jardins de demain » commencent à s’installer dans les villes.

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La journée a débuté par un hommage au Parc Floral, où avait lieu la rencontre et qui fêtait cette année ses 50 ans, et à son concepteur Daniel Collin (1). Créé dans un premier temps pour accueillir les Floralies Internationales en 1969, le parc est emblématique de toute une époque des services espaces verts de la ville de Paris. Ce lieu sert désormais de décors pour de nombreux événements culturels qui s’échelonnent sur l’année. Il accueille également de nombreux concours de plantes.

Trois tables rondes se sont ensuite enchainées sur les trois thématiques choisies : la multiplicité des formes, la résilience et la dimension du partage des jardins de demain.

Jardin multiformes

Jardin sur les murs, sur les toits ou sous terre… Les nouvelles spatialités et nouvelles pratiques sont en partie imposées par la densité du bâti urbain. Il est désormais nécessaire d’être ingénieux et imaginatif pour trouver des espaces à végétaliser en ville. Il faut chercher des terrains à des endroits que l’on n’aurait pas forcément envisagés quelques années plus tôt. Bien souvent, les friches urbaines ne suffisent pas. Des projets fleurissent sur les toits de bâtiments ou sur des friches ferroviaires, mais d’autres lieux pourraient peut-être être investis. « Ça demande de revoir un peu nos métiers » témoigne l’un des intervenants de la table ronde.

Jardin résilient

C’est sur ce thème que les citoyens semblent avoir le plus d’attentes et que le public présent à eu le plus de questions. Longtemps, pour le choix des plantes, ce qui était pris en compte était la limite à la rusticité basse, pour passer la période hivernale. Plus récemment, avec les étés caniculaires, c’est la limite à la rusticité haute qui est devenue incontournable. Et le choix de la palette végétale pour les prochaines années commence à poser question (voir notre article sur ce sujet).

Mais la lutte contre les fortes chaleurs passe aussi par plus de nature dans les villes. Pour accueillir plus de biodiversité en ville, certains parcs gardent une partie non accessible aux citadins, comme le futur parc à Chapelle-Charbon dans le 18ème arrondissement de Paris, où 3000m² de nature seront sanctuarisés. Si cette pratique fait débat, elle à l’avantage de faire comprendre au public qu’il ne peut pas aller partout.

Jardin autour du partage

Sur cette dimension, l’école du Breuil a présenté deux projets maison dont la ferme du Rail, un lieu qui mélange hébergement pour étudiants et adultes en réinsertion, restaurant et agriculture urbaine, qui devrait ouvrir prochainement. L’idée est de montrer sur une petite surface tout ce qui peut être fait en agriculture urbaine : champignonnière, polyculture en butte, aquaponie culture tomate, pépinière, poulailler, production en serre, production en sac de culture, etc.

Un défi pour les jardins de demain est d’associer le public aux jardins, pour qu’ils puissent être acteurs de ces jardins, expliquait Eric Lamelot, responsable de la division du bois de Vincennes. Plusieurs choses ont déjà été mises en place, comme le nettoyage participatif ou la plantation d’une parcelle forestière avec les habitants. Autre outil qui peut être mis en place dans les espaces verts : les applications de sciences participatives.

Sur un autre modèle, Pablo Georgieff, cofondateur de Coloco, a présenté le concept d’ « invitation à l’œuvre » qu’elle met en pratique sur certains chantiers. Il s’agit de réunir services publics, associations, activistes et bénévoles pour une construction collective.

On peut regretter que pour cette journée étaient présents quasi-exclusivement des parisiens qui n’ont abordés que des sujets parisiens, malgré quelques interventions très intéressantes. Le thème de la journée concernait a priori toutes les villes françaises, voir au-delà, mais il n’en a jamais été question. Ce genre de journée pourrait pourtant être un lieu d’échanges, au-delà des différents arrondissements de Paris.

Autre regret, pour cette journée « jardin de demain », il y avait très peu de jeunes intervenants, un choix qui questionne un peu étant donné le thème.

Léna Hespel

(1)Voir notre diaporama sur les 50 ans du Parc Floral

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