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Salon du végétal 2019 Des satisfactions malgré tout et des questions

Le Salon du végétal 2019 a finalement été une édition plutôt correcte, même si le nombre d’exposants et de visiteurs a considérablement diminué. f.arnould

Dans un format très ramassé, le Salon du végétal a fermé ses portes le 12 septembre avec quelques certitudes, mais aussi avec des questions cruciales qui devront trouver réponse.

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L’apocalypse annoncée par certains n’a pas eu lieu. Mais l’édition 2019 du Salon du végétal ne restera pas non plus celle du grand rebond. C’est au final à une édition plutôt correcte que l’on a assisté, du moins pour une majeure partie des exposants. Une édition particulière, puisque le salon se tenait pour la première fois en septembre, et parce que l’offre qui y était présentée était assez réduite, avec à peine plus de 200 exposants présents. Concernant les visiteurs, le premier jour n’étant ouvert que l’après-midi et le jeudi étant considéré comme tronqué par une ouverture assumée au grand public, c’est surtout le mercredi qui a tiré son épingle du jeu. Force est de reconnaitre que la donne était plutôt difficile, pourtant la plupart des personnes présentes se sont montrées plutôt satisfaites de leurs trois jours de fin d’été à Nantes.

Parmi les points de satisfaction, le congrès de la FNPHP qui s’est tenu en matinée du mardi a rassemblé un bon nombre d’adhérents pour les responsables de la fédération. Et ces participants, qui se sont ensuite répartis sur le salon, ont permis d’assurer une fréquentation certes feutrée, mais réelle, le premier après-midi. Les débats qui se sont déroulés en matinée ont également été de qualité.

Autre point de satisfaction, si le nombre de visiteurs s’est encore réduit, la montée en qualité est reconnue par la majorité des exposants. La plupart des enseignes de la distribution ont arpenté les allées du salon le premier et surtout le second jour. Et le mercredi tout particulièrement, la plupart des exposants affirmaient avoir eu un nombre limité de contacts, mais de qualité. Ils ont eu aussi du temps à consacrer à chacun de ces contacts…

A mettre aussi au rang des éléments positifs le travail des organisateurs pour trouver de nouvelles animations. Le jardin Pixel, au cœur du Grand Palais, le plus grand hall d’exposition dans la version 2019 du salon (l’immense XXL ayant été écarté pour assurer une manifestation plus cohérente), a été apprécié, même s’il aurait mérité plus d’explications sur les possibilités offertes de valoriser les gammes végétales. Le concours de merchandising, avec les présentations de 5 professionnels de mises en scènes végétales dans le but de donner des idées pour mieux commercialiser auprès des jeunes publics, a également permis de véhiculer de belles idées.

Enfin, on ne peut oublier de citer la soirée en extérieur, inaugurée l’an dernier et qui cette année a rassemblé quelque 800 participants, si l’on en croit les organisateurs. Le beau temps ayant été au rendez-vous, cette soirée festive a encore été un vrai moment de partage et d’échange complétant parfaitement le rôle du salon.

Le positionnement en septembre meilleur qu’en juin

Entre ces satisfactions et les insatisfactions qui vont suivre, certains points restent clairement des zones intermédiaires. C’est le cas de la date du salon, début septembre. Bien située au moment où les producteurs ont dressé leur bilan et savent ce qu’ils vont pouvoir investir et quelle stratégie ils vont adopter pour les uns, période peu propice car située dans une période déjà trop active pour les autres, elle a souvent été traduite par « moins pire que juin ». Pas parfait, mais pas catastrophique non plus. Le choix de Nantes pour organiser le salon peut être classé aussi dans cet « entre deux ». La qualité d’accueil du parc des expositions de Nantes, son accessibilité et sa praticité, le fait de pouvoir organiser une soirée en extérieur dans un espace agréable et bien adapté, ne fait guère reculer le nombre de nostalgiques qui militent ardemment pour un retour à Angers. Une voix qu’ils n’ont pas hésité à faire entendre, alors que le fameux bail de trois ans qui liait les organisateurs à la structure nantaise arrive cette année à expiration.

Enfin, dans l’entre deux se retrouve l’ouverture au grand public du salon le jeudi après 13 heures. L’avis des exposants était partagé entre réticence à mélanger les milieux professionnel et amateur et la curiosité de savoir ce qu’une telle démarche pouvait apporter. Il est toujours difficile de savoir quel en sera l’apport pour la filière, mais une chose est certaine, les visiteurs ont répondu présent. Plutôt pour acheter des végétaux et faire des affaires, semble-t-il, mais ils ont été nombreux à se prêter au jeu des tests de choix de végétaux et de plantation prévus par l’UMT Strat’ège.

Une réflexion à mener sur le concept de salon

Reste le moment douloureux de lister les problèmes qui restent à résoudre au salon. Il semble que les rares exposants de matériel et fournitures pour les espaces verts aient fait leur deuil de leur participation, ils n’ont pas rencontré les visiteurs qu’ils attendaient dans ce rendez-vous assumé comme étant orienté vers la distribution. La possibilité offerte aux exposants d’organiser des événements privés le mardi matin est aussi un échec, rares sont ceux qui en avaient noté la possibilité. Peut-être faut-il un peu de temps pour qu’une telle démarche s’inscrive dans les habitudes. D’autres salons la pratiquent pourtant avec succès.

Le fait que le salon soit organisé sur trois halls, mais que l’un d’entre eux soit excentré par rapport aux deux autres, a souvent été critiqué par des exposants ou des visiteurs surpris de devoir, sur un salon finalement devenu assez petit, arpenter une longue allée complètement vide pour rejoindre le pôle distribution. Ce sentiment de vide, souvent comblé par de nombreux espaces de convivialité permettant l’accès à tous de boissons et de snacking, a souvent été aussi souligné au sein des halls.

Mais évidemment, c’est surtout le fait de voir une manifestation de l’ampleur de ce qu’était le Salon du végétal il n’y a ne serait-ce que 5 ans qui génère le plus de regrets. Beaucoup semblent avoir acté que l’on ne reviendra pas à cet âge d’or et qu’il faut plus en faire son deuil que de chercher des solutions pour retrouver ces fleuves de visiteurs qui irriguaient les allées du parc des expositions d’Angers. Voir la manifestation se réduire à si peu et constater que certains anciens exposants n’ont pas joué le jeu de l’avenir et sont venus faire salon dans les allées sans débourser un centime a été de surcroît mal vécu par certains acteurs historiques du rendez-vous du végétal. Mais cela pose peut-être au final le problème de l’avenir des salons, qui sont nombreux à souffrir partout en Europe. Au-delà du fait d’adapter le concept de salon pur aux contraintes du moment pour retrouver des bases économiques viables, ces rendez-vous doivent aussi trouver de nouvelles formes d’existence et d’organisation et proposer de nouveaux services pour trouver de nouvelles sources de revenus. Comme de nombreux autres secteurs d’activité. La réflexion sur l’avenir du Salon du végétal est une question cruciale pour la filière depuis maintenant au moins 5 ans, pourtant elle ne fait peut-être que commencer !

Pour 2020 une date et des interrogations

Le Salon du végétal aura lieu en 2020 du 8 au 10 septembre. C’est là l’unique information que Thierry Browaeys, président du Bureau horticole régional, organisateur du salon, a livré en fin de salon. Pour mieux débriefer la dernière édition afin d’en gommer les imperfections ? Peut-être. On ne savait d’ailleurs pas encore, à l’heure où ces lignes sont écrites, où l’ensemble des participants se retrouvera l’an prochain. Ni si une thématique sera donnée au salon : cette année était axée distribution, sera-t-elle orientée paysage l’an prochain, eu égard au fait que ce sera une année sans Paysalia ? Rien n’est moins certain, on sera sur une année avec une édition nationale de Salonvert, à Saint-Chéron, en région parisienne, qui plus est à des dates toutes proches, ce qui ne manquera pas de poser problème aux exposants potentiels.

A chaque jour suffisant sa peine, le BHR devrait communiquer fin septembre. La seule information de la date permet cependant déjà de répondre à un certain nombre d’interrogations des principaux acteurs du salon. Sur la périodicité, par exemple : la baisse continue de la sphère d’influence du Salon du végétal génère beaucoup de propositions, tournant parfois au concours Lépine des idées. Mais l’une fait depuis longtemps l’objet d’un large consensus : organiser le salon une année sur deux plutôt que tous les ans. On sait désormais que si cette réflexion aboutit, ce ne sera pas l’an prochain. Autre idée largement débattue cette année à Nantes qui ne sera pas retenue l’an prochain: passer le salon sur deux jours. Quitte à ce qu’il n’ouvre que le mardi midi pour se terminer le jeudi midi, et dure donc deux jours, pourquoi ne pas le limiter aux journées des mercredi et jeudi ? Quitte à proposer des ouvertures privées ou des congrès la veille du salon… L’idée serait de réaliser des économies sur les frais de déplacement et d’avoir plus de temps à consacrer à son entreprise.

Pour ce qui concerne d’éventuelles évolutions marquantes des contours du salon, rendez-vous sur le web et nos newsletters, ainsi que dans notre prochaine édition !

Pascal Fayolle

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