Astredhor au salon du végétal Des méthodes alternatives complémentaires
La traditionnelle matinée technique de l’institut de l’horticulture était pour la seconde année consécutive consacrée aux méthodes alternatives en protection des plantes.
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Lors de la troisième édition nantaise du salon, cinq conférences présentaient les travaux des différentes stations de l’institut sur le thème des méthodes alternatives en protection des plantes. Parmi ces derniers : les plantes couvre-sol, le robot C@sper, la stratégie Push-Pull, les biostimulants avec la présentation du LabComEStim, et, pour finir l’automate Pautorose.
L’enherbement d’espèces choisies
Les adventices sont une source potentielle de contamination pour les cultures. Les solutions traditionnellement déployées pour les éliminer sont la tonte, le fauchage, le désherbage, etc. Déjà présenté lors du Sival (salon des productions végétales) 2019, le projet PlacoHB travaille à remplacer ces solutions par l’enherbement d’espèces choisies. Ces plantes doivent répondre à plusieurs critères, parfois contradictoires : la plante doit être à implantation rapide mais non envahissante, résistante, doit avoir un effet sur les adventices mais ne pas concurrencer les cultures…, ce qui complique le choix des espèces.
La station Arexhor Pays de la Loire à Angers a donc réalisé des tests en culture pour déterminer lesquelles sont les plus pertinentes en fonction des situations. Par exemple, le Thym et Phuopsis stylosa sont bien adaptés aux abords de parcelles, contrairement à Lippia nodiflora qui se révèle être trop envahissante. La station a également testé l’implantation des plantes couvre-sol sur des liquidambars en pots. La concurrence semble limitée quelle que soit l’espèce et l’implantation forte limite la prolifération des adventices. Sur le site internet du projet, l’ensemble des espèces de couvre-sol évaluées est répertorié dans un tableau (1).
Repousser les ravageurs
Dans une logique de protection biologique intégrée, Oscar Stapel de la station Stepp, a détaillé les avantages du « Push-Pull ». Cette stratégie de lutte contre les ravageurs consiste à rendre les cultures moins attractives avec des répulsifs (des huiles essentielles de plantes aromatiques ou des composés soufrés comme de l’extrait d’ail) et à placer des sources plus attirantes dans les cultures. Des travaux ont notamment été effectués sous serres sur des thrips. Cette approche est efficace (baisse constatée de la pression parasitaire) mais est à intégrer en complément d’une stratégie globale.
Diminuer le stress en préventif
Les biostimulants sont utilisés pour diminuer le stress abiotique dans les cultures mais l’efficacité de ces nouveaux produits est parfois questionnée. Le laboratoire LabCom Estim (2), présenté pendant la matinée technique, vise à les évaluer. Le projet d’élaboration d’une détermination de l’efficacité des biostimulants, démarré en mars 2016, s’est déroulé sur trois ans.
Automatisation des cultures
Emilie Maugin d’Astredhor Sud Ouest et Guillaume Arnaud de Pyrène Automation ont présenté conjointement le chariot automatisé C@sper. Il permet la mise en œuvre de plusieurs techniques alternatives aux produits phytosanitaires. À partir d’un chariot d’arrosage classique, plusieurs fonctions ont été développées, en particulier la stimulation mécanique et le piégeage de masse. La première, appelée thigmomorphogénèse, permet, en passant régulièrement un matériau sur les apex des cultures, d’obtenir une meilleure ramification sans produits chimiques. La seconde découle de la première : le fait de passer un matériau sur la culture dérange les insectes, et des panneaux englués chromo attractifs renforcent les captures de ravageurs ailés. Le chariot reste par ailleurs dédié à l’arrosage, évidemment, mais aussi à l’application de produits phytosanitaires.
La station Scradh a mis au point un outil autonome de lutte physique contre les thrips et aleurodes dans l’agrosystème roses. Ce projet nommé Pautorose a pour objectifs de : redonner ou maintenir la rentabilité au système de culture de la rose sous serre en réduisant l’impact des problèmes sanitaires et le coût des intrants ; trouver une solution réduisant le besoin de main d’œuvre généré par la lutte contre les bio-agresseurs ; et maintenir la qualité sanitaire des productions en complétant la gamme des moyens de lutte contre les bio-agresseurs.
LH(1)https://wiki.itab-lab.fr/PlacoHB/?ListeEsp
(2)Il s’agit d’un partenariat entre plusieurs équipes scientifiques de l’Inra d’Angers et la station Arexhor Pays de la Loire.
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